Le paiement mobile se développe progressivement au Québec

Jonas Leupe / Unsplash

27 juin 2018

Deux fois plus d’adultes québécois détenteurs de téléphones intelligents disent avoir utilisé leur appareil afin de payer des achats en magasin par rapport à l’an passé, selon la dernière enquête du CEFRIO. En voici les faits saillants.

L’enquête NETendances du CEFRIO, le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations, dresse depuis plus de 17 ans un portrait intégré et actualisé des grandes tendances en matière d’utilisation du Web et du numérique au Québec.

Dans son volet Usage du téléphone intelligent, l’organisme de recherche a interrogé 1 000 adultes québécois âgés de plus de 18 ans par voie téléphonique, de février 2017 à janvier 2018, pour comprendre leur usage en la matière. En voici les 9 enseignements majeurs.

Près des deux tiers des Québécois possèdent un téléphone intelligent

L’adoption du téléphone intelligent continue sa croissance : en 2012, seulement un tiers (32 %) des Québécois en possédait un. Une proportion qui a quasiment doublé en cinq ans, puisque ce chiffre atteint 62 % en 2017, soit une progression de 4 points de pourcentage comparativement à 2016.

Les jeunes âgés de 18 à 34 ans (88 %) sont plus nombreux à en posséder un, ainsi que les adultes de 35 à 54 ans (70 %). Néanmoins, on note une croissance sur un an du taux d’adoption auprès de tous les groupes d’âge, variant entre 3 et 7 points de pourcentage.

De plus, on observe que les familles avec enfants (77 %) ainsi que les foyers dont le revenu familial est de 100 000 $ ou plus (83 %) sont plus propices à détenir un téléphone intelligent.

Le taux d’adoption des tablettes électroniques et des montres intelligentes reste stable

Les autres appareils électroniques connaissent, quant à eux, un taux d’adoption stable d’une année sur l’autre : 52 % et 4 % respectivement pour la tablette électronique et la montre intelligente, en hausse de 1 % pour les deux. La montre intelligente est ainsi encore loin d’être plébiscitée au Québec et reste un objet utilisé par une petite minorité.

On remarque que les détenteurs de téléphone intelligent, probablement plus technophiles, sont significativement plus nombreux à détenir également une tablette électronique (62 %) et une montre intelligente (6 %). Les femmes sont également plus susceptibles d’avoir une tablette électronique (54 %) que les hommes (49 %).

Information également intéressante à noter : parmi les plus de 65 ans, le taux d’adoption de la tablette électronique (38 %) est plus élevé que celui du téléphone intelligent (27 %).

Un marché qui semble arriver à maturité

Très peu de Québécois (10 %) ont l’intention d’acheter un téléphone intelligent au cours des 12 prochains mois. On remarque que ce sont principalement des détenteurs de téléphone intelligent qui ont l’intention de s’en procurer un nouveau au cours des 12 prochains mois (7 % sur 10 %), signe d’un marché peut-être arrivé à maturité.

Dans le cas des tablettes électroniques, ce sont surtout de nouveaux acquéreurs (60 %) qui composent la majorité des adultes québécois ayant l’intention d’en acheter une dans la prochaine année. Mais ils ne sont au final que 5 % au total (et 2 % pour les montres intelligentes), ce qui ne représentent pas non plus une hausse massive à venir.

Ce sont les diplômés universitaires qui sont le plus enclins à vouloir acquérir un appareil mobile au cours des 12 prochains mois (14 % un téléphone intelligent, 7 % une tablette électronique, 4 % une montre intelligente).

Les trois quart des détenteurs de téléphone intelligent disposent d’un forfait de données

Ils sont en effet 75 % à déclarer disposer d’un forfait données sur leur téléphone intelligent. Les diplômés universitaires (79 %) ainsi que les adultes dont le revenu familial est supérieur à 100 000 $ (86 %) sont plus nombreux à en avoir un. Il en est de même pour les hommes (78 %) comparativement aux femmes (71 %).

Concernant le type de forfait, 57 % des détenteurs de téléphone intelligent disposent d’un volume de téléchargement de 1 Go ou plus. Les hommes (19 %) ainsi que ceux dont le revenu familial est de 100 000 $ ou plus (26 %) sont plus nombreux à avoir un forfait de données plus volumineux, soit plus de 6 Go.

Les réseaux Wi-fi sont de plus en plus populaires

En 2017, la vaste majorité (87 %) des détenteurs de téléphone intelligent ont utilisé des réseaux Wi-Fi à l’extérieur de leur domicile, une croissance de 9 points de pourcentage par rapport à 2016.

La quasi-totalité des adultes âgés de 25 à 34 ans (97 %) le font, que ce soit rarement ou souvent, de même qu’une forte proportion d’adultes de 35 à 44 ans (93 %). Les adultes de 55 ans et plus, de leur côté, sont plus nombreux à ne jamais s’y connecter (24 % chez les 55 à 64 ans, 34 % chez les 65 ans et plus).

Une étude réalisée par Norton by Symantec en 2017 auprès de 15 532 détenteurs d’appareils mobiles dans 15 pays, dont le Canada avait d’ailleurs indiquer que l’accès à un réseau Wi-Fi public influencent le choix de l’hébergement (71 %), des moyens de transport (46 %), des cafés, restaurants ou bars (43 %) et des compagnies aériennes (43 %) durant leur séjour.

Les Québécois utilisent Internet plusieurs fois par jour sur leur téléphone intelligent

Plus des trois quarts (77 %) des détenteurs de téléphone intelligent utilisent Internet de façon quotidienne sur leur appareil, une hausse de 10 points de pourcentage comparativement à 2016 (67 %).

Les adultes de 18 à 44 ans (82 %) sont plus nombreux à se connecter sur Internet plusieurs fois par jour sur leur téléphone intelligent, de même que les familles ayant des enfants de 12 ans ou moins (80 %). Les détenteurs de téléphone intelligent avec un forfait de données sont également plus nombreux à utiliser Internet sur leur appareil plusieurs fois par jour (73 %).

Le téléphone intelligent devient un outil de magasinage

En magasin, les adultes québécois semblent actuellement plutôt enclins à utiliser leurs appareils mobiles pour rechercher de l’information : une pratique courante pour 47 % de ceux et celles qui en détiennent », indique Claire Bourget, directrice principale Recherche marketing au CEFRIO.

Les familles avec enfants (58 %), de même que les non-francophones (65 %) comptent parmi les plus nombreux à le faire.

Néanmoins, certains les utilisent plus souvent que d’autres, comme les adultes âgés de 18 à 34 ans (29 % chez les 18 à 24 ans et 24 % chez les 25 à 34 ans) qui affirment le faire souvent. De leur côté, les 35 à 54 ans affirment utiliser leurs appareils mobiles en magasin à l’occasion (26 % chez les 35 à 44 ans, 27 % chez les 45 à 54 ans), tandis que la majorité des adultes de 55 ans et plus (70 % chez les 55 à 64 ans et 77 % chez les 65 ans et plus) ne le font jamais.

Des usages variés en magasin

Les Québécois détenant un téléphone intelligent utilisent ce dernier, en magasin, principalement pour comparer les prix avec ceux des compétiteurs (36 %) et rechercher des informations sur un produit (34 %).

La vérification de la disponibilité d’un produit dans un autre magasin est une pratique plus courante chez les 18 à 24 ans (43 %), de même que l’utilisation de l’application du magasin (26 %). Les femmes (27 %) sont plus nombreuses à chercher un coupon-rabais dans leurs courriels une fois en magasin, comparativement à l’ensemble des détenteurs de téléphone intelligent (21 %).

Le paiement mobile se développe progressivement

En 2017, près d’un détenteur de téléphone intelligent sur dix (8 %) a payé des achats en magasin par paiement mobile, c’est-à-dire en utilisant une application comme Apple Pay ou Android Pay.

D’ailleurs, le taux d’utilisateurs a doublé comparativement à l’an dernier, même s’il demeure encore relativement bas. Les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans (14 %) sont plus nombreux à avoir utilisé ce mode de paiement en magasin. C’est également le cas des diplômés universitaires (10 %) et des hommes (10 %).

En 2017, un tiers des détenteurs de téléphone intelligent, âgés de 14 ans ou plus, dans le monde a utilisé, au cours des six derniers mois, le paiement mobile pour effectuer des achats faits dans un magasin physique, selon le cabinet eMarketer. Ce pourcentage grimpera à 40 % d’ici 2021 d’après cette même source.