Parler en public: les grandes lignes
Les professionnels des communications doivent souvent s’exprimer devant une foule. Même ceux qui affichent une confiance légendaire, peuvent ressentir le trac au moment précis d’ouvrir la bouche.
6 septembre 2017
Les allocutions vous angoissent? Vous n’êtes pas seul!
Parler en public figure sur la liste des principales peurs de 51 % de la population. Une étude de l’ifop, l’institut français de référence dans les enquêtes et sondages, réalisée en 1993 nous le confirmait.
Lorsque le Sunday Times a mené des recherches sur le sujet en 1973, 41 % des répondants classaient cette phobie en première position. En comparaison, seulement 19 % plaçaient la crainte de mourir au sommet de leur liste de hantises.
L’important n’est pas d’éliminer le stress, mais de l’apprivoiser pour le canaliser. Vous aborderez ainsi vos conférences de presse ou vos réunions de bureau avec sérénité.
1. Se préparer
L’inconnu génère beaucoup d’anxiété. Si vous en avez la chance, visitez les lieux choisis avant votre présentation. Prenez vos marques. Repérez les contraintes et les avantages de la salle (grandeur, éclairage, disposition, etc.). Évaluez si l’équipement technique présent répond à vos besoins pour prendre en note ce que vous devrez apporter avec vous lors du jour J.
Assurez-vous de bien planifier votre prise de parole. Revoyez vos bases et gavez-vous des dernières tendances afin de complètement maîtriser le sujet. Pensez d’ailleurs à inclure quelques exemples liés à l‘actualité dans le but de montrer à quel point vos connaissances se renouvellent.
Déterminez les principaux points que vous souhaitez aborder. Découpez-les par séquences. Attribuez-leur un laps précis de traitement, en tenant compte du temps total dont vous disposez. Chronométrez-vous en répétant votre discours au besoin. On passe souvent beaucoup plus de temps qu’on ne l’imagine à élaborer sur certains détails, surtout si les interventions sont permises en cours de route.
Planifiez une synthèse pour la toute fin de votre présentation, suivie d’une période de questions.
Songez également à concevoir un support visuel adéquat. Si vous présentez une conférence ou donnez une formation, le PowerPoint reste un outil très pertinent. Toutefois, faites attention à ne pas surcharger les diapositives. Trop de texte, de couleurs ou d’images sur votre support risque de monopoliser l’attention de votre public. Optez donc pour un style épuré.
2. Bien démarrer
Outre la préparation technique, l’entraînement psychologique demeure crucial dans de telles circonstances. Le plus important dans une présentation demeure sans contredit l’orateur. Un leader avec une apparence soignée, confiant et en contrôle, voilà ce que les gens s’attendent à voir.
Arrivez donc à l’avance pour souffler et bénéficier du loisir de canaliser votre stress.
Une fois votre matériel en place, isolez-vous et respirez profondément. Remémorez-vous ensuite les mots clés des différentes parties du message que vous souhaitez livrer. Visualisez-vous finalement en train de vivre votre prise de parole avec succès. Ces images positives vous aideront à prendre le dessus sur votre trac.
Dirigez-vous à l’avant. Respirez. Buvez une gorgée d’eau (gardez de l’eau à proximité, la nervosité assèche la bouche). Concentrez-vous sur votre première phrase, ne pensez qu’à cela, et lancez-vous.
Parmi les amorces permettant de bien accrocher l’auditoire et de briser la glace, vous avez le choix entre:
- l’anecdote;
- la citation;
- la question;
- la mise en situation.
3. Improviser
Maintenant que vous avez entamé votre prise de parole en public, vous ne devez plus répéter textuellement vos écrits. Suivez votre ligne directrice, appuyez-vous sur des mots clés, mais laissez place à l’imagination.
Si vous vous êtes bien préparé, faites confiance au travail effectué et permettez-vous de jouer votre rôle en oubliant le texte.
Même si deux cents paires d’yeux vous regardent, dites-vous que vous vous adressez à un proche. Racontez-lui calmement, en respirant, de manière chaleureuse vos propos. Simplifiez-les au maximum.
Portez attention à votre regard panoramique. Effectuez de temps à autre un balayage de la salle pour que tout le monde se sente concerné. Ne tournez pas le dos à vos interlocuteurs. Restez de face ou de trois-quarts.
Votre débit doit demeurer régulier, ni trop lent ni trop rapide. Votre voix doit se rendre jusque dans le fond de la salle, sans vous amener à crier.
Tentez de varier vos intonations et de prendre de petites pauses pour respirer. Laissez le temps aux gens d’assimiler vos propos.
N’hésitez pas à vous écarter à l’occasion du sujet, histoire de mettre l’accent sur ce qui intéresse particulièrement vos interlocuteurs. Toutefois, gardez en tête votre fil conducteur et trouvez des liens pertinents pour y revenir rapidement.
4. Interagir
Une fois votre présentation terminée et votre rétrospective effectuée, vient la période libre d’échange avec le public.
Pour éviter le malaise qui précède habituellement la période d’interventions, vous pouvez demander à un collaborateur présent de poser une première question d’ordre général. Pourquoi ne pas le solliciter avant votre allocution pour vous assurer de sa collaboration?
Placez-vous dans un état d’ouverture. Prenez le temps d’écouter les demandes. Ne répondez pas immédiatement. Gardez-vous quelques secondes de réflexion pour structurer votre réponse.
Faites attention à votre langage non verbal. Croiser les bras, vous courber ou vous replier sur vous même signifierait que vous êtes sur la défensive.
En répondant aux questions posées à brûle-pourpoint, vous démontrez la maîtrise de votre sujet. D’autant plus qu’elles réclament souvent des compléments d’information à des notions déjà exposées.
Lorsque votre prise de parole sera terminée, n’oubliez pas de remercier vos auditeurs. Si vous en avez le temps, prenez la peine d’échanger quelques mots en particulier avec quelques-uns d’entre eux. Cette attention sera très bien perçue.
Voilà également un bon moment pour distribuer votre carte de visite. Donnée à cet instant bien choisi, elle risque fort de vous mener vers de nouveaux défis à relever.
NDLR: Toutes les idées émises dans cet article sont basées sur l’expérience de l’auteure, une ancienne comédienne professionnelle devenue journaliste.
La formation en lien avec le sujet:
La relation de presse: Les grands principes