Le paiement mobile peine à se généraliser
Selon une étude mondiale menée par GfK, 5% seulement des transactions actuelles sont effectuées avec un téléphone intelligent.Â
71% de la population mondiale détient un téléphone intelligent connecté à Internet : face à un tel potentiel, on pourrait penser que le paiement mobile est largement généralisé. Eh bien non: alors que les paiements cash et par carte de crédit raflent toutes les mises – représentant respectivement 46% et 45% des transactions – le paiement sur mobile reste à la traîne, ne séduisant que 28% des consommateurs, à raison de deux ou trois fois par mois.
Bien que cela représente seulement une fraction des transactions globales, ce pourcentage montre qu’il existe une marge de progression importante » analyse Nathalie Bolle, Directrice de l’expertise Market Opportunities & Innovation chez GfK.
Pourquoi une si faible proportion?
Il y a tout d’abord un problème de confiance. En effet, seul un quart des sondés pense que les transactions effectuées via un terminal mobile sont 100% sécurisées. Parmi eux, les Latino-Américains se montrent les plus confiants (35%) ainsi que les jeunes consommateurs: un tiers des 18-24 ans et des 25-34 ans estiment que leurs paiements sont sécurisés, par rapport à un quart des 35 à 49 ans et 15% de ceux âgés de 50-68 ans.
La question des données personnelles se retrouve également sur le tapis: plus de la moitié des répondants (57%) se sentent préoccupés par une éventuelle intrusion dans leur vie privée.
Les consommateurs les plus influents, passionnés de magasinage (appelés LEC pour Leading Edge Consumers) enregistrent le taux de défiance le plus élevé (69%), suivis de près par les plus jeunes (58%). Bien que ces deux catégories soient aussi les plus ouvertes au concept du paiement mobile, elles semblent être d’autant plus sensibles aux risques potentiels qu’il implique.
Par ailleurs, la technologie utilisée aujourd’hui pour le paiement mobile est considérée comme un autre facteur discriminant. 42% des consommateurs voient le paiement mobile comme quelque chose d’expérimental, et non comme un véritable rupture avec les moyens de paiement traditionnels.
45% des sondés déclarent que la technologie des paiements mobiles manque de convivialité et gagnerait à se perfectionner.
Enfin, un tiers des consommateurs s’estiment empêchés de payer avec leur cellulaire, faute d’équipements chez leurs commerçants. Cette frustration est significativement plus élevée chez les jeunes consommateurs (41% des 18-24 ans) et presque deux fois plus répandue parmi les LEC où le taux s’élève à près des deux tiers (62%).
Le M-commerce reste une idée séduisante
Les LEC précédemment évoqués sont 72% à se déclarer impatients de réaliser plusieurs achats avec leur cellulaire. On note également une plus grande facilité des consommateurs à procéder à ce nouveau mode de paiement directement en boutique, plus d’un quart des paiements mobiles étant réalisés sur les points de vente.
L’étude met enfin l’accent sur le fait que les pays d’Asie-Pacifique sont les plus en avance sur la question : 46% des acheteurs l’utilisent. La Chine et la Corée du Sud se démarquent avec respectivement 83% et 62% d’utilisateurs. En revanche, le Japon est bon dernier, avec 10%.
L’Amérique latine (39%) et les États-Unis (33%) devancent l’Europe de l’Ouest où seuls 24% des clients payent leurs achats depuis leur téléphone portable.
L’étude de GfK a été réalisée auprès de 17 000 personnes dans 17 pays (Canada, États-Unis, Mexique, Colombie, Brésil, Argentine, Pologne, Allemagne, France, Espagne, Roumanie, Bulgarie, Russie, Chine, Corée, Japon, Australie).