Nomades numériques: bienvenue dans l’ère des consommateurs en mouvement
L’agence parisienne BETC a mené une vaste étude auprès de plus de 10 000 personnes dans 32 pays afin d’analyser l’évolution de notre rapport au temps, à l’espace et à la mobilité.
Intitulée «The modern nomad: connect me if you can», l’étude de BETC et Havas Worldwide Paris fait le point sur les transformations liées à la numérisation de notre société, notamment en ce qui concerne la mobilité. Celle-ci ne représente désormais plus seulement le fait d’opérer un déplacement: c’est, selon l’étude, un état d’esprit.
Tout faire en même temps, sans s’arrêter
Les marques technologiques, parce qu’elles accompagnent cette mobilité en proposant aux consommateurs la capacité de la maîtriser, sont par conséquent devenues plus importantes que toutes les autres: 60% des consommateurs dans le monde s’inquiètent ainsi que des firmes comme Google ou Samsung puissent disparaître.
Malgré l’émergence de courants «slow» (slow food, slow life, etc.), l’époque est à la productivité permanente. Avec les appareils mobiles, il est rendu très facile de faire plusieurs choses à la fois: on répond à un courriel professionnel dans la file du cinéma, on fait son épicerie depuis le bureau…
Les espaces temps auparavant cloisonnés n’existent plus, et les frontières se dissipent.
Une chose est sûre, être archi-occupé est valorisé par la société. Selon l’étude de BETC, plus de la moitié des consommateurs mondiaux estiment que les gens toujours en mouvement ont une vie plus intéressante, au point que 4 répondants sur 10 avouent prétendre être plus occupés qu’ils ne le sont en réalité!
Ne surtout rien manquer
D’ailleurs, pour la plupart des gens, ralentir semble être difficilement envisageable: 52% des consommateurs mondiaux ont déclaré qu’il leur était difficile de juste s’asseoir un instant et relaxer.
Comme le souligne l’étude, le problème n’est donc pas tant que nous voudrions en faire plus, mais c’est surtout que nous ne savons plus comment lever le pied!
En toile de fond, une quête de sens, de profondeur, mais aussi la peur de passer à côté de quelque chose (ce que l’on appelle FOMO – Fear Of Missing Out) – et pire encore, la peur que les autres se rendent compte que l’on n’est pas à la page. Stress, vous avez dit stress?
Et le numérique dans tout ça? 44% des répondants à l’étude estiment que la technologie les aide à être plus productifs, car elle leur permet d’agir et de communiquer plus rapidement.
13% considèrent au contraire qu’elle est chronophage: le temps passé à répondre à des quizz sur Buzzfeed ou à regarder les photos Instagram des stars serait selon eux ouvertement gâché.
43% pondèrent en affirmant lucidement qu’il s’agit surtout de savoir trouver un bon équilibre dans la gestion de son temps.
Les voyages, l’expérience avec un grand E
Bien que nous passions du temps à nous plaindre de notre manque de temps, il semble que nous disposions toujours d’un petit créneau pour partir à la découverte du monde: plus de 1,1 milliard de touristes se sont déplacés à l’étranger en 2014, selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (contre 664 millions en 99).
Il est clair que le fait que l’on ait accès aux autres pays et à leurs cultures via le Web n’enlève rien à notre enthousiasme pour nous y rendre en personne et y vivre de vraies expériences», souligne l’étude de BETC.
Pour 66% des répondants, voyager fait partie des plus grandes joies de la vie. 71% pensent que découvrir le monde est une formidable source d’apprentissage, et leur permet de rencontrer de nombreuses personnes.
Ce que ces gens recherchent avant tout, c’est vivre des expériences authentiques, originales, voire exceptionnelles.
À ce titre, ils attendent beaucoup du numérique, qui doit leur permettre de mener à bien cette quête d’expérience inédite.
Ici encore, la technologie est plutôt bien vue, 88% considérant qu’elle facilite leurs voyages (air bnb, Trip Advisor, et autres applications de transports et check-in/check-out en ligne…).
À noter que pour 37% des personnes interrogées, la technologie rend l’organisation d’un voyage trop impersonnelle, du fait du manque d’interactions humaines.
Pour lire l’ensemble de l’étude de BETC, cliquez ici.
Source: www.influencia.net
Photo: www.creative.arte.tv