Le pouvoir de créer des occasions d’achat

Le Black Friday, le lendemain du Thanksgiving, est la journée par excellence de magasinage pour les Américains. On y dépense lors de cette journée et de la fin de semaine qui suit un total d’environ 60 milliards de dollars.Cette journée de folles dépenses divise les gens en deux camps : ceux qui magasinent, bien sûr, et ceux qui voient dans cette journée les abus de la surconsommation, qui se traduisent souvent par ce genre de scène.Cette année, plus que jamais, cette tradition du Black Friday s’est transportée chez nous. Quelques raisons peuvent expliquer le phénomène. D’abord, certains commerçants ont voulu contrer l’exode de leur clientèle voulant profiter des rabais offerts au sud de la frontière. Aussi, avec la popularité croissante du commerce en ligne, d’autres ont eu peur d’y perdre des ventes au profit des amazon.com et autres gros joueurs du commerce en ligne.

Autre raison qui explique ce soudain engouement de nos marchands pour le Black Friday : toutes les raisons sont bonnes pour créer des occasions d’achats.

Une discussion qui revient souvent dans le domaine du marketing est à savoir si les entreprises et les publicitaires ont la capacité de créer des besoins. La conclusion est souvent que non, nul ne peut créer un besoin. Il se doit d’abord d’exister chez la personne pour être comblé. Si on ne peut créer de besoins, on peut certainement créer des occasions d’acheter.

Ce qui m’impressionne le plus dans le fait d’exporter le Black Friday, c’est cette capacité à créer un phénomène de toute pièce. Et le phénomène n’est pas seulement présent au Québec, il l’est dans plusieurs endroits, dont au Royaume-Uni, pays qui n’a aucune tradition de Thanksgiving et qui n’a même pas l’excuse de partager une frontière avec les États-Unis.

Mais est-ce que les rabais offerts lors du Black Friday, ou encore du Boxing Day, en valent le coup ? Il y a certainement des bons coups à faire pour que certains consommateurs attendent en file, au froid, durant des nuits complètes. Pour le reste, je continue à penser que la valeur de ce que vous achetez est habituellement égale à ce que vous payez.

Sur Amazon, en tout temps, tous les produits sont affichés comme s’ils étaient offerts à rabais. C’est à se demander si le géant du commerce en ligne fermera ses portes à force de tant de générosité.

Pour ce qui est de la qualité des produits et services, les consommateurs sont de plus en plus informés. Se fiant plus que jamais aux recommandations de leurs pairs, sur le Web ou ailleurs, les consommateurs ne croient plus sur parole ceux qui leur disent avoir le meilleur produit. Toutefois, pour ce qui est de convaincre ces mêmes consommateurs qu’un rabais est à portée de main, les entreprises semblent avoir garder tout leur pouvoir de persuasion.