PIZZLI: une application québécoise à l’écoute des restos et des épiceries de quartier
23 juin 2020
PIZZLI est le projet un peu fou du développeur Jérémie Bergeron, qui a lancé une application de commande en ligne en moins de 24 heures, à la demande d’un de ses clients restaurateurs, Matthieu Bonneau, copropriétaire du Bistro Le Coup Monté à Repentigny.
Quand le gouvernement a annoncé la fermeture des salles à manger des restaurants, le 22 mars dernier, le Bistro Le Coup Monté s’est aussitôt tourné vers la livraison pour poursuivre ses activités. Le copropriétaire Matthieu Bonneau s’est toutefois rendu compte que prendre les commandes une à une, par téléphone… ça n’allait pas y faire. Il a donc demandé à l’équipe d’Intek+, qui gérait déjà leur site Web, de lui développer une application de commande en ligne.
Matthieu m’a appelé un vendredi soir à 19 h pour que l’application soit prête pour le lendemain, pour le service du samedi, raconte Jérémie Bergeron, président d’Intek+ et créateur de PIZZLI. On a codé l’application en une nuit. Bien sûr, beaucoup de choses ont changé depuis cette première version, mais c’est ainsi que l’aventure a commencé. »
Comme le restaurateur de Repentigny avait un budget de développement limité, il a été entendu que Intek+ conserverait les droits de l’application. Ainsi est né un nouveau joueur dans le créneau de la commande en ligne. PIZZLI diffèrent cependant des populaires DashDoor, UberEats et SkipTheDishes, en excluant la livraison de son service, par conséquent plus abordable.
Le concept est voulu comme cela [en excluant la livraison], explique Jérémie Bergeron. Nous, on veut que les restaurateurs réembauchent leur monde. Les plongeurs et les serveurs peuvent se transformer en livreur. Le gouvernement paie 75% du salaire des employés, notre application permet ainsi à un restaurateur de conserver son personnel à travers la crise. »
Les restaurateurs peuvent joindre la plateforme sans investissement de départ ni frais récurrents mensuels. À l’usage, PIZZLI facture 3% par transaction, ce qui est peu, lorsqu’on compare au 20% à 30% que facturent les joueurs comme DashDoor et UberEats qui assument la livraison des mets.
Autre facteur différentiateur, c’est que la plateforme est québécoise. PIZZLI est proche de ses clients et, surtout, elle est à l’écoute de leurs besoins.
La différence majeure, insiste Jérémie Bergeron, c’est qu’on peut nous joindre la journée même, à l’intérieur d’une heure par téléphone, parfois en moins de 15 minutes sur Messenger. Aussi, les restaurateurs nous font beaucoup de suggestions et c’est ainsi que notre plateforme évolue. »
Dans les prochaines itérations, les mets auront des photos individuelles et il sera possible d’entendre une description audio, à la manière d’un serveur qui nous explique la composition d’un plat en salle à manger.
Restaurants et épiceries de quartier : un modèle d’affaires en mutation
Une vingtaine de restaurants et de petits commerces d’alimentation se sont joints à la plateforme de Pizzli jusqu’à maintenant. Des bistros, des restaurants locaux, mais aussi des boulangeries et des épiceries de quartier. Par sa position particulière, Jérémie Bergeron est aux premières loges d’une industrie en pleine mutation, qui doit revoir son modèle d’affaires en raison de la crise.
Après la pandémie, je crois qu’il y aura beaucoup de restaurateurs qui voudront continuer à faire de la livraison, de l’emporté ou du prêt-à-manger, alors que ce sont des services qu’ils n’offraient pas avant la crise. Ils voient maintenant que c’est lucratif et ils voudront conserver ces revenus. »
PIZZLI cible aussi les petits commerces d’alimentation comme les boucheries et les boulangeries. Et, là aussi, de nouvelles idées émergent :
Ce qu’on voit beaucoup de la part des boucheries, des boulangeries et des épiceries, ce sont des boîtes préparées, note Jérémie Bergeron. On a le choix d’une boîte de fruits, des boîtes de légumes ou de viandes à prix réduit, mais on ne choisit pas les items dans la boîte. »
Longue vie à PIZZLI… qui se donne comme mission d’accompagner les restaurateurs et les épiceries de quartier à travers la crise!
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