Les métiers du jeu vidéo au Québec: de généralistes à spécialistes!
Par Olivier Lefebvre
Entre le jeu Pong (1972) d’Atari et le plus récent Assassin’s Creed d’Ubisoft, les tâches des développeurs de jeux vidéos ont sans cesse évolué. Pour mieux comprendre la dynamique de cette évolution, l’enseignant et accompagnateur pédagogique chez Isart Digital Montréal, Simon Graveline, prononçait la conférence Découvrir les métiers du jeu vidéo le 19 juin dernier dans le cadre du printemps numérique. Son constat: ce n’est pas uniquement de nouveaux corps de métier qui naissent, mais davantage des ajouts ou des modifications au niveau des tâches actuelles.
Parmi les nouveaux métiers, on compte bien sûr le gestionnaire de communautés, utile dans cette industrie pour maintenir un dialogue privilégié avec ses joueurs fidèles. Avec les années, par souci de se démarquer de la compétition et pour offrir plus de confort à l’usager, le métier d’ergonomiste est né de cette exigence nouvelle. Tant au niveau tactile que visuel, les boîtes de conception de jeux vidéos engagent maintenant des experts dans ce domaine pour lui offrir, à l’usager, la meilleure expérience de jeu possible.
Les designers de jeux doivent aujourd’hui faire preuve d’une importante sensibilité narrative, confie Simon Graveline. «Ils doivent toujours garder l’histoire en tête pour que la conception lui demeure fidèle». Il s’agit d’un travail beaucoup plus technique qu’autrefois. Le designer de jeu devait auparavant écrire son concept à l’équipe de production. Aujourd’hui, on privilégie le montage d’un prototype afin que l’équipe puisse comprendre et harmoniser le concept plus rapidement et plus efficacement qu’auparavant.
Le rapprochement entre le cinéma et le jeu vidéo, comme dans le plus récent Assassin’s Creed que produit Ubisoft, requiert de nouvelles aptitudes plus spécifiques. Par exemple, quelqu’un peut être en charge de la direction des acteurs pour le doublage ou la création du bruitage. «Si les travailleurs du jeu vidéo étaient auparavant des généralistes, on peut dire qu’ils sont aujourd’hui des spécialistes», affirme-t-il.
L’industrie est en santé, assure Simon Graveline, en prenant le soin d’énumérer le grand éventail d’offres de formations dans la métropole. Plusieurs options s’offrent aux candidats, et ce, aux niveaux collégial, universitaire ou au privé, comme chez Isart Digital Montréal. Pour lui, le diplôme ne signifie pas expertise pour autant. L’expérience concrète est beaucoup plus alléchante, selon lui. «Sans oublier l’importance de la polyvalence du candidat, insiste Simon Graveline. Une fois un projet terminé, il doit être utile pour accomplir d’autres tâches!»