Comment devenir l’allié d’une personne timide en réunion
29 octobre 2024
En réunion, combien d’idées ou de solutions sont perdues ou étouffées parce que des personnes se sentent intimidée par les personnes à forte personnalité qui prennent tout le plancher? De nombreuses sans doute. En tant que collègue, comment peut-on aider ces gens à prendre leur place? Nous avons posé la question à Linda Valade, autrice du livre Intimidation silencieuse, j’te vois ! et spécialiste en communication non verbale.
Quand on voit un collègue qui a toute la misère du monde à intervenir, la première chose que l’on peut faire, c’est de valoriser sa prise de parole.
Les personnes qui ont un peu plus confiance en elles peuvent insuffler cette confiance aux autres. Tout le monde connaît l’écoute active. Cela peut passer par un regard engageant, un sourire, un mouvement de tête pour acquiescer à un propos… Si on valorise la personne lors de son intervention, on lui donne un peu de courage. On vient calmer son stress intérieur, et ça lui permet d’avoir accès à toutes ses idées et à tout son potentiel », remarque-t-elle.
Le témoin peut aussi forcer le jeu, en interpellant la personne timide qui demeure silencieuse tout au long de la rencontre. Ceci afin de lui demander son avis ou ses idées, en lien avec le thème de la réunion.
Si on fait un brainstorming collectif où l’on demande à chacun d’apporter au moins une idée, on ouvre la porte plus facilement à la personne timide, qui ose ne pas prendre la parole. Il faut garder en tête que ceux qui parlent peu réfléchissent beaucoup. Et donc, ces gens-là sont remplis d’idées », ajoute Linda Valade.
Nommer les comportements inadéquats
Depuis quelques années, Linda Valade a entrepris de mettre la lumière ce qu’elle appelle «l’intimidation silencieuse». Il s’agit de tous ces comportements passifs-agressifs, visant à prendre l’ascendant sur une personne au travail, incluant pendant les réunions.
Par exemple: rouler des yeux, faire une blague, tourner un propos en dérision, regarder son téléphone pendant qu’une personne parle, etc. Nommer ces comportements peut aider une personne timide ou intimidée à reprendre confiance en elle. Et c’est là qu’un témoin peut jouer un rôle crucial.
Soudainement, quand un témoin devient actif pour nommer les comportements inadéquats, c’est très contaminant. Il permet aux autres, tout à coup, de s’allier et de nommer eux aussi ce qui ne fonctionne pas. À ce moment-là, on peut retrouver un équilibre dans l’équipe ».
Quand les membres d’une équipe sont formée ou sensibilisée à la notion d’intimidation silencieuse, ils peuvent plus facilement intervenir pour verbaliser une situation qui entrave une libre prise de parole.
Si on veut tirer le meilleur de l’équipe, tout le monde doit se sentir confortable de s’exprimer, » rappelle Linda Valade.