Blocage des nouvelles de Meta et Google : comment les marques se positionnent (ou pas)
14 août 2023
Comme annoncé en juillet dernier, Facebook et Google ont cessé de relayer les nouvelles canadiennes en guise d’opposition au projet de loi c-18. Depuis, les marques québécoises ont montré un large éventail de réactions, qui vont du boycottage modéré à la pure indifférence.
Si on exclut les entreprises médiatiques (ex : Québecor, Cogeco et La Presse) qui ont cessé de faire de la publicité sur Facebook et Google, aucune entreprise québécoise ne semble s’être entièrement sevrée des plateformes américaines avec un boycottage intégral. Toutefois, plusieurs organisations – telles Metro, Desjardins ou Beneva – ont pris une position claire, en s’engageant à réduire « significativement » leur investissement publicitaire sur les réseaux sociaux de Meta.
Dans la foulée, le Mouvement média d’ici, créée en 2021 par l’association des Agences de Communication Créative (A2C), a trouvé un nouvel élan. À la suite de la décision de Meta et Google, l’A2C a demandé aux organisations québécoises de prendre un « engagement public » à investir 25% ou plus de leur budget média numérique dans les médias canadiens. En seulement quelques semaines, 127 ont joints le mouvement.
Nous pensons qu’augmenter les investissements publicitaires dans les médias locaux est une solution plus pérenne que d’appeler à un boycott de Facebook, nous a expliqué Dominique Villeneuve, présidente-directrice générale de l’A2C. Nous comprenons ce boycott dans le cas des entreprises médiatiques. Avec le Mouvement média d’ici, nous présentons une solution complémentaire, qui est accessible tant aux petites qu’aux grandes entreprises. »
Pas le premier souci des PME
Pour le moment, dans le Québec Inc, on ne peut pas dire que le blocage média appliqué par Meta et Google a chamboulé les stratégies numériques des entreprises. Si on exclut les agences de publicités liées à l’initiative de l’A2C, il est difficile de trouver des PME québécoises qui ont pris une position claire sur le sujet.
Personnellement, aucun de mes clients PME ne m’a parlé de ça », indique Dominic Lessard, un consultant numérique.
Bien sûr, ce dossier surgit en été, en plein milieu des vacances de la construction. Mais il y a plus que ça.
Pour les gros annonceurs, il y a un aspect de relation publique : ils veulent être de bons citoyens corporatifs en aidant les médias et en se portant à la défense de la démocratie, analyse-t-il. Par contre, les PME, elles y gagnent quoi? Quand tu as uniquement 3 000 $ par mois de budget, chaque sou compte! Le ROI dicte le placement. »
Cela étant dit, le consultant note une sensibilité grandissante dans un autre dossier lié : celui des « cookies tiers ». Ces dernières années, on a beaucoup dit aux entreprises de rapatrier leurs données pour être moins dépendant des « cookies » de Facebook et Google, voués à disparaitre.
J’entends de plus en plus de spécialistes marketing et de propriétaires de PME parler de ‘données propriétaires’ et d’investir dans les données de première partie pour assurer la pérennité de leur marketing.»
Pour ce qui est de la réaction québécoise des marques face au blocage des médias par Meta et Google, les prochaines semaines nous apporteront sans doute d’autres réponses, avec le retour des vacances, de la rentrée, et des suites du projet de loi c-18.
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