Bluesky, nouvel aspirant légitime pour remplacer X ? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Le réseau social Bluesky est en plein «boom»: le 15 novembre dernier, le média social Bluesky aurait enregistré 1 million de nouveaux utilisateurs en 24 heures. Le réseau social Bluesky est en plein «boom»: le 15 novembre dernier, le média social Bluesky aurait enregistré 1 million de nouveaux utilisateurs en 24 heures. Rating: 0

Bluesky, nouvel aspirant légitime pour remplacer X ?

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Le réseau social Bluesky est en plein «boom»: le 15 novembre dernier, le média social Bluesky aurait enregistré 1 million de nouveaux utilisateurs en 24 heures. Quelques jours plus tard, le 19 novembre, la plateforme annonçait avoir franchi le cap des 20 millions d’utilisateurs. Pour mettre cette performance en perspective, le réseau X compte plus de 600 millions d’utilisateurs mensuels et Threads, 275. (Source : courtoisie)

20 novembre 2024

L’engouement récent pour la plateforme de microblogage Bluesky (ironiquement créée par l’ancien fondateur de Twitter, Jack Dorsey, qui a quitté l’aventure en mai passé) place ce média social comme un concurrent légitime de X. Après les résultats mitigés de Mastodon, Threads et autres plateformes « décentralisés », qui avaient les mêmes prétentions, il y a lieu de se demander s’il ne s’agit pas d’un autre feu de paille. Nous avons posé la question à Francis Jette, consultant en création de contenu numérique et formateur Isarta.

Isarta Infos : Bluesky a été lancé il y a 3 ans déjà, en 2021, par le fondateur de Twitter, Jack Dorsey. Depuis l’élection de Trump, la classe médiatique a effectué un mouvement de désertion de la plateforme X, appartenant à Elon Musk, vers Bluesky. Que penser de ce « nouveau Â» média social qui a aujourd’hui son heure de gloire?

Francis Jette : Ma première réaction, c’est la prudence. Par le passé, on a vu plein de réseaux sociaux qui ont eu des belles vagues de popularité, avant de s’essouffler rapidement. On a juste à penser à BeReal ou Threads, plus récemment, qui a vraiment été très populaire à son lancement, avec plein de nouveaux abonnés, mais qui, en fin de compte, a eu peu de rétention.

Quelle différence vois-tu avec Threads, qui est aussi un site de microblogage?  

F. J. : L’arrivée des journalistes sur Bluesky, je crois que c’est la grosse différence avec Threads. Sur Threads, qui appartient à Meta, le message était clair : on ne veut pas de journalistes. On veut des créateurs de contenu.

Il faudra maintenant voir ce que font les gens influents, les créateurs de contenu, mais aussi les personnalités publiques : est-ce que tout ce petit monde va adopter Bluesky ou demeurer sur Twitter ou finalement se diriger vers Threads? On ne le sait pas encore.

Bluesky a la prétention d’offrir un espace de dialogue plus respectueux et moins toxique que Twitter. Peux-tu nous parler de cet aspect?

F. J. : Bluesky est une plateforme décentralisée, ce qui fait qu’on a un peu plus de contrôle sur la propriété de notre compte et de notre identité numérique.

On a aussi accès à des options de modération ultra-avancée – pour gérer les mots-clés qu’on veut voir, qu’on ne veut pas voir. C’est super intéressant. Or, le problème, c’est que la population en général avait déjà de la misère à comprendre Twitter, qui était relativement simple. Concrètement, je ne sais pas dans quelle mesure ces fonctionnalités seront adoptées par les utilisateurs.

Francis Jette

Aux États-Unis, les médias sociaux sont actuellement politisés – Facebook et YouTube sont perçus à gauche, et X, à droite. Où se situe Bluesky? Est-ce le nouveau lieu de rassemblement de la gauche?

F. J. : Pendant les élections, on a dit que Threads relayait beaucoup de désinformations de la gauche, alors que Twitter, lui, la désinformation de la droite. Donc, il va être intéressant de voir si Bluesky parviendra à trouver un équilibre entre la gauche et la droite, ou s’il deviendra une nouvelle chambre d’écho de la gauche.

À quoi ressemble l’adoption des marques sur Bluesky?

F. J. : Lors du lancement de Threads, il y avait quand même beaucoup de marques qui avaient adopté la nouvelle plateforme, sans doute parce qu’elle était rattachée à la crédibilité d’Instagram et de Meta. Pour l’instant, on n’a pas vu beaucoup de marques s’approprier Bluesky.

Bien sûr, on comprend que les grandes marques, généralement, sont plus frileuses à modifier ou changer leur stratégie de médias sociaux. Il faut donc leur laisser le temps de voir comment elles peuvent s’approprier le médium. L’évolution de Bluesky sera très intéressante à suivre.




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