Plus de 8 entreprises québecoises sur 10 souffrent de la pénurie de main d’oeuvre
Par La Rédaction
3 août 2021
La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) vient de publier les résultats d’un nouveau sondage, auprès de ses membres, sur les principaux enjeux liés à la main d’œuvre et à l’immigration. Ce coup de sonde met en lumière les inquiétudes et les besoins des entreprises face à la rareté de main d’œuvre.
En effet, 86% des entreprises québécoises estiment être en situation de rareté de main d’œuvre.
La dernière année que nous venons de vivre a été difficile pour de nombreuses entreprises, mais les prochains mois augurent mal pour de nombreuses autres. Sur le plan social mais également économique, les séquelles de la crise sont importantes et nous devons en mesurer pleinement les enjeux. Les départs hâtifs à la retraite, le niveau important de décrochage scolaire et les mouvements massifs de main-d’œuvre entre les différentes industries ont laissés en plan de nombreux secteurs économiques qui ne pourront relancer ou maintenir leurs opérations à court, moyen et long terme. Il est nécessaire de prendre rapidement en considération les difficultés de recrutement auxquelles font face les entreprises pour garantir une relance économique durable », indique Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
Des besoins immédiats
Parmi les entreprises sondées, 81% d’entre elles se disent actuellement ou très prochainement en période de recrutement. Également, 74% affirment avoir des postes vacants de longue durée, soit affichés depuis plus de 90 jours.
On remarque aussi que ce sont des postes qui ne demandent en majorité pas de longues années de formation. Même si le taux d’emploi pour des postes nécessitant un baccalauréat est loin d’être négligeable.
Cette rareté de main-d’œuvre a un impact important sur la productivité et les services offerts, mais surtout sur l’état physique et psychologique des employés et des dirigeants d’entreprises obligés de travailler davantage. Ce sondage met en lumière que la situation actuelle est intenable à moyen ou long terme.
Pour assurer la reprise de leurs activités et revenir au niveau de production d’avant crise, les entreprises doivent pouvoir compter sur une main d’œuvre disponible et qualifiée. Recourir à une main-d’œuvre immigrante représente actuellement un fardeau administratif trop lourd et difficile d’accès pour de nombreuses entreprises des régions du Québec », a ajouté Charles Milliard.
L’immigration en recours
Les entreprises québécoises sont favorables à une augmentation des seuils d’immigration. En effet, 90% de la communauté d’affaires québécoise considèrent l’immigration comme un élément de solution à la rareté de main-d’œuvre.
En mai dernier, nous demandions déjà au gouvernement de lancer une vaste consultation pour corriger les problèmes de notre système d’immigration, notamment en se basant sur des critères objectifs afin d’évaluer la capacité d’intégration du Québec. Nous ne devons pas négliger les besoins de nos entreprises, car ils sont bien réels et influent sur la qualité de vie et la santé des Québécois. C’est pourquoi, il est nécessaire de réunir l’ensemble des acteurs sociaux pour revoir en profondeur notre politique d’immigration », a ajouté Charles Milliard.
Selon les entreprises interrogées, les obstacles à l’embauche des personnes immigrantes sont les démarches administratives et la connaissance du français.
Malgré tout, pour trois quart des sondés, ce problème de pénurie de main d’oeuvre est un enjeu de long terme qui est là pour durer.
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