Comment tourner un congédiement à votre avantage
L’échec fait maintenant partie de la culture du succès. Certes, l’idée vient d’abord du monde entrepreneurial, mais les professionnels ont tout à gagner à se l’approprier. Surtout lorsque vient le temps de rebondir après un congédiement.
28 septembre 2017
C’est ce que nous disent tous les motivateurs et les gurus du coaching professionnel: l’échec est bénéfique, il fait grandir; puis, il fait doublement apprécier les victoires futures… à partir du moment où l’on peut apprendre de ses erreurs.
Pour tirer les leçons d’un congédiement, il faut se donner un minimum de temps pour réfléchir aux événements qui ont provoqué notre chute. Étions-nous bien encadré? Était-ce un poste qui correspondait à nos compétences? Aimions-nous cet emploi?
Passer outre cette réflexion pour amorcer sa recherche d’emploi plus rapidement est une erreur, croit Ivana Lemme, conseillère principale chez Optimum Talent:
Au lendemain d’une mise à pied ou d’un congédiement, on est à fleur de peau. Ce n’est pas le moment de se retrouver en entrevue. Si on n’a pas fait le deuil, si on n’a pas évolué et accepté la situation, on aura de la difficulté à répondre à des questions sur son ancien employeur. On risque d’être fâché, triste ou amer.»
Avant de postuler pour un nouvel emploi, résume la conseillère, il faut être émotionnellement prêt à parler de notre parcours professionnel d’une manière solide et convaincante.»
Savoir pivoter
Dans le jargon entrepreneurial, la notion d’échec s’accompagne invariablement de la notion de «pivot». Un bon entrepreneur est capable d’admettre que son idée ne mène nulle part, et il acceptera de «pivoter» (revoir la mission de son entreprise) au lieu de s’embourber plus longtemps dans un cul-de-sac.
Même si on n’a pas choisi de se faire renvoyer ou mettre à pied, Ivana Lemme propose de réellement s’approprier l’événement. D’où la nécessité de faire un bilan et de revoir ses objectifs de carrière, à la suite d’un congédiement.
En réfléchissant à notre rôle dans l’entreprise, on peut s’apercevoir, par exemple, que ça ne sollicitait pas nos compétences ou nos forces principales. En menant cette réflexion, la personne s’approprie la raison de son départ de manière active, plutôt que réactive.»
Les conclusions de cette réflexion nous aideront doublement: d’une part, on orientera notre recherche d’emploi vers des postes qui correspondent mieux à nos compétences, nos forces, nos faiblesses et notre personnalité. D’autre part, cette réflexion nous donnera la confiance de convaincre les recruteurs qui croiseront notre chemin.
La question qui tue
Malgré toute la préparation du monde, il y a de fortes chances que la question du renvoi provoque un malaise en entrevue d’embauche. Ivana Lemme suggère de dépersonnaliser autant que possible la raison du départ:
Est-ce que l’entreprise allait mal? Le renvoi a-t-il eu lieu dans le cadre d’une restructuration ou d’une vague de mises à pied de plusieurs employés? Est-ce que ça correspondait à l’arrivée d’une nouvelle équipe de direction.»
C’est le genre de raisons neutres, qui relativisent un départ.
Tout de même, le recruteur voudra sans doute savoir pourquoi nous plutôt qu’un autre:
Il faut répondre à la question clairement, dit la conseillère, sans s’éterniser ni sans tourner autour du pot. Puis, être confiant: le ton de voix, la manière dont on va s’exprimer, le regard, tout le nom verbal, c’est super important. Il faut se sentir à l’aise avec ce qu’on va dire.»