Sécurité en ligne: quel type d’internaute êtes-vous?
63% des américains auraient subi, en 2015, un problème lié à la sécurité de leurs données personnelles en ligne. Et pourtant, peu ont pris les mesures nécessaires à une meilleure protection.
Une étude met en lumière les différentes typologies d’internautes, pour mieux comprendre leurs comportements et corriger leurs erreurs.
La question de la protection de la vie privée est au coeur de l’actualité, notamment aux États-Unis, où Apple et le FBI se sont récemment livrés à un bras de fer au sujet de la divulgation de données – une affaire encore loin d’être classée! Affaire Snowden, Sony Hack, Ashley Madison… On ne compte plus les gros titres sur le sujet.
Cela inquiète forcément les internautes, qui clament haut et fort vouloir davantage de garanties de protection de leur vie privée. Et pourtant, dans les faits, peu d’entre eux mettraient en place les mesures nécessaires pour se prémunir de ce genre de soucis. C’est en tous cas ce qui ressort d’une étude menée par un fournisseur de VPN (réseau privé virtuel), HMA (acronyme poétique pour «Hide My Ass»).
Selon cette enquête, menée en novembre 2015 sur plus de 2000 internautes américains, 63% des gens auraient déjà eu à gérer des problèmes de sécurité en ligne, mais seuls 56% d’entre eux auraient ensuite pris les mesures nécessaires.
Seuls 16% des sondés utilisent des plug-ins pour renforcer la sécurité de leur navigateur, 13% une authentification à deux facteurs, 11% un réseau privé virtuel (VPN), 9% un programme de chiffrement des courriels et 4% un logiciel d’anonymisation. C’est peu, quand on sait qu’ils sont 67% à réclamer plus de protection.
D’après HMA, si les consommateurs n’agissent pas plus pour leur sécurité en ligne, c’est bien souvent par… fainéantise: mettre des protections en place, c’est revoir la façon dont on est présent en ligne, ça prend du temps, parfois de la technique, et concrètement, entre sécurité et praticité, il semble que le choix soit rapidement fait.
Pour se protéger dans une moindre mesure, des petites techniques existent tout de même:
- 69% limitent les informations personnelles (adresse, numéro de téléphone, NAS…) qu’ils publient sur Internet
- 60% ont volontairement donné des fausses informations
- 55% ont déjà demandé à ce que leur identification soit retirée d’une publication ou d’une photo
Après analyse de leurs comportements en ligne, HMA a dressé le portrait-type des internautes qu’il a interrogés dans le cadre de son étude. L’objectif: mieux comprendre pourquoi certains consommateurs restent dangereusement vulnérables.
Le «vieux jeu»
Il s’agit d’une personne qui ne raffole pas des réseaux sociaux et y est donc peu active: plus de la moitié des internautes de cette catégorie indique s’y rendre une fois par jour, voire pas du tout.
De manière générale, cet utilisateur ne partage pas beaucoup d’informations sur la Toile: on peut même dire sans se tromper qu’il n’est pas un adepte des nouvelles technologies et ne s’intéresse pas vraiment à ce qui se passe sur Internet.
La méconnaissance du Web rend cet utilisateur craintif: la protection des données privées représente pour lui un vrai sujet. Sauf que… c’est aussi lui qui fait, selon HMA, le plus d’erreurs (de débutant?) en la matière.
En effet, malgré les précautions qu’il prend, cet internaute «à l’ancienne» est plus susceptible que les autres de répéter les mêmes impairs. Plus de 25% des sondés de ce groupe ont affirmé ne pas avoir changé leurs habitudes même après avoir eu un problème de sécurité.
Le précautionneux
Les nouvelles technologies font un peu peur à cet internaute. Bien que plus ouvert aux réseaux sociaux que le «vieux jeu», le précautionneux fait très attention aux informations qu’il divulgue sur la Toile: 73% des sondés appartenant à ce groupe déclarent limiter fermement le nombre d’infos perso qu’ils partagent en ligne, et 38% seulement se sentent en sécurité sur Internet.
En revanche, contrairement aux internautes «à l’ancienne», les précautionneux apprennent de leurs erreurs: ceux qui ont expérimenté un souci de sécurité en ligne ont pris les mesures nécessaires pour que la situation ne se répète pas (à 74%, bravo).
L’exhibitionniste
C’est l’internaute sans filtre, celui qui publie tout, qui partage tout, et qui n’a aucune notion de protection de ses données personnelles: 22% des membres de ce groupe donneraient leur numéro d’assurance sociale en ligne – et pas dans un formulaire sécurisé, mais bel et bien sur les réseaux sociaux (!).
Un «exhibitionniste» sur 10 a déjà eu quelqu’un qui s’est fait passer pour lui en ligne, 23% affirment sans gêne aucune qu’ils ne réfléchiraient pas à deux fois avant de donner leurs informations de carte de crédit en ligne et 28% utilisent le WiFi public non-sécurisé régulièrement.
Bref: les cibles idéales pour les pirates!
Le perspicace
Cette typologie d’internautes est la plus active sur les réseaux sociaux: 85% d’entre eux postent régulièrement des photos en ligne, comparé à la moyenne globale des internautes qui est de 60%.
Mais le perspicace maîtrise très bien la façon dont il dévoile ses informations personnelles: 77% font attention à ce qu’ils mettent en ligne, 66% personnalisent systématiquement les paramètres de confidentialité avant toute publication et 52% ne sont amis en ligne qu’avec des gens qu’ils connaissent vraiment.
L’éclairé
La sécurité et la protection des données personnelles, «l’éclairé» connaît bien! Et pour cause: 87% des membres de cette catégorie ont eu à gérer une faille de sécurité par le passé (contre 63% des gens en moyenne) et 27% ont été victimes de fraude à la carte de crédit.
Ces utilisateurs ont donc pris les choses en main pour sécuriser au maximum leur présence en ligne – authentification à deux facteurs, gestionnaire de mots de passe, etc.
L’étude de HMA a été réalisée en collaboration avec Morar Consulting en novembre 2015 auprès de 2000 personnes représentatives de la population américaine. L’objectif: analyser comment les internautes voient leur sécurité et leur vie privée en ligne, et identifier les caractéristiques qui différencient un utilisateur d’un autre selon sa connaissance en la matière, ses intentions et ses actions.