Tendances 2026 des médias sociaux: « On passe de l’ère sociale à celle de la consommation de contenus »

À quoi s’attendre sur les médias sociaux en 2026 ? Entrevue avec Francis Jette, formateur et consultant en stratégie de contenu numérique, qui propose justement une conférence sur le sujet intitulée : « Tendances médias sociaux 2026 : la fin du contenu sans âme« .

Bonjour Francis. Quelle est ta vision de l’évolution des médias sociaux ?

Francis Jette : Un des éléments que je remarque, c’est la fragmentation du marché. D’un côté, on retrouve certaines marques qui maitrisent bien les nouveaux codes sociaux, voire qui sont même rendus à créer une marque média avec du contenu éditorialisé, un storytelling très réfléchi et une fréquence de diffusion.

À l’autre bout du spectre, on remarque des entreprises qui ont du mal à garder une présence active. On sent qu’un véritable fossé se crée entre les deux.

Comment l’expliquer ?

Francis Jette : Je pense que certaines personnes ont encore tendance à croire que les médias sociaux sont simples à maîtriser afin de développer la visibilité de son entreprise. Une sorte de pensée magique que cela est accessible à toutes les organisations alors qu’en réalité, cela est plus compétitif que cela ne l’a jamais été.

À l’heure où les algorithmes présentent aux internautes les meilleurs contenus sur la planète, les entreprises doivent cracker le code du contenu authentique, c’est-à-dire du contenu vrai et créatif. C’est d’autant plus important qu’aujourd’hui, avec la tiktokisation des algorithmes, les marques ne peuvent plus se baser uniquement sur leurs bases d’abonnés.

As-tu des leviers pour développer une présence plus authentique ?

Francis Jette : On voit des marques qui adoptent le « build in public », qui construise devant leur audience en les impliquant. Il faut en fait réussir à se raconter, à montrer ses bureaux en arrière-plan, montrer ses employés, communiquer ouvertement avec sa communauté…

On voit même des marques qui agissent comme des médias avec des docu-séries et beaucoup de storytelling et de travail créatif. En fait, je dirais que l’on passe de l’ère sociale à celle de la consommation de contenus.

Face à cette tendance de fond, la question à se poser est : comment notre marque peut se démarquer dans ce nouvel environnement ?

Tous les médias sociaux basculent-ils vers cette tendance de recommandation de contenus de personnes qui ne sont pas parties de son réseau ?

Francis Jette : Les principaux, oui. Même Linkedin s’y est mis il n’y a pas si longtemps. C’est pour cela qu’on y trouve de plus en plus des contenus de créateurs avec qui nous ne sommes pas forcément abonnés. L’algorithme fait juste de la recommandation de sujets par thématique. Youtube de son côté a toujours combiné le contenu d’abonnés et de recommandation.

Les marques doivent s’adapter à cette nouvelle réalité : leur valeur ne vient plus de leur base d’abonnés mais de la viralité de leur contenu accélérée par les algorithmes de recommandation. C’est un challenge et une opportunité. cela veut dire que la performance de tes contenus n’est pas uniquement lié à la taille de ta base d’abonnés, ton potentiel de viralité est beaucoup plus important.

Tu parles de la fin du contenu sans âme en 2026. N’est-ce pas un peu paradoxal avec l’essor de l’IA qui peut justement générer beaucoup de contenus pour les médias sociaux ?

Francis Jette : On va vivre dans un monde où il sera tellement plus simple en effet de produire du contenu que ce qui va se démarquer à l’avenir, c’est justement celui qui sera travaillé par une vraie personne avec une petite touche d’imperfection.

Dans un monde où la désinformation et le « AI slop » vont se propager, le contenu humain sera justement hautement différenciateur. Avec toujours cette même question : qu’est-ce qui nous rend unique et nous permettra de nous démarquer de nos concurrents ?

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