Femmes de l’industrie: rencontre avec Karine Delage, présidente de Karyzma Agency
Isarta Infos rencontre ce mois-ci Karine Delage, la présidente de l’agence de relations publiques Karyzma Agency.
Figure bien connue de l’industrie des RP, Karine Delage, qui fut à 8 ans la plus jeune journaliste Québécoise, jongle entre ses clients au Québec, en Ontario et aux États-Unis avec un enthousiasme toujours intact. Portrait d’une jeune femme déterminée et fonceuse.
Pouvez-vous nous raconter les grandes lignes de votre parcours?
Karine Delage: tout a commencé alors que je n’avais que 8 ans. Il pleuvait dehors, et j’ai eu l’idée d’appeler l’Union des Artistes pour proposer de réaliser des entrevues de comédiens. Il s’agissait d’entrevues très basiques, bien sûr, je leur demandais quel était leur mets préféré, leur couleur favorite… Mais c’était vraiment le fun! Entre 8 et 13 ans, j’étais la plus jeune journaliste au Québec: j’ai mené plus de 150 entrevues d’artistes, puis ç’a été à mon tour d’être mise de l’avant, dans un article que m’a consacré le Journal de Montréal ainsi que lors d’un passage dans l’émission «Le Club des 100 Watts».
J’ai ensuite été contactée par le 7Jours, avec qui j’ai travaillé pendant un an. Puis j’ai continué à travailler fort, j’ai collaboré à «Salut, bonjour» et j’ai aussi eu la chance de participer à de nombreux événements, comme les Billboard Music Awards, Woodstock ’99… En 2004, j’ai décidé de m’installer à Toronto, où j’ai commencé par des petits contrats ici et là, avec des designers. Et depuis 4 ans, je suis à mon propre compte avec Karyzma, mon agence de RP, d’événementiel et de commandite.
Ce début d’année est d’ailleurs synonyme de changement, pour l’agence?
Karine Delage: en effet. Depuis le 5 janvier, le site Internet est mis à jour, et nous avons un nouveau logo. Nous avons acquis de nouveaux clients, qui rentrent donc dans notre portefeuille dès cette année. Et surtout, on s’ouvre davantage au marché américain: par exemple, je serai la seule Canadienne à disposer d’une celebrities suite lors de la prochaine cérémonie des Oscars! Je veux vraiment pousser les marques canadiennes de l’autre côté de la frontière.
Vous semblez être une femme très déterminée. Pensez-vous que cela fait partie des qualités essentielles pour être son propre patron?
Karine Delage: oh oui! Il faut savoir ce que l’on veut et foncer, sans avoir peur des «non» – car on en reçoit, et plus souvent qu’on ne le souhaiterait [rires]. Je pense aussi qu’il ne faut pas hésiter à sortir de sa zone de confort, de sa petite boîte, si l’on peut dire. Et ne pas copier les autres: il faut rester authentique!
«Il faut foncer et ne pas avoir peur des « non », car oui, on en reçoit!»
Vous jonglez entre vos clients au Québec, en Ontario, aux États-Unis… Comment s’adapter à chaque marché?
Karine Delage: c’est vrai que ce sont des marchés très différents, et que je ne gère pas mes projets et mes clients de la même façon à Montréal qu’à Toronto ou Los Angeles. Au Québec, je trouve les gens plus familiers, plus détendus, on a toujours une conversation avec les clients. À Toronto, c’est plus direct, «go,go,go!». Mais ce n’est absolument pas un problème pour moi, depuis le temps je suis habituée à gérer les différences de mentalité.
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier?
Karine Delage: j’aime vraiment le fait de rencontrer de nouvelles personnes, et de créer sans cesse de nouveaux projets. Chaque jour est différent, je ne m’ennuie jamais et ne vois pas le temps passer.
Y-a-t-il quelque chose que vous aimez moins?
Karine Delage: je trouve que certaines personnes ont encore des a priori sur les relations publiques. Ils pensent que notre quotidien se résume à faire le party! Ils ne réalisent pas que c’est une job très prenante, sans véritables horaires, qui nécessite d’être 100% dédiée à ce que l’on fait.
En quoi pensez-vous que la petite taille de votre agence soit un avantage, par rapport à de plus grosses structures?
Karine Delage: mes clients apprécient le rapport de proximité que nous avons. Le fait que Karyzma soit une toute petite agence me permet d’être très attentionnée avec eux. Tout le monde travaille ensemble, il y a un vrai esprit de famille. Même si 2016 sera synonyme d’expansion, je veux absolument garder ce mindset là, qui correspond à mes valeurs.
«Il y a un vrai esprit de famille dans mon agence, tout le monde travaille ensemble»
Je comprends que votre travail prend une place très importante dans votre vie, comment concilier une job aussi prenante avec sa vie privée?
Karine Delage: je suis fatiguée, c’est sûr, mais j’aime tellement ce que je fais que je ne m’en rends pas compte. J’essaie simplement de garder un équilibre en m’accordant du temps rien que pour moi, sans mon téléphone ni mon ordinateur, en allant au gym par exemple. C’est important de se divertir, sinon on fonctionne en pilote automatique!
Si vous deviez donner des conseils de carrière en vous basant sur votre expérience, quels seraient-ils?
Karine Delage: je dirais qu’il faut savoir saisir les opportunités, être curieux et fonceur. Je n’ai jamais arrêté depuis ma première expérience en journalisme, en 1989. Mon père m’a parfois soupçonnée d’être folle, mais il a toujours été là pour me soutenir: alors je me dis que j’ai bien fait de continuer à foncer!