Google.org et Emmaüs Connect unissent leurs forces pour aider les exclus du numérique
En France, l’association Emmaüs Connect s’est associée à Google.org pour lancer, le 13 avril 2016, WeTechCare, une «start-up sociale» visant à faire du numérique un levier d’insertion pour les personnes précaires.
On estime à 5 millions le nombre de personnes qui, en France, se trouvent dans une situation de précarité sociale et numérique. Depuis 2013, Emmaüs Connect (qui appartient au mouvement solidaire Emmaüs) oeuvre auprès de ces populations à la fois vulnérables et déconnectées.
L’association, qui a déjà fourni une connexion Internet à 20 000 personnes, souhaite désormais aller plus loin dans son objectif de réduction de la fracture numérique française, qualifiée d’urgence nationale par le patron de l’organisme.
Le 13 avril 2106, elle a donc lancé, avec l’appui du programme philanthropique Google.org, WeTechCare, une start-up sociale dédiée à ce public en précarité. Selon le site du Monde, «elle a pour objectif de concevoir des services Web, applications mobiles et tutoriels adaptés à ces personnes».
En effet, les organismes publics sociaux ont, comme les autres, pris le train du numérique: aujourd’hui, l’inscription au chômage ne se fait plus qu’en ligne, il en sera bientôt de même pour déclarer ses impôts, etc. Or, ce sont bien souvent les gens qui ont le plus besoin d’utiliser ces services en ligne qui n’en ont pas les moyens – soit parce qu’ils ne savent pas comment faire, soit parce qu’ils ne disposent pas des outils adaptés.
L’objectif de WeTechCare est de toucher un million de personne en cinq ans – via le site mais aussi par le biais d’une application mobile, en préparation pour sortir d’ici la fin de l’année.
Comment ça marche?
WeTechCare se présente sous la forme de deux plateformes.
La première, qui existe présentement en version test, est baptisée «ClicNjob». Elle est spécifiquement dédiée aux jeunes non qualifiés: faire un CV en ligne, utiliser correctement les sites d’emplois, correspondre par courriel avec un potentiel employeur… ClicNjob se veut être un lieu d’apprentissage ludique et participatif, avec des quizz, des vidéos, etc.
Le côté fun n’est pas là par hasard: en se rapprochant de l’ergonomie de Facebook, YouTube ou même des jeux vidéos, ClicNjob augmente ses chances de toucher cette population qui utilise Internet essentiellement pour se divertir.
Selon le patron d’Emmaüs Connect, 92% des jeunes visés sont inscrits sur Facebook, mais seulement la moitié ont une adresse courriel.
La seconde plateforme, qui sera active à la fin de l’année, s’appellera «Les bons clics». Elle aidera les internautes à s’y retrouver pour les services publics en ligne.
Le site du Huffington Post français précise que, sur cette plateforme, «les personnes fragiles numériquement seront évaluées sur leurs compétences et formées, à l’aide de tutoriels, à la maîtrise des différents sites des services publics».
Sollicité par Emmaüs Connect, Google.org apporte un soutien technique et financier à l’organisme (plus d’1,5 millions $). À noter que ce partenariat se noue alors que le fisc français réclame près de 2 milliards $ d’arriérés d’impôts à Google, et que le gouvernement travaille laborieusement sur une loi pour garantir les mêmes «droits numériques» à tous les Français.
Sources: www.wetechcare.org, www.huffingtonpost.fr, www.lemonde.fr, www.mashable.france24.com.