Une campagne de sensibilisation au harcèlement de rue signée Club Sexu qui s’attaque à la racine du problème
Par La Rédaction
12 décembre 2023
Le Club Sexu, organisme spécialisé en éducation à la sexualité, lance avec l’appui financier de la Ville de Montréal une campagne de sensibilisation contre le harcèlement de rue, un problème persistant qui touche particulièrement les jeunes adultes.
L’initiative voit le jour alors que se conclut cette semaine la campagne des 12 jours d’action contre les
violences faites aux femmes. Reconnu pour aborder les enjeux sociaux à travers un angle créatif et sensible, le Club Sexu cible directement la source du problème. Ainsi, la campagne s’adresse aux personnes qui adoptent un comportement harcelant, appuyée par un concept faisant écho à une réalité on ne peut plus urbaine : les inévitables détours piétons.
Le harcèlement de rue rivalise avec les cônes orange
Le concept de la campagne, ancré dans l’univers de la construction et du trafic, attire l’attention d’emblée avec des affiches trompe-l’œil et une publicité radio imitant le ton d’une chronique de circulation. À l’inverse des panneaux de signalisation et des cônes orange qui balisent l’espace public pour assurer la sécurité des passant·e·s, le harcèlement de rue nuit grandement au sentiment de sécurité des personnes qui se déplacent en ville.
La majorité des campagnes sur le sujet, toutes aussi importantes les unes que les autres, placent généralement les témoins et/ou les victimes au centre du message, explique Morag Bosom, chercheuse et conceptrice sexologique au Club Sexu. Dans une perspective renouvelée, le Club Sexu a choisi de concentrer le message davantage sur la personne qui harcèle, en nommant des comportements spécifiques qui constituent du harcèlement de rue : regards insistants, sifflements, insultes dégradantes et questions intrusives. »
La campagne du Club Sexu alimente une prise de conscience collective, démontrant que ces comportements non sollicités dans l’espace public doivent cesser, pour assurer la sécurité et le bien-être de tout le monde. Le message est clair : si on fait des détours pour vous éviter, c’est que vous abusez.
Montréal n’est pas à l’abri
Force est de constater que, comme celles de beaucoup d’autres métropoles, les rues de Montréal sont des espaces où l’on est souvent témoin de manifestations concrètes d’une culture trop tolérante face à la violence genrée.
Les données récentes démontrent qu’en 2022, 65,3 % des personnes répondantes rapportaient avoir vécu du harcèlement à Montréal, dont une proportion plus élevée au sein de certains groupes : les jeunes (82%), les personnes de la diversité sexuelle (75 %) et de genre (84 %) et les femmes (69 %). Ce rapport produit par des chercheuses de l’UQAM en collaboration avec le Centre d’éducation et d’action des femmes (CÉAF) consiste en la première étude mesurant l’ampleur du harcèlement de rue à Montréal.
Crédits :
- Financement: Ville de Montréal, dans le cadre de la subvention Par et pour les jeunes, volet « Montréal, Ville sécuritaire »
- Production: Club Sexu
- Recherche et analyse: Sara Mathieu-C.
- Stratégie: Scarlett Martinez
- Gestion de projet: Lou Bonnet
- Direction de création : Geneviève Bergeron
- Conception-rédaction : Camille Gagnon, Justin Roy
- Direction artistique : Tyran Trieu
- Voix radio: Kim Roy-Grenier
- Enregistrement studio: Phil Rochefort (Centre PHI)
- Mixage audio (français) : Gabrielle Vigneault-Gendron
- Relations publiques : Franchir
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