Bilan de mi année : pas de répit pour les consommateurs et les entreprises !
Par François Nadeau
27 juin 2022
L’année 2022 s’est déroulée jusqu’ici en trois temps. Elle a débuté sur un air de déjà vu, avec une importante vague de Covid, des mesures sanitaires strictes, et le tout accompagné d’un début d’invasion russe en Ukraine. Tranquillement, les mesures se sont effacées pour laisser place à une reprise complète des activités. Combinée à différents facteurs (guerre en Ukraine, confinement en Chine, etc.), cette reprise a malheureusement contribué à une hausse prononcée de l’inflation.
Reprise des activités : des gagnants et des perdants
Peu à peu au cours du printemps, les mesures sanitaires ont été relâchées, ce qui a permis un certain retour à la normale dans plusieurs domaines. Cette reprise a fait des gagnants comme des perdants. On a pu assister notamment au retour des spectacles de grande envergure et des festivals, à une reprise du tourisme et à un retour de plusieurs employés dans les tours à bureaux. Tout cela a eu un effet positif sur l’achalandage des centres-villes, délaissés depuis deux ans.
En contrepartie, certaines organisations ayant vu leurs activités fleurir durant la pandémie ont encaissé le contrecoup de la reprise. C’est le cas notamment de Goodfood, ou encore de Netflix, qui ont tous les deux perdu des abonnés, une réalité à laquelle elles n’étaient pas habituées.
Quelques mois plus tôt, c’est Facebook qui annonçait une perte d’abonnés pour la première fois de son histoire. Comme à chaque année, Facebook a été au cœur de l’actualité, entre autres en raison d’une chute vertigineuse du cours de son action ainsi que de ses projets de développement en lien avec la métaverse.
Une pandémie qui a bouleversé les habitudes
Dans les prochains mois, il sera intéressant de voir ce qui restera des habitudes prises durant les confinements des deux dernières années.
Du côté de l’épicerie en ligne par exemple, la pandémie aura eu comme effet d’accélérer la demande. Cela a amené Métro à ouvrir un premier centre de traitement des commandes en ligne ainsi qu’à offrir des abonnements annuels à la livraison. D’autres joueurs ont aussi investi dans leur service de livraison d’épicerie.
Pour ce qui est des habitudes de travail, le télétravail imposé se transforme peu à peu en télétravail volontaire. Comme bien d’autres sujets depuis deux ans, le travail à distance pourrait créer des divisions entre une part de la population (40%) qui peut en bénéficier, et l’autre portion qui ne peut pas en jouir.
Toujours sur le sujet du télétravail, un questionnaire mené par la Chaire BMO en diversité et gouvernance auprès de 29 000 répondants révélait que 84 % des employés se disent plus efficaces en télétravail et que 80 % souhaitent poursuivre après la pandémie.
Avec la pénurie de main-d’œuvre qui s’intensifie, les gestionnaires devront s’assurer d’être à l’écoute des besoins de leurs employés en termes de mode d’organisation du travail, car ces derniers ont souvent l’embarras du choix en termes d’emplois. Le nom de la récente campagne de recrutement de la chaîne de restaurants McDonald’s, « Passez-nous en entrevue », est d’ailleurs très révélateur de ce nouveau rapport de force entre employé et employeur.
Des galas menacés mais encore de la créativité
Les mesures sanitaires semblent avoir mené la vie dure aux soirées de remises de prix, dont l’intérêt semble en déclin dans les dernières années. Aux États-Unis, la gala des Golden Globes n’a pas été présenté à la télé, tandis que chez nous, la fin du Gala Artis a récemment été annoncée.
Heureusement, d’autres remises de prix se poursuivent. C’est le cas des prix Idea, qui ont couronné encore cette année les meilleures communications créatives. Dans la catégorie Grand Prix Création publicitaire, l’agence lg2 a remporté les grands honneurs pour la campagne En tant que porte-parole du lait. L’agence a aussi remporté le prix Grand Prix Résultats d’affaires et stratégie pour sa campagne créée pour Hydro-Québec.
Une confiance ébranlée
Pour le reste de l’année, le sujet de l’inflation devrait demeurer dans l’actualité, alors que celui d’une possible récession à venir devrait prendre de plus en plus de place. Cela n’aura certainement pas un effet positif sur le comportement des consommateurs.
Aux États-Unis, la confiance de ceux-ci est déjà au plus bas, alors qu’au Canada, les consommateurs prévoient déjà devoir réduire leur niveau d’épargne et de consommation, en achetant des articles moins chers en épicerie ou encore en limitant leurs sorties dans les restaurants.
Si les consommateurs semblent plutôt pessimistes quant aux mois à venir, cela ne semble pas être le cas pour les gestionnaires marketing nord-américains. Selon un sondage mené au printemps par l’agence dentsu auprès de plus de 500 responsables marketing au Canada et aux États-Unis, 77% des répondants se disent optimistes par rapport au futur de l’économie dans les 12 prochains mois. Une grande majorité d’entre eux pensent également augmenter leur budget marketing. De bonne augure !
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