Une journée au C2 Montréal: oeuvrer ensemble, pour demain
Le C2 Montréal a ouvert ses portes hier, le 24 mai, pour trois jours. Trois jours où commerce et créativité se donnent rendez-vous lors d’un événement immersif, expérientiel et inspirant.
Ici, on parle le langage de l’innovation, de la résolution de problèmes et de la collaboration. On réfléchit aux actions à mener globalement pour vivre mieux localement».
Ali Velshi s’exprime avec passion sur la scène du Forum Solotech. Pour le journaliste aux affaires internationales et économiques, le C2 Montréal est bien plus qu’une conférence: il s’agit d’une opportunité de collaborer, de s’ouvrir, de sortir de sa coquille pour échanger, partager ses idées, débattre et, ultimement, tenter d’apporter des éléments de réponses aux grands enjeux de demain.
La technologie au service de la créativité
Des enjeux toujours plus nombreux, et de tous ordres: du terrorisme au changement climatique, en passant par la cyber-sécurité et la crise des migrants. Et au C2 Montréal, on croit fermement au pouvoir de la créativité pour faire face à ces défis.
Ainsi que l’affirme Chad Dickerson, le PDG d’Etsy:
Les technologies numériques accompagneront la tendance actuelle très puissante qui veut que l’humain ait besoin de créer. Aujourd’hui, on peut faire un film ou de la musique avec un téléphone, on peut fabriquer des bijoux avec une imprimante 3D… Les nouvelles technologies vont de pair avec la créativité».
À voir le succès de son entreprise, nul doute que Chad Dickerson sait de quoi il parle. Il y a 8 ans, Etsy comptait une soixantaine d’employés, quand elle en affiche près de 900 à ce jour. Une organisation globale, dont le modèle d’affaires se nourrit des entrepreneurs, artistes et artisans locaux.
Et une façon de voir l’économie qui incite à la réflexion: selon le PDG, c’est la somme des petites actions qui permet d’avoir un véritable impact sur la communauté. Un concept qui a fait écho tout au long de cette première journée de C2.
Se réinventer, toujours
Mais même si l’on opte pour un modèle d’affaires qui marche, pas question de se reposer sur ses lauriers. Patrik Frisk, le PDG du Groupe Aldo, en a fait la démonstration.
Pour l’un des détaillants les plus emblématiques d’Amérique du Nord, il est toujours temps de se réinventer pour mieux répondre aux attentes de consommateurs ultra-exigeants, informés et connectés.
Constamment, on mesure, on évalue, on ajuste», martèle Patrik Frisk.
Selon lui, l’innovation ne doit pas s’appliquer seulement aux produits, elle doit faire partie intégrante de la culture de l’entreprise. La reléguer à un département isolé du reste de l’organisation ne fait aucun sens: pour être efficace et vecteur de performance, elle doit être inscrite dans son ADN.
Les gens n’aiment pas le changement. Pour faciliter l’acceptation des transformations, ça prend une culture d’entreprise bien ancrée, et ça commence par quelques valeurs claires et simples», affirme-t-il.
Penser à demain
L’innovation, la créativité… Ces deux concepts sont au coeur même du C2 Montréal. Mais cela s’apprend-il? Selon le co-fondateurs de la Factry, la première école des sciences de la créativité du Québec, oui.
Philippe Meunier, Marie Amiot et Hélène Godin, tous trois issus de Sid Lee, ont profité de l’ouverture du C2 pour annoncer le lancement de leur campus unique en son genre. Parce que la relève a besoin d’un lieu où exprimer sa créativité, mais aussi la travailler, la façonner afin qu’elle puisse être utile à l’économie québécoise.
Le futur, la relève, les leaders de demain: c’est à eux que s’adresse le C2 Montréal. Par leur présence, les conférenciers souhaitent donner des conseils, partager leur expérience, leurs réussites et leurs doutes, pour faire encore mieux demain. Un partage qui va bien au-delà des salles et chapiteaux de conférences: c’est bien simple, au C2, tout prête à la rencontre et à la discussion. Le Lab, les Brain Dates, la virée en bateau sur le Canal Lachine, la piscine à balles… L’Arsenal de Montréal est transfiguré, avec ses étages aménagés, ses jardins, et sa verdure omniprésente.
Mais c’est aussi en invitant des personnalités inspirantes que le C2 Montréal se différencie des autres conférences. On pense notamment à Wanjira Mathai, la directrice du wPower Hub, un réseau collaboratif qui appuie plus de 8000 entrepreneures en énergie propre qui oeuvrent à rendre l’électricité accessible à plus de 3,5 millions de personnes dans les pays en développement.
Citant sa mère, Wangari Maathai, première Africaine à avoir reçu le prix Nobel de la paix en 2004, elle déclare:
Il est de notre devoir d’inspirer les jeunes, de leur donner le courage de développer leur leadership. Ils sont comme des colibris, ces oiseaux qui, bien minuscules, battent des records de puissance grâce à la force et la rapidité de leurs battements d’ailes. Tout ce que nous faisons aujourd’hui, on le fait pour eux, demain».
Photo: Twitter C2 Montréal.