Comment s’assurer qu’une nouvelle trouvée en ligne est fiable?
Par La Rédaction
23 novembre 2020
Suite à sa nouvelle étude «Trust Misplaced» le Trust Project fait un point sur les questions à se poser pour distinguer plus facilement les nouvelles fiables et impartiales.
La nouvelle recherche du Trust Project, consortium international d’environ 120 agences de presse travaillant à une plus grande transparence et responsabilité dans l’industrie de l’information, montre en effet que la plupart des gens (82 %) à travers le monde apprécient et recherchent toujours des nouvelles fiables.
Le fait que tant de gens reconnaissent la valeur d’une information fiable est encourageant », a déclaré Sally Lehrman, fondatrice et directrice générale du Trust Project.
Le public reste toutefois dépassé par l’avalanche de nouvelles et inquiété par les nombreux imposteurs d’information.
La faute de la digitalisation?
Selon l’organisme, le passage au numérique a mené à la multiplication des plateformes médiatiques.
Si beaucoup sont qualitatives et fiables, certaines autres ont profité de cette digitalisation pour relayer toujours plus de fake news.
L’arrivée des réseaux sociaux n’a également pas aidé cette tendance.
Avec la récente transformation des médias, la vérité devient de plus en plus un concept subjectif et personnel, régit par nos émotions. On parle maintenant de NOTRE vérité plutôt que de LA vérité », explique Darrell Bricker, CEO d’Ipsos Public Affairs, partenaire du Trust Project pour cette étude.
Il ajoute que la digitalisation a également poussé de nombreux médias à courir après les clics et l’attention du public, les poussant vers des techniques extrêmes et beaucoup moins objectives.
Rester informé sans stresser
Rester informé peut également mener à beaucoup de stress, comme l’explique la fondatrice et directrice générale du Trust Project.
S’informer, c’est comme nager dans un océan de méduses piquantes. Les gens ont du mal à suivre l’évolution rapide du cycle des nouvelles et, en même temps, à interpréter correctement l’information qu’ils voient et à agir en conséquence. Cela suscite encore plus d’anxiété au cours d’une année déjà difficile. »
Un des chiffres clés de cette étude montre d’ailleurs que seuls 30% des personnes interrogées savent faire la différence entre vraie info et fake news.
Le consortium s’est alors penché sur la question: comment aider la population à s’assurer qu’une nouvelle est vraie?
En a résulté cinq questions que le public peut se poser pour distinguer plus facilement des nouvelles fiables et impartiales.
- L’organisme de presse s’identifie-t-il?
Décrit-il clairement qui le possède et le finance, publie-t-il son code d’éthique et d’autres lignes directrices, et présente-t-il sa mission et ses priorités en matière de nouvelles?
- Voyez-vous de la diversité?
Quels sont les efforts et les engagements de la salle de rédaction pour présenter divers points de vue selon la race, la classe sociale, la génération, la géographie, le sexe, l’orientation sexuelle et l’idéologie?
- S’agit-il d’une nouvelle ou d’une opinion?
L’article est-il conçu pour vous informer ou vous convaincre? S’il s’agit d’un journalisme digne de confiance, le but de l’article est de vous aider à vous forger vos propres opinions.
- Pouvez-vous identifier les sources?
Le journaliste présente-t-il clairement ses sources et indique-t-il pourquoi elles sont crédibles? Les noms et les dates relatifs aux documents sont-ils mentionnés? Voyez-vous plus d’une source justifiant les affirmations contenues dans l’article?
- L’expertise du journaliste est-elle claire?
Connait-il votre communauté, utilise-t-il des preuves solides, rapporte-t-il les nouvelles avec soin et est-il rigoureux?
Un public engagé et alerte
Selon les équipes derrière cette étude, le public a un rôle très important à jouer dans la qualité du paysage médiatique.
C’est en effet en se posant ces questions et en restant sur leur garde que les lecteurs peuvent empêcher la propagation de fake news.
Les gens ne se rendent peut-être pas compte du rôle puissant qu’ils peuvent eux-mêmes jouer dans le maintien d’un environnement sain qui accorde la priorité à l’honnêteté », continue Sally Lehrman. »
Selon elle, « très peu de personnes ne font que consommer l’information – on l’intègre à nos autres connaissances, on agit en fonction, on la partage sur nos appareils électroniques ou par du bouche-à-oreille. »
En prenant le temps de vérifier la source de l’information, nous avons aussi la sécurité de savoir que tout ce que nous partageons vient d’une source digne de confiance. Les gens derrière la désinformation s’appuient sur un public crédule pour amplifier leur message et leur donner de la valeur. Nous avons tous un rôle à jouer dans la sauvegarde de l’intégrité et de la qualité de notre systèmes sociaux », conclut-elle.
Crédit photo: Nijwam Swargiary / Unsplash
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