Délirant: un faux restaurant no 1 sur TripAdvisor Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Sur Twitter, Oobah Butler se décrit comme un «rédacteur indépendant». En fait, c’est un trouble-fête qui multiplie les coups d’éclat viraux sur le site de VICE. Sur Twitter, Oobah Butler se décrit comme un «rédacteur indépendant». En fait, c’est un trouble-fête qui multiplie les coups d’éclat viraux sur le site de VICE. Rating: 0

Délirant: un faux restaurant no 1 sur TripAdvisor

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Sur Twitter, Oobah Butler se décrit comme un «rédacteur indépendant». En fait, c’est un trouble-fête qui multiplie les coups d’éclat viraux sur le site de VICE. Son dernier en date: créer un faux restaurant et le propulser au sommet du classement de TripAdvisor.

24 janvier 2018

Avant de devenir reporteur pour VICE – UK, Oobah Butler a fait mille et un métiers.

Il y en a un en particulier qui a vraiment eu un impact sur moi: écrire de fausses critiques sur TripAdvisor, explique-t-il dans son reportage. Des propriétaires de restaurants me payaient 10 euros et j’écrivais une critique positive de leur endroit, même si je n’y avais jamais mis les pieds. Avec le temps, je suis devenu obsédé par le contrôle que j’avais sur les classements de ces restaurants.»

Le rédacteur s’est rendu compte qu’il pouvait littéralement faire la bonne fortune d’un restaurant par ses bons commentaires.

Ça m’a fait prendre conscience que TripAdvisor était une fausse réalité que les gens prenaient vraiment très au sérieux.»

Il s’est alors posé la question suivante: serait-il possible d’inventer un restaurant de toutes pièces et de le propulser parmi les meilleurs restaurants de Londres en Angleterre dans le classement de TripAdvisor? Le défi était lancé.

Un resto dans ma cour

Oobah Butler n’est pas chef et ne possède pas de restaurant, mais il n’est pas sans ressources pour autant. Il a déployé un plan tous azimuts pour tromper l’algorithme de TripAdvisor. Il a trouvé un nom: «The Shed at Dulwich», il a mis en ligne un site Web, une page Facebook, il a pris des photos de faux plats bricolés (incluant de la mousse à barbe, des pastilles de toilette et du colorant)!

Mais, surtout, il a informé ses amis afin qu’ils puissent écrire de fausses critiques à la fois dithyrambiques et cohérentes. Les 4 points de repère étaient les suivants:

  • 1. on mange dehors;
  • 2. c’est très étrange;
  • 3. c’est une expérience «maison»;
  • 4. c’est sur rendez-vous seulement.

Ensuite, il a imaginé un concept accrocheur que les médias allaient adorer: son restaurant ne sert pas de la nourriture («food»)… mais plutôt des états d’esprit («mood»).

Amorçant sa course bon dernier dans le classement londonien (no 18 149), le rédacteur a gravi les échelons un à un jusqu’à ce que la presse commence à s’intéresser à lui. Il a alors multiplié les entrevues à la télé et dans les journaux.

Climax de l’aventure

Pour conclure cette petite expérience à la frontière du virtuel et du social, Oobah Butler a décidé d’organiser une soirée d’ouverture de son faux restaurant dans la cour arrière de sa maison dans le quartier de Dulwich à Londres.

Pour cela, il n’a ménagé aucun effet pour souligner l’ironie de la situation. Un peu à la manière des restaurants où l’on choisit son homard vivant, le reporter a fait croire aux invités qu’ils pouvaient choisir leur poulet vivant parmi les spécimens de son cabanon…

Ensuite, il a servi des mets congelés réchauffés au four micro-ondes, du genre lasagne, soupe minestrone et macaroni au fromage. Est-ce par politesse ou crédulité? Les invités ont semblé adorer leur soirée, charmés par la facture rustique de toute l’entreprise!

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