Commerce de détail: différences entre les marchés canadien et US, l’exemple du vin
Par François Nadeau
Alors que la SAQ vient de faire un pas en arrière dans son projet pilote d’implantation de magasins Express à l’intérieur des épiceries, la firme Nielsen publie des chiffres indiquant que la situation est toute autre chez nos voisins du Sud.
En effet, les épiceries américaines sont de plus en plus présentes sur le marché de la vente de vins, leur volume de vente augmentant au même rythme que la variété de leur offre.
D’abord, Nielsen nous apprend que le nombre d’épiceries offrant du vin a augmenté de 7 % depuis 2010, ce qui a contribué à porter à 8,6 milliards de dollars les ventes de vin dans ce type de commerce.
Un panier d’épicerie et une expérience d’achat bonifiés
Pour les épiciers américains, la vente de vin représente des revenus supplémentaires. On juge qu’un consommateur dépensera 75 $ s’il se procure du vin, contre seulement 47 $ s’il ne s’en procure pas. Environ la moitié de cette hausse provient de l’achat de la bouteille elle-même (15$), mais le reste provient d’achat de produits complémentaires.
Pour le consommateur, c’est l’occasion de faire ses achats d’alcool et de nourriture au même endroit, ce qu’on appelle en anglais le concept de «one-stop shopping». Mais qu’en est-il de la variété des produits? Nielsen estime qu’en moyenne, les épiceries américaines offrent plus de 360 sortes de vins à leurs clients.
Une situation bien différente au Québec
En tant que consommateur dont le temps manque souvent, je serais bien heureux de pouvoir réaliser mes achats de vins et de nourriture en un seul endroit. Et qui sait, peut-être que le concept de magasin Express en épicerie aiderait à «tempérer» l’augmentation du prix des vins? Car de l’aveu même de la SAQ, un des objectifs du projet serait de réduire ses coûts de loyer.
Pour l’instant, la société d’État peine toutefois à s’entendre sur la façon d’implanter ce concept afin que tout le monde y trouve son compte. Faute de pouvoir entrer dans les épiceries, la SAQ doit pour l’instant se contenter d’ouvrir ses nouvelles succursales dans les stationnements des IGA et Métro du Québec.
On peut toujours se consoler, nous ne sommes pas la seule province où la vente de vins en épicerie cause problème.
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