Comment la pandémie a affecté le comportement des consommateurs ?
Par François Nadeau
7 juin 2022
Le 26 mai dernier, Option Consommateurs tenait son événement bénéfice annuel. Tenu en formule hybride, celui-ci a été l’occasion d’aborder divers thèmes en lien avec les comportements des consommateurs québécois, la pandémie de Covid-19 ainsi que la situation économique actuelle.
Fondée il y a presque quarante ans déjà , Option Consommateurs est une association à but non lucratif ayant pour mission d’aider les consommateurs et de défendre leurs droits.
Elle offre différents services, dont des consultations budgétaires ainsi qu’un programme de micro-crédit destiné aux consommateurs faisant face à une dépense imprévue et non récurrente.
Quels ont été les impacts de la pandémie sur la demande de services ?
En début de pandémie, les confinements et la baisse de l’activité économique ont créé de nombreuses pertes d’emplois. Chez Option Consommateurs, on s’attendait alors à une hausse des demandes de services, notamment pour le programme de micro-prêt.
Selon Sylvie de Bellefeuille, conseillère budgétaire et juridique chez Option Consommateurs, la demande pour ces services a toutefois été moins élevée que ce qui était anticipé au départ. L’aide gouvernementale octroyée aux particuliers et aux entreprises durant la pandémie pourrait expliquer en partie cela. Les moindres occasions de consommer durant les confinements pourraient constituer une autre partie de l’explication.
En ce moment, en contexte de forte inflation, la conseillère d’Option Consommateurs remarque toutefois une hausse des demandes. Dans les prochains mois, l’organisme suivra de près la hausse des prix, notamment celle des loyers, ainsi que celle des taux d’intérêt.
La pandémie a-t-elle changé les comportements des consommateurs face à la crise climatique ?
Lors de la journée conférence du 26 mai, il a bien sûr été question des conséquences économiques de cette hausse des prix. Mais aussi des conséquences de la pandémie sur les comportements du consommateur. Ce dernier sujet a été traité lors de la dernière table ronde de la journée, qui réunissait Myriam Ertz, professeure au Département des sciences économiques et administratives de l’Université du Québec à Chicoutimi, Caroline Brouillette, directrice des politiques nationales de Climate action network Canada ainsi que Jacques Nantel, professeur, chercheur et spécialiste du commerce de détail.
D’entrée de jeu, les panélistes s’entendent sur le fait que la pandémie a eu des impacts sur le comportement du consommateur québécois. Pensons évidemment à l’engouement pour le commerce local, l’accélération du virage numérique des entreprises ainsi que l’adoption de certaines pratiques, comme le télétravail ou la télémédecine.
Si ces dernières ont pu avoir des effets bénéfiques, elles ont toutefois leurs contreparties en termes d’impact écologique. À titre d’exemple, pensons à la hausse des activités en ligne, qui génèrent elles aussi une importante consommation d’énergie, à la baisse d’utilisation des transports en commun, ou encore à une certaine préférence pour les banlieues éloignées au détriment des milieux urbains.
Les trois panélistes s’entendent aussi pour dire qu’il faudra en faire davantage pour contrer de façon significative les effets néfastes des changements climatiques. L’activité des consommateurs ne représente qu’une partie de la production de gaz à effet de serre par rapport à celle générée par les industries.
Il faudra donc, en plus des changements de comportements des consommateurs, des politiques solides ainsi qu’une économie repensée à certains égards. Sur ce dernier point, Jacques Nantel souligne que le Québec produit une variété relativement faible de produits de consommation. Si on veut vraiment encourager l’économie locale et diminuer notre empreinte écologique, il faudra entre autres penser à maximiser l’étendue des biens qu’il est possible de se procurer chez nous.
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