La guerre des bloqueurs de pub s’intensifie
Par François Nadeau
Rien n’est réglé dans le dossier des bloqueurs de publicité (Ad Blockers). Chacun de leur côté toutefois, les différents acteurs touchés par le sujet prennent peu à peu position.
En Europe, tout d’abord, l’opérateur mobile Three s’apprêterait à fournir à ses 30 millions d’abonnés une solution afin de bloquer 95% des bannières publicitaires et fenêtres intempestives.
Pour y arriver, Three compte s’associer avec l’entreprise Shine, qui avait fait l’objet d’un article il y a quelques mois dans Isarta Infos. Cette jeune entreprise se veut la première à offrir ses services directement aux opérateurs mobiles plutôt qu’aux internautes.
Son association avec Three serait sa première en Europe.
Des premières restrictions pour les internautes
D’un autre côté, certains grands médias commencent depuis le début de l’année à refuser les usagers utilisant un bloqueur de publicité.
Sur le site du Telegraph, un message explique à ces derniers que les activités du journal dépendent des revenus publicitaires. Le message invite donc à désactiver son bloqueur, ou encore à se connecter à son compte payant.
Forbes, un autre magazine important, procède de la même façon.
En un mois de test entre la mi-décembre et la mi-janvier, les données de Google Analytics recueillies chez Forbes montrent que 44% des internautes ont désactivé leur bloqueur de pub après y avoir été invités. Le magazine estime que 29 millions d’impressions de pub supplémentaires ont ainsi pu être livrées.
Forbes doit-il s’inquiéter que moins d’un utilisateur sur deux ait choisi l’option de désactiver son bloqueur de pub, opération peu complexe, plutôt que de consulter le contenu vers lequel il se dirigeait?
Il serait aussi intéressant de savoir si les internautes ayant rebroussé chemin ont abandonné leurs recherches ou ont plutôt essayé de trouver un article similaire sur un site qui n’exige pas de désactiver les bloqueurs.
Des pertes de 780 millions de dollars par an
Rappelons qu’en décembre dernier, l’Interactive Advertising Bureau (IAB) estimait que les bloqueurs de publicité risquaient de provoquer une perte de 781 millions de dollars par an pour les entreprises américaines.
Un montant toutefois relativement peu élevé par rapport aux pertes potentielles générées par le «faux trafic», qui pourrait être responsable d’une perte annuelle se situant autour de 4,6 milliards de dollars.
Toutefois, à mesure que les utilisateurs de bloqueurs de publicité se feront plus nombreux, les pertes pourraient devenir plus importantes.