Monétisation des médias numériques: trois modèles pour vendre votre contenu en ligne
Par Olivier Lefebvre
14 novembre 2014 – L’Alliance canadienne interactive (CIAIC) a publié, cette semaine, une étude sur les tendances et les astuces de la monétisation des médias numériques. Une façon pour les compagnies de tirer de la valeur de la propriété intellectuelle pour générer des revenus. Dans ce document, la CIAIC cerne trois différents modèles de monétisation dans le domaine des jeux vidéos et des volets convergents d’émissions de télévision.
Plutôt simples à utiliser il y a vingt ans, les modèles de monétisation se sont graduellement complexifiés depuis grâce à l’avancement des technologies et à l’apparition de nouvelles plateformes dans le paysage numérique. C’est d’autant plus vrai puisque dans l’industrie du jeux vidéo, le joueur était jadis seul à jouer devant son écran de télévision.
Aujourd’hui, il peut s’éclater en se connectant au reste du monde, et ce, même lors de ses déplacements à l’aide d’un appareil adapté à son milieu. En effet, les joueurs Canadiens sont passés de deux à quatre écrans pour jouer. Près de 20% de ces joueurs utilisent simultanément leur ordinateur, télévision, téléphone et ordinateur portable. L’ordinateur demeure toutefois l’outil de communication le plus populaire, suivi de près par la télévision et le téléphone intelligent.
Du coup, cette disponibilité des technologies modifie la façon par laquelle les entreprises vont communiquer avec l’utilisateur et, par le fait même, la manière de générer des profits. En effet, les nouveaux jeux vidéos, intégrés aux applications mobiles, ont eu pour effet de laisser une place importante à la gratuité. Un modèle encouragé par les fabricants d’appareils mobiles qui profitent de facto d’une valeur ajoutée sur leur appareils, mais naturellement honni des développeurs de jeux vidéos.
1. Modèle consommateur-payeur
Ce modèle s’appuie sur la prémisse du consommateur-payeur. Il peut prendre plusieurs formes: le paiement unique à l’achat ou la souscription à un forfait mensuel/annuel. Pour attirer le consommateur, le contenu peut être gratuit jusqu’à ce qu’un temps de jeu ou un nombre d’articles lus ou de vidéos écoutées aient été atteints.
2. Modèle financé
Cette deuxième façon de faire réfère à la propriété intellectuelle. Le jeu, l’application ou tout autre contenu en ligne est alors entièrement financé par la publicité. Dans ce cas, la marque doit être forte pour réussir à attirer les publicitaires.
Pour tirer davantage de revenus, la compagnie peut faire le choix de vendre des licences à d’autres entreprises qui désirent utiliser son contenu. Une façon efficace de générer des profits grâce aux volets convergents d’émissions de télévision et de séries web. Par contre, les tarifs de licences en ligne sont beaucoup moins élevés qu’à la télévision.
3. Modèle hybride
Toujours selon la CIAIC, le modèle hybride est celui qui montre le plus de potentiel pour faire des profits actuellement. Comme le terme hybride le laisse entendre, c’est l’usage simultané des deux modèles précédents. La forme la plus commune est appelée le freemium. Dans ce cas, le produit ou le service est offert gratuitement, mais propose à l’utilisateur de souscrire à un forfait pour avoir accès à des fonctionnalités avancées.
Mais attention! le contenu supplémentaire doit être unique, très pertinent ou même rare. Ce modèle est particulièrement intéressant pour l’univers du jeu vidéo car l’offre de fonctionnalités gratuites devient un outil marketing très efficace.
Le fait d’acheter du contenu supplémentaire donne lieu à des «micro-transactions». Comme l’achat d’un nouvel avatar, par exemple. Ces «micro-transactions» sont celles qui génèrent par ailleurs le plus de revenus. Ainsi, le fait de proposer de nouvelles fonctionnalités engendre davantage de ventes.
Les meilleurs moyens pour stimuler une croissance des micro-transactions sont, en ordre: offrir la possibilité d’allonger son temps de jeu; progresser plus rapidement; débloquer du contenu supplémentaire; améliorer les performances d’un personnage. En plus d’offrir des possibilités intéressantes, ces micro-transactions doivent aussi être sécuritaires, faciles à effectuer et abordables.
Au final, la CIAIC affirme que la clé de la monétisation des jeux vidéos dans un futur rapproché sera l’intégration des marques connues au jeu lui-même.