L’entrepreneuriat social, solution d’avenir pour l’économie québécoise Reviewed by Aurore Le Bourdon on . Depuis une coupe d'années, les entreprises sociales fleurissent au Québec. Outils de développement économique durable, elles séduisent de plus en plus de jeunes Depuis une coupe d'années, les entreprises sociales fleurissent au Québec. Outils de développement économique durable, elles séduisent de plus en plus de jeunes Rating: 0

L’entrepreneuriat social, solution d’avenir pour l’économie québécoise

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Depuis une coupe d’années, les entreprises sociales fleurissent au Québec. Outils de développement économique durable, elles séduisent de plus en plus de jeunes qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. 

entrepreneuriat social

En 2015, 37% des Québécois âgés de 18 à 34 ans ont eu l’intention de créer une entreprise, et 14% d’entre eux ont entamé des démarches en ce sens.

L’aventure de l’entrepreneuriat attire les générations Y et Z, dont les objectifs de carrière dépassent aujourd’hui le cadre professionnel stricto sensu: leurs envies et besoins vont en effet au-delà du salaire. Constamment en quête de sens, ils privilégient les entreprises qui s’impliquent au niveau social et environnemental.

Ainsi, lorsqu’ils partent leur propre affaire, il n’est pas rare que ces jeunes se tournent vers l’entrepreneuriat social.

Innover sans mettre en péril la communauté

La mission d’une telle entreprise? Selon Les Affaires: régler un problème social ou environnemental en recourant aux outils de l’entrepreneuriat et aux mécanismes de marché.

Un son de cloche similaire du côté de Michel Venne, directeur général de l’Institut du Nouveau Monde, qui indique dans une entrée de blogue qu’«un entrepreneur social apporte des solutions innovantes à des problèmes sociaux pressants».

En somme, un entrepreneur social attache autant d’importance à ses rendements qu’à son impact sur l’environnement et/ou la société: ces deux aspects indissociables sont la raison d’être de toute entreprise sociale.

Ainsi que le précise Les Affaires, on est au-delà de la seule responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises, puisqu’il s’agit de l’essence même de la compagnie, sans quoi elle n’existerait pas.

Le Québec constitue un terreau particulièrement favorable pour la création d’entreprises – entre autres incitatifs, la fiscalité compétitive, l’environnement international, et les crédits d’impôts avantageux. Les jeunes pousses techno et Web fleurissent, et de plus en plus, elles ajoutent un volet social à leur mission.

Ainsi que l’explique Rodolphe Barrère, co-fondateur de Potloc et membre du réseau professionnel de dirigeants et d’entrepreneurs francophones French Founders, sur le site de Challenges:

Real commitment ou technique marketing, chacun jugera… Il n’en demeure pas moins que l’entrepreneuriat social est en passe de devenir un pilier fondamental de la tendance entrepreneuriale de la Belle Province».

Les Québécois particulièrement intéressés

Sophie Seguin-Lamarche, directrice des communications de l’Institut du Nouveau Monde, estime pour sa part que ces entreprises se développent du fait de l’attention particulière que portent les Québécois à leur environnement, leur bien-être et leur communauté.

Les personnes qui partent ce type d’entreprises ont des valeurs sociales bien ancrées, et pour les jeunes, notamment, c’est une façon de les exprimer autrement que dans les urnes. La génération X est débrouillarde, elle a un véritable esprit d’initiative et favorise l’entraide. Se lancer dans l’entrepreneuriat social, c’est une façon pour elle de jouer un rôle dans la société». 

Ce nouveau modèle économique, créé par des entrepreneurs créatifs issus de différents secteurs, fait incontestablement partie des réponses au déficit entrepreneurial dont souffre encore le Québec. Ce n’est pas sans raison que ce mouvement, d’envergure planétaire, est appuyé par le Programme des Nations unies pour le Développement.

Une ampleur bien cernée par les investisseurs, ainsi que le souligne Rodolphe Barrère dans Challenges: depuis 15 ans, «l’investissement d’impact» a le vent en poupe.

Le très puissant fonds d’investissement torontois spécialisé dans l’investissement d’impact, MaRSS Discovery District (MaRS DD) a récemment ouvert un bureau montréalais pour son accélérateur Impact 8. Dans le prolongement de cette mission, MarsDD et Virgin Unite (organisme à but non lucratif du Groupe Virgin) ont par ailleurs annoncé leur partenariat en faveur des entreprises canadiennes en développement ayant un impact positif quantifiable, allié à un potentiel de forte rentabilité financière», explique-t-il dans son article.

Impact 8 est par ailleurs hébergé au sein de l’incubateur Esplanade, un espace collaboratif créé en 2015 par l’Institut du Nouveau Monde et qui se veut un lieu pour que les responsables d’entreprises à impact social puissent échanger, innover, s’entraider…

À l’origine, il y a notre programme « A go on change le monde », que nous avons lancé en 2005 pour accompagner les gens désirant créer une entreprise sociale. Désormais hébergé par Esplanade, ce programme est devenu lui-même une entreprise à impact social qui fait oeuvre dans les conseils d’administration d’organisations», précise Sophie Seguin-Lamarche.

Nul doute que l’entrepreneuriat social, porteur de sens, catalyseur d’innovation et de créativité, et au sens plus large l’économie sociale, ont de beaux jours devant eux. Ainsi que l’écrit Jean-Martin Aussant, directeur général du Chantier de l’économie sociale, dans l’ouvrage L’État du Québec 2016:

Les 20 dernières années démontrent que l’économie sociale a su traverser les tempêtes et poursuivre sa contribution inestimable au développement économique, social et culturel du Québec. Les 20 prochaines années s’annoncent d’autant plus fécondes».

Sources: www.lesaffaires.com, www.challenges.fr, L’État du Québec 2016.  

 

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