Trois internautes sur cinq fourniraient de faux renseignements personnels aux organisations
Par François Nadeau
À quel point les renseignements personnels contenus dans vos bases de données sont-ils fiables? La firme Verve estime, suite à un sondage auprès de 2400 répondants, qu’environ trois consommateurs sur cinq fourniraient de faux renseignements personnels en ligne.
Parmi les données qui sont les plus souvent inventées, on retrouve la date de naissance. Environ un consommateur sur quatre la falsifierait à l’occasion, un sur dix la plupart du temps et un sur vingt à tous les coups. Cette donnée, toujours sensible, est aussi relativement difficile à obtenir lors de sondages, tout comme le revenu.
Un consommateur sur trois fournirait aussi une fausse adresse courriel et un faux nom au moins à l’occasion, ou sinon à une fréquence plus élevée.
Ces faux renseignements affectent évidemment la qualité des bases de données relationnelles des organisations. Il s’agit toutefois d’un facteur parmi d’autres ayant un effet sur la qualité des données disponibles. L’erreur humaine dans l’entrée d’information en est un autre exemple.
Le phénomène n’est pas inconnu des organisations. Aux États-Unis, ces dernières estiment qu’environ un tiers de leurs données sont inexactes. Ces manques peuvent résulter en des pertes de revenus ou encore d’efficacité, notamment en termes d’efforts de marketing relationnel ou d’achats média.
En demande-t-on trop aux internautes ?
La firme Verve évoque deux raisons principales pour expliquer le fait que les gens fournissent de faux renseignements : le souci de confidentialité et le désir de ne pas être sollicité par les firmes auxquelles des coordonnées sont fournies. Sur ce point, il faut se demander si les organisations n’en demandent pas trop aux internautes.
Dans le cadre d’un concours par exemple, le nom du participant, son courriel ou son numéro de téléphone sont habituellement les seules informations essentielles pour identifier un participant et le joindre au besoin. Il est donc normal que le fait demander des informations sur le profil du participant, uniquement pour bonifier ses bases de données, soulève le doute chez celui-ci et l’incite à fausser les résultats.
Même chose pour le téléchargement gratuit d’un contenu gratuit en ligne ou d’une version d’essai d’un logiciel. Les internautes savent bien que le fait d’entrer son numéro de téléphone résulte souvent en un appel de sollicitation quelques heures plus tard.
Lorsqu’on exige des renseignements uniquement pour bonifier ses bases de données, il faut accepter de vivre avec la qualité des données qui en résulte.