Selon le CEFRIO, les aînés sont de plus en plus connectés et optimistes face au numérique
Par La Rédaction
2 octobre 2018
Ils disposent d’une connexion Internet, naviguent quotidiennement sur le Web, possèdent une tablette électronique voire un téléphone intelligent : les 65 ans et plus, au Québec, sont plus connectés que jamais en 2018! C’est ce qui ressort du volet « Vieillir à l’ère du numérique » de l’enquête NETendances du CEFRIO, l’Organisme de recherche et d’innovation.
Le sujet est d’autant plus important que, pour la première fois dans l’histoire du Canada, la population des aînés (65 ans et plus) dépasse celle des enfants (14 ans et moins), selon Statistique Canada.
Lors du dernier recensement de 2016, on comptait 5,9 millions d’aînés au pays et 5,8 millions d’enfants… soit une croissance de 20 % des aînés en quatre ans (contre 4,1 % pour celle des enfants). Situation identique au Québec où, en 2016, il y avait 1,5 million d’aînés dans la province et 1,3 million d’enfants.
Des aînés de plus en plus connectés
En 2018, 80 % des aînés québécois disposent d’une connexion Internet à domicile, une hausse de… 20 % comparativement à 2014 ! Ils sont d’ailleurs 60 % à aller quotidiennement sur le Web (en hausse de 9 points de pourcentage en deux ans). A noter, les aînés vivant seuls sont plus nombreux à ne pas disposer d’une connexion Internet à la maison (32 %).
Quant aux comportements, il convient de rappeler qu’en 2017, 29 % des aînés québécois ont effectué au moins un achat en ligne au cours de l’année (+11 points de pourcentage sur quatre ans). La plupart des cyberacheteurs de ce groupe d’âge (75 %) dépensent moins de 500 $ annuellement sur le Web, répartis entre deux et six achats. Il est intéressant de noter que les hommes (39 %) sont significativement plus nombreux que les femmes (22 %) à avoir fait un achat en ligne en 2017.
Par ailleurs, plus de la moitié des aînés québécois (51 %) possède une tablette électronique, et ils sont plus du tiers à avoir un téléphone intelligent (37 %), des augmentations de l’ordre de 12 points et 11 points de pourcentage en deux ans. Au final, 82 % des aînés disposent personnellement d’au moins un appareil permettant de se connecter à Internet, dont un ordinateur, une tablette électronique ou un téléphone intelligent. Et près de 1 aîné sur 10 a l’intention d’acheter l’un ou l’autre de ces appareils au cours des 12 prochains mois.
Il est clair qu’Internet a fait son chemin et trouvé sa place dans les domiciles des aînés au Québec et, si la tendance se maintient, on risque bien de voir cette hausse se poursuivre au fil des années à venir », indique Claire Bourget, directrice principale, recherche marketing, au CEFRIO.
Un regard positif envers la technologie
De façon générale, les aînés québécois perçoivent positivement l’impact des technologies à la maison en 2018. La majorité d’entre eux (68 %) croit que les technologies aident à renforcer le sentiment de sécurité à la maison, alors que plus d’un aîné sur deux (58 %) estime pour sa part, que les technologies peuvent aider à briser l’isolement.
Les adultes de 65 ans et plus vivant dans un foyer de deux personnes (63 %) sont plus nombreux à être en accord avec cet énoncé, tout comme les francophones (60 % comp. à 46 % des non-francophones). On remarque également que ceux ayant accès à Internet à la maison sont également plus nombreux à être en accord (63 %), comparativement à ceux qui n’en ont pas (50 %).
Les aînés québécois sont de plus en plus nombreux à prendre conscience des possibilités qu’offre le numérique dans leur quotidien. L’accès au Web vient ainsi enrichir leurs habitudes et leur donner un accès plus large à domicile à la culture, aux services de santé ou aux services sociaux ou de consommation à laquelle ils ont accès », poursuit Claire Bourget.
Des soins de santé plus accessibles grâce aux technologies
Ainsi, c’est près de trois adultes québécois sur quatre québécois âgés de 65 ans et plus (70 %) qui est d’avis que les technologies facilitent l’accès à des services sociaux ou à des soins de santé. La majorité (57 %) voit également, grâce au Web, une porte ouverte vers un meilleur accès aux loisirs – permettant notamment des options de consommation à distance, le visionnement en direct ou la participation à des clubs de lecture par visioconférence.
De plus, fait non négligeable, c’est 40 % des aînés qui se disent très ou assez enthousiastes quant au futur des technologies et des objets intelligents comme partie intégrante de la vie quotidienne dans le foyer. D’ailleurs, les hommes le sont davantage (49 %) que les femmes (31 %). Bien que le taux d’enthousiastes soit nettement plus bas que les autres générations (69 % chez les 18 à 34 ans, 59 % chez les 35 à 54 ans et 43 % chez les 55 à 64 ans).
Ce taux permet tout de même de déceler une ouverture de la part des 65 ans et plus au Québec à utiliser autrement la technologie au quotidien dans leur foyer », ajoute Claire Bourget.
Actuellement, l’usage d’outils et d’objets connectés demeure limité. En 2018, 22 % des aînés québécois utilisant ce type d’outil pour faire divers suivis de santé, tels que le suivi du poids, le degré d’activité physique, la tension artérielle ou la qualité du sommeil.
Ce chiffre risque bien de connaître une progression dans les prochaines années, alors que 55 % des 65 ans et plus au Québec se disent intéressés à considérer l’usage d’un outil afin de rester autonome le plus longtemps possible.
De nouvelles pratiques, telles que la consultation par visioconférence avec un professionnel de la santé ou un intervenant de la communauté, pourraient également être bien reçues, alors que 35 % des aînés interrogés se disent à l’aise avec cette approche. D’ailleurs, les hommes (40 % comp. à 31 % chez les femmes) et le segment plus jeune des aînés (39 % comp. à 27 % chez les 75 ans et plus) sont plus nombreux à en faire partie.
Plus populaire auprès des femmes (43 %) que des hommes (31 %), le détecteur de chutes, sous la forme d’un bracelet, d’un collier ou de capteurs de mouvements, est d’intérêt pour 38 % des aînés québécois, se classant ainsi au sommet de la liste des outils évalués. Suivi de près par les ampoules intelligentes (36 %) et les prises de courant intelligentes (34 %).
Les données se basent sur les réponses de 749 adultes âgés de 65 ans et plus, interrogés par voie téléphonique en mai, juin et juillet 2018.
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