La petite révolution de TPO, l’opérateur mobile pour la bonne cause
Jimmy Wales, le fondateur de Wikipédia, lance chez nos voisins américains TPO (The People’s Operator, l’opérateur du peuple), un réseau social communautaire associé à un opérateur téléphonique. La nouveauté? Aucune publicité, et 10% de la facture reversés à des oeuvres caritatives.
Le concept a déjà convaincu plus de 300 000 clients au Royaume-Uni, où TPO est lancé depuis presque un an. Les Américains auront bientôt la possibilité de souscrire à l’un des forfaits de ce nouveau MVNO (opérateur de réseau mobile virtuel), ainsi que l’a annoncé début septembre Jimmy Wales, lors de la conférence CTIA Super Mobility de Las Vegas.
Une sorte de Facebook ou Twitter, mais «en mieux»
Le fondateur de Wikipédia a décidément tout du bon Samaritain: avec son encyclopédie universelle en ligne, il contribue déjà à démocratiser le savoir – même si tout n’est pas bon à prendre sur Wikipédia, on peut saluer le geste. Voilà qu’aujourd’hui, il souhaite soutenir les plus démunis en facilitant les donations aux organismes caritatifs.
Tout est parti, selon le magazine Wired, d’un sondage mené auprès des consommateurs britanniques. Plus de la moitié des répondants (51%) a affirmé avoir effectué un don au cours des 30 derniers jours, et 73% ont pour leur part déclaré qu’ils n’hésiteraient pas à en faire un s’ils pouvaient créer des liens sociaux avec l’organisme de bienfaisance de leur choix.
Jimmy Wales a alors eu l’idée de créer un réseau social communautaire, en partenariat avec un opérateur téléphonique. Une sorte de Facebook ou Twitter mais «en mieux». En mieux parce qu’avec un modèle économique différent : 10% de la facture de téléphone des clients sont reversés à des oeuvres caritatives, et 25% du chiffre d’affaires de l’entreprise également. Une opération rendue possible, explique M. Wales, du fait que l’opérateur ne dépense pas un sou en marketing et en publicité.
Nous vivons dans une époque où le bouche-à-oreille est plus puissant que jamais. Tout cet argent dépensé en publicité est un gâchis», affirme-t-il.
Double avantage: aucun risque que vos données personnelles soient revendues à des firmes marketing à des fins publicitaires. Un concept plutôt intéressant, donc, d’autant que TPO débarque sur le marché américain avec des offres de forfaits très agressives. De quoi séduire plus d’un consommateur.
Consommer solidaire, tout en maîtrisant ce qui est fait des données privées
«Plus qu’un réseau social, la communauté TPO combine partage social et possibilité de faire un don directement à des causes participantes. TPO distribuera les produits aux causes sans prendre de commission», explique l’entreprise. La plateforme ressemble aux réseaux sociaux que l’on connaît: on peut y publier un message avec ou sans photo, retrouver les sujets populaires grâce à des mots-clés… Un annuaire d’oeuvres caritatives est également à la disposition des clients, qui peuvent choisir de suivre celles qui les intéressent pour connaître leurs dernières actualités ou donner directement.
Présentement, seules quelques associations bénéficient de l’initiative: Emerge Poverty Free, The Trussell Trust, Feeding America, World Wildlife Fund, Save the Children ou WaterAid. Mais Jimmy Wales est confiant: son projet va prendre, et fera peu à peu bouger les choses.
Utopiste? Ou, au contraire, une réponse possible à un besoin général de mieux consommer ainsi qu’aux inquiétudes grandissantes des consommateurs quant à ce qui est fait de leurs données privées? Quoiqu’il en soit, TPO a le mérite d’essayer de tirer parti de notre lien très fort au mobile et aux réseaux sociaux pour aider les plus faibles.
Une initiative louable, qui devra néanmoins convaincre les clients de changer d’opérateur pour faire le poids face à ses concurrents ultra-puissants. David contre Goliath? Peut-être, si l’on en croit le mythe, tous les espoirs d’y croire sont permis.
Sources: www.silicon.fr, www.pro.clubic.com, www.newzilla.net