Le ralentissement économique… une opportunité de consolider sa carrière ?

16 juillet 2025
Avec le ralentissement économique, les employeurs deviennent soudainement plus exigeants à l’embauche et moins patients face à la courbe d’apprentissage des nouvelles recrues. Toutefois, si l’on regarde dans le rétroviseur du dernier ralentissement économique, lors des premiers mois de la pandémie, rappelons-nous qu’une telle situation peut également apporter des opportunités. Témoignage.
Quand la pandémie a frappé en mars 2020, l’économie a d’abord été mise sur pause. Il y a eu une longue période de flottement, où les entreprises se sont placées en mode attente. Je me suis alors demandé si mes clients allaient moins me confier de mandats. J’aurais été mal barré; à l’époque, j’étais relativement nouveau à la pige journalistique; j’avais 2-3 clients réguliers, qui était loin de remplir mon calendrier. Je travaillais alors 3-4 jours par semaine.
Finalement, c’est l’inverse qui s’est produit. J’étais prêt et motivé à en faire plus pour eux. J’ai fait des relances régulières pour rappeler que j’étais disponible. En quelques mois, ces clients ont commencé à me confier davantage de mandats. Au début de l’année 2021, je pouvais officiellement dire que la pige m’occupait à temps plein. Belle surprise.
Au début, je me trouvais chanceux d’avoir du travail durant cette période trouble, sans trop reculer professionnellement. Puis un jour, j’ai compris un truc. Rien de scientifique. C’est une intuition que je vous partage. En période de crise, les entreprises ne veulent plus prendre de risque. Elles regardent autour d’elles et s’appuient sur ce qui leur est familier, connu et prévisible. Je ne suis pas le seul à le dire. C’est le message que livrait le psychologue du travail Francis Painchaud, dans un article récent :
Dans un monde en changement où des décisions difficiles doivent être prises, les gens vont chercher à rester dans le connu – ce qui était visible avant – et ce sur quoi ils peuvent se fier – la crédibilité de ces derniers. Donc, en misant sur ma visibilité et ma crédibilité, je me positionne de manière favorable en contexte de crise. »
En faisant une petite recherche sur le Web, j’ai découvert une étude de 2014 par Lazear, Shaw et Stanton, intitulée «Making Do With Less: Working Harder during Recessions». L’étude met en évidence une augmentation de la productivité globale des travailleurs pendant la Grande Récession, attribuable non pas à un changement de composition de la main-d’Å“uvre, mais à un effort accru des employés existants.
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Nous l’avons dit: une crise est une opportunité de faire valoir ses forces. Ensuite, il ne faut présumer de rien. Inutile d’être défaitiste, de penser qu’un employeur ou un client n’ont pas besoin de nos services. C’est le temps de relancer, de poser des questions, de s’informer des besoins de ses clients ou de son employeur. Dans une entrevue récente sur la guerre tarifaire, le coach entrepreneurial Steve Trinque donnait ce précieux conseil :
Dans une période d’incertitude, il ne faut rien tenir pour acquis. La première chose à faire est de parler à ses clients, à ses fournisseurs et à ses employés en leur demandant : comment vous vivez cela, comment vous envisagez la suite ? En recueillant les expériences de tout le monde, on peut mieux se préparer à toutes les éventualités. »
Je suis peut-être en train de voir le verre à moitié plein. À tout le moins, c’est la perspective que je propose pour rester motivé à développer son créneau d’expertise dans une période qui s’annonce difficile d’un point de vue économique.
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