Pourquoi un tiers des travailleurs canadiens estiment payer une « Taxe COVID » ?
Par La Rédaction
13 mai 2021
Une étude récente de ADP Canada et Angus Reid révèle que de nombreux travailleurs canadiens, particulièrement ceux qui travaillent à distance en raison de la pandémie, paient une « Taxe COVID », correspondant au nombre d’heures supplémentaires travaillées depuis le début de la pandémie.
Bien que cette « taxe » touche 30 % de tous les travailleurs canadiens interrogés, elle impacte davantage les travailleurs à distance et elle a globalement augmenté avec la pandémie. Près de la moitié (44 %) des travailleurs à distance affirment qu’ils travaillent plus d’heures qu’avant la pandémie. Ce chiffre a doublé en un an (21% en avril 2020 vs. 44 % aujourd’hui).
Comment la « taxe COVID » affecte-t-elle les travailleurs au pays?
Parmi les 44 % des répondants qui indique avoir travaillé plus d’heures, un employé sur 10 déclare travailler au moins un jour supplémentaire (8 heures et plus) par semaine. À titre de comparaison, seul 15 % des répondants déclarent travailler moins d’heures, tandis que 38 % ne signale aucun changement.
Les niveaux de stress sont également en hausse. Selon les chiffres autodéclarés, le niveau de stress a augmenté de 7 % au cours de la dernière année, passant de 34 % en avril 2020 à 41 % à avril 2021 (33 % au Québec, province la moins susceptible de signaler une augmentation du niveau de stress). En outre, l’enquête révèle que 46 % des travailleurs à distance se sentent moins impliqués dans leur travail depuis le début de la pandémie.
En encourageant les employés à prendre des journées de vacances et des pauses régulières, à surveiller leur niveau de stress et à chercher de l’aide au besoin, ainsi qu’en introduisant des politiques pour le travail en dehors des heures régulières ou en éduquant sur le droit à la déconnexion, les employeurs peuvent protéger la santé physique et mentale de leurs employés » a déclaré Ed Yuen, Vice-président à la stratégie et au développement des affaires chez ADP Canada.
Les sentiments de productivité et de qualité du travail en hausse
Malgré des heures de travail plus longues, 42 % des travailleurs à distance à travers le pays se sentent plus productifs (même 46 % au Québec) et plus d’un tiers (37 %) notent une augmentation de la qualité de leur travail.
Cela représente une augmentation significative comparativement à avril 2020, où 19 % et 21 % des employés à distance avaient signalé respectivement une augmentation de la qualité de leur travail et de leur productivité, avec la mise en place du travail depuis la maison.
L’enquête montre également une plus grande reconnaissance des responsabilités personnelles des employés, alors que les frontières entre le travail et la maison sont devenues floues.
Plus de la moitié (53 %) des employés canadiens indiquent que leurs employeurs leur permettent d’avoir des horaires adaptés quand ils doivent s’occuper de responsabilités personnelles pendant les heures de travail.
À la lumière d’une année de suivi de la manière dont les lieux de travail ont évolué et réagit face à la pandémie, il apparait que de nombreuses entreprises ont adopté des heures de travail flexibles ou des modèles de travail hybrides, ajoute Yuen. Bien que plusieurs de ces politiques représentaient un avantage il y a encore quelques mois, elles sont désormais monnaie courante. Pour certains, cette flexibilité semble avoir amélioré leur productivité et leur qualité de travail. La pandémie a fait entrer le lieu de travail dans le foyer des Canadiens, mais elle a également fait entrer un peu du foyer dans le lieu de travail. »
Autres faits saillants de l’enquête
• 80 % des travailleurs canadiens croient que leurs employeurs devraient jouer un rôle dans la distribution des vaccins à leur employés : la première préférence indiquée est un jour de congé payé, suivi des cliniques de vaccination sur place et enfin, de plus d’information et des ressources.
• 46 % des employés canadiens déclarent que leurs employeurs ont adopté des initiatives pour soutenir la santé mentale et le bien-être au travail pendant la COVID-19. A contrario, 69 % affirment que leurs employeurs n’ont mis en place aucune initiative pour aider à lutter contre la fatigue engendrée par les plateformes de vidéo-conférence.
Méthodologie du sondage
Un sondage en ligne auprès de 1 501 travailleurs canadiens (y compris ceux qui travaillent à temps plein et à temps partiel) a été réalisé entre le 14 et le 15 avril 2021, parmi les membres du Forum Angus Reid. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de cette taille a une marge d’erreur estimée de +/- 2,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
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