Congrès RH 2023 – Revoir son idée du « jugement »
12 octobre 2023
Le 3 octobre dernier, à l’occasion du Congrès RH 2023 se déroulant à Québec, le coach et formateur Jorj Helou, CRHA, a donné un atelier fort intéressant intitulé «Le jugement : piège ou superpouvoir?». Il y invitait les participants à reconsidérer l’idée qu’ils se font du « jugement ». Juger une personne ou une situation n’a en soi rien de négatif, selon lui. Explications.
Le conseiller RH convient que le terme jugement a une connotation négative.
On associe cela à quelque chose de mal. Or, ce qu’on ne réalise pas, c’est que, à la base, tout jugement part d’une intention « positive », et ce, même s’il a des conséquences négatives sur d’autres personnes, et même s’il va complètement à l’encontre de nos valeurs. Si on veut comprendre pourquoi une personne porte un jugement, il faut comprendre l’intention derrière. »
En fait, Jorj Helou pointe une évidence : l’acte de « juger » est inhérent à l’activité humaine. À chaque moment de la journée, nous devons « prendre des décisions » sur la base les informations partielles du moment (Apparemment, nous effectuons 267 jugements par jour… seulement sur la question de la nourriture!)
Le jugement est la capacité d’interpréter des faits qui sont ambigus, de former des opinions de façon à prendre des décisions. Pour développer vraiment la compétence, il faut trouver une manière de confirmer ses intuitions et des inspirations en se doutant d’outils d’analyse. »
Comme le rappel le consultant, plusieurs stratégies existent pour prendre une décision : on peut se fier à son intuition, à des données, à notre expérience cumulée au fil des ans, en fonction d’un futur qu’on souhaite où l’on entrevoit.
Tout au long de la conférence, Jorj Helou a prêché pour un processus de décision qui cherche à trouver un équilibre entre toutes ces stratégies (Éviter le piège de seulement suivre son intuition, mais aussi celui de verser dans la « surnanalyse paralysante »).
Comprendre ses motivations
Il a aussi proposé une série de « leviers » pour clarifier les intentions derrière un jugement ou une prise de décision, le premier étant une meilleure conscience de soi.
Selon une étude, 98% de nos décisions quotidiennes se déroulent au niveau de l’inconscient. Ce sont des jugements rapides, instinctifs, émotionnels, basés sur des préjugés et des biais inconscients. Alors que 2% des jugements qui sont lents réfléchis, logiques. Si je veux développer mes capacités à faire des jugements judicieux, je dois aller contre ma nature. »
Le consultant a proposé deux exercices simples pour augmenter sa conscience de soi : réfléchir sur ses décisions passées « par écrit » et ensuite, en partageant avec d’autres personnes.
Se doter de fondations « décisionnelles »
Tout au long de l’atelier, le consultant a exposé des stratégies susceptibles de nous aider à former des jugements plus judicieux. Se doter d’outils d’analyse rigoureux en est une :
Combien de fois nos jugements sont basés juste sur les données ou des informations, et qu’on ne va pas connecter cela à un contexte ou une réalité plus large? Demandez-vous quels sont les critères essentiels à rencontrer, quels sont ses indicateurs de succès? Les signaux de réussite? »
Ensuite, le consultant a invité les participants à mettre dans la balance décisionnelle le poids des expériences cumulées, mais aussi celui du futur à concrétiser.
Il faut être capable de se projeter dans le futur. Peut-on prévoir plusieurs scénarios? L’idée, ici, c’est d’être capable de ne pas s’acharner à défendre le passé, d’être une personne qui évolue. »
Tout compte fait, former des jugements « judicieux » est un véritable travail d’équilibriste!
RÉFÉRENCE:
Outil – Juger judicieusement, par Jorj Helou, CRHA
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