Gestion d’entreprise: l’importance du leadership conscient et le pouvoir de la méditation
La pleine conscience dans l’exercice de ses fonctions, pourquoi est-ce essentiel? Pourquoi un leader totalement présent à l’instant T sera-t-il plus efficace? Ces questions ont été posées par Illico Hodes, lors d’un événement chargé en émotions, au rythme volontairement ralenti.
«Une bonne gestion d’entreprise ne peut avoir lieu sans une pleine conscience»: ces mots d’introduction ont donné le ton, le mardi 27 septembre à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, rue Sherbrooke.
La pleine conscience, c’est le fait d’être clairvoyant, d’avoir l’esprit suffisamment disponible et ouvert pour prendre les décisions les plus justes.
Se créer de l’espace pour souffler
Le gestionnaire doit composer en permanence avec tout ce qui l’entoure: ses équipes, ses clients, sa hiérarchie, ses actionnaires… Le «burn out» guette celui qui ne s’accorde pas un moment pour souffler et se créer de l’espace.
Parmi les intervenants de ce mardi après-midi, Danielle Lamoureux. Cette conférencière et instructeure de méditation, ancienne nonne bouddhiste, s’est penchée sur l’importance de l’espace.
Basant sa prise de parole sur le livre Le Leadership conscient, de Janice Marturano, Danielle Lamoureux nous a donné quelques clés pour développer son attention et sa vigilance au quotidien.
Face aux difficultés et aux impératifs de performance auxquels sont constamment confrontés les leaders de ce monde, le réflexe naturel est de serrer les poings et les dents.
Or, selon Danielle Lamoureux, la méditation constitue une solution bien plus efficace.
Lorsque l’on a la tête coincée dans le guidon du travail, on peut avoir la sensation d’être sur un tapis roulant. Pour tenir debout dessus, il y a un prix à payer: ce sont bien souvent nos proches qui en pâtissent, mais aussi nous-mêmes. On passe clairement à côté de notre vie», explique Mme Lamoureux.
La méditation pourrait permettre de (re)créer cet espace pour réfléchir, créer de nouvelles choses, ou repenser sa vie s’il le faut.
Comment faire?
La méditation n’est pas un sujet nouveau, mais elle est devenue à la mode depuis quelques années, redorant ainsi son blason. Mais comment méditer? Faut-il impérativement fermer les yeux et écouter le son des bols tibétains?
Selon Danielle Lamoureux, c’est très personnel. On peut choisir la méthode traditionnelle, qui consiste à s’asseoir 10 ou 15 minutes par jour et opérer une méditation guidée à l’aide de livres ou de vidéos.
Mais il peut aussi s’agir de se programmer des moments d’arrêt au cours de la journée, de courtes périodes où l’on va simplement prendre le temps de respirer et de se demander: «comment ça va?».
On peut aussi choisir de réaliser nos activités répétitives quotidiennes, comme se brosser les dents ou boire son café, en étant pleinement attentif», indique Mme Lamoureux.
Quels sont les bénéfices pour un leader?
À quoi ça sert? Lorsque l’on passe en mode «leader conscient»», on développerait 4 qualités.
Le focus
C’est la capacité d’avoir le coeur, le corps et l’esprit à la même place au même moment», résume Danielle Lamoureux.
En effet, l’humain a cette fâcheuse tendance à être soit dans le passé (à ruminer ses regrets et sa culpabilité) soit dans le futur (généralement pour anticiper des choses négatives).
Or, notre esprit n’est pas programmé pour faire toutes ces choses en même temps: soyons dans le présent, c’est ce qu’il y a de plus efficace.
La claire vision
Elle vient de notre capacité à être parfaitement en unité avec ce que les choses sont, et non ce que l’on aimerait qu’elles soient.
La méditation nous permet d’entrer en relation avec nous-même de façon amicale, d’accueillir nos pensées et nos émotions, même les plus négatives, et de les laisser passer avant, progressivement, de se dissoudre».
En étant bienveillant avec soi-même, on devient alors plus empathique, plus ouvert, plus attentif aux autres: on va enfin être conscient de notre environnement, et capable de saisir les enjeux et les possibilités d’innovation.
La créativité
L’esprit ne peut créer s’il est encombré par des regrets ou des peurs. Un bon leader efficace doit savoir prendre de la distance pour que de nouvelles portes s’ouvrent à lui.
La compassion
En faisant de son entreprise un environnement où les relations interpersonnelles sont basées sur la confiance, la gentillesse, le respect et la compassion, le leader réalisera que finalement, les autres sont comme lui: ils souffrent aussi, ils ont la même envie d’être heureux, de réussir. Il sera plus authentique. Et tout commence par la bienveillance envers soi-même, rappelle Danielle Lamoureux.
Se pencher sur cette question de la pleine conscience et de la totale présence est essentielle pour un gestionnaire: la façon qu’il aura d’être, et d’être présent dans son environnement, fera de lui un personnage magnétique.
On veut tous être ce genre de bon leader, qui fait la différence, n’est-ce pas? Interrogez-vous sur l’héritage que vous souhaitez laisser? Préférez-vous que l’on dise de vous que vous étiez capable d’atteindre vos objectifs, ou que vous étiez une belle personne, authentique et à l’écoute de ses équipes?».
Une question que tout un chacun mérite de se poser.