5G et commerce de détail : où verrons-nous les premiers bénéfices?
Par François Nadeau
3 décembre 2020
Attendue depuis plusieurs années, la technologie 5G commence progressivement à se déployer. On lui attribue des bénéfices dans plusieurs secteurs, dont le commerce de détail.
Mais pour quelles sphères d’activités précises la 5G est-elle susceptible de générer le plus de bénéfices pour les entreprises?
Grâce à sa rapidité, son faible délai de latence et sa capacité à faire communiquer une multitude d’objets entre eux, la 5G permettra la mise en place de nouvelles solutions en point de vente afin d’améliorer l’expérience client.
Les salles d’essayages virtuelles, le service 100% automatisé en magasin, la réalité augmentée ou encore les conseillers à distance font partie des solutions qui pourraient être popularisées grâce à la technologie 5G.
Mais est-ce vraiment en boutique que les entreprises risquent de tirer les meilleurs bénéfices de ce nouveau standard de communication?
Nous avons posé la question à Farid Mheir, ingénieur en microélectronique et fondateur de fmcs.digital, une firme de consultants en technologies numériques.
Davantage de bénéfices en arrière-scène
Pour M. Mheir, qui possède une spécialisation dans les solutions technologiques liées au commerce de détail, la 5G devrait davantage profiter aux commerçants en termes de logistique que d’applications destinées à améliorer l’expérience client.
Le fait que la 5G puisse relier entre eux des centaines d’objets connectés pourrait notamment bénéficier au développement d’entrepôts intelligents automatisés.
Dans ce type d’entrepôts, des robots interconnectés seront en mesure de s’adapter en temps réel à la demande et ajuster ainsi leurs opérations de façon rapide et flexible.
Évidemment, une telle transformation ne se fera pas du jour au lendemain. Les entreprises ayant déjà implanté un réseau Wifi le savent bien : mettre en place un réseau de communication à grande échelle comporte son lot de défis.
Des défis à l’horizon
Implanter un réseau 5G ne fera pas exception, d’autant plus que la solution risque de passer par la mise en place de réseaux privés, et non d’un simple branchement aux réseaux publics des grands fournisseurs Internet.
Outre les coûts, les entreprises qui voudront moderniser leurs processus logistiques à l’aide de la 5G devront procéder à des changements en profondeur de leurs protocoles de communication existants.
Ils auront notamment à gérer l’installation de nombreux équipements, tels des senseurs et des antennes permettant aux différents objets de communiquer entre eux, s’assurer de la sécurité des données, voir à la compatibilité de leur nouvelle technologie avec celles déjà en place, etc.
Au quotidien, ces organisations devront aussi posséder les ressources humaines et matérielles nécessaires afin de gérer et analyser toute la donnée générée par de tels systèmes.
Et les premiers qui tenteront leur chance n’auront que très peu d’exemples sur lesquels s’appuyer.
En effet, l’implantation de la 5G dans un contexte logistique n’en ai qu’à ses débuts. De grandes organisations du domaine des télécommunications et de l’industrie automobile ont déjà mise de l’avant des solutions innovantes, mais les exemples restent peu nombreux.
Pour Farid Mheir, la 5G atteindra son plein potentiel à la suite d’une longue évolution. À ce sujet, il donne l’exemple d’Amazon.
Créée il y a plus de 25 ans, l’entreprise n’est pas devenue du jour au lendemain le géant qu’on connait aujourd’hui. Elle a bien sûr amélioré ses processus, allant de la recherche en ligne au service après-vente, mais elle a aussi dû attendre que le commerce électronique se généralise à travers la population (phénomène auquel Amazon a bien sûr contribué).
Il risque d’en être ainsi pour la 5G. On assistera à la longue évolution d’un protocole de communication qui, pour l’instant, n’est est encore qu’à la phase exploratoire.
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