Coronavirus : Un quart des PME canadiennes inquiètes pour leur survie
Par La Rédaction
23 mars 2020
Selon un sondage préliminaire de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), le plus grand regroupement de PME au pays avec 110 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions, paru le 17 mars dernier, les impacts économiques de la COVID-19 et des mesures préventives prises ces derniers jours se font déjà ressentir durement.
La moitié des propriétaires de PME canadiennes ont ainsi signalé une baisse des ventes, tandis que 4 sur 10 ont remarqué une baisse de revenus de plus de 25 %. Au Québec, c’est plus de la moitié (50,3 %) qui connaissent une baisse des ventes et 26 % des PME qui ne survivront pas plus d’un mois à une forte baisse de leurs revenus.
Et encore, ces chiffres, rappelons-le, datent… de la semaine dernière. Le sondage en ligne a en effet débuté le 13 mars et est toujours en cours. Les résultats présentés sont donc encore préliminaires. Jusqu’ici, 8 730 réponses de chefs de PME de partout au pays ont été reçues.
Les premiers impacts économiques de l’épidémie de coronavirus sur les PME du Canada sont très lourds, déclare Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI. Mais ce qui est encore plus inquiétant d’après notre sondage, c’est que 25 % des chefs d’entreprise pensent ne pas pouvoir survivre plus d’un mois si leurs revenus diminuent de plus de 50 %. »
Le sondage fait également état d’autres constats importants. Les impacts économiques de l’épidémie de COVID-19 coûtent en moyenne environ 66 000 $ aux PME canadiennes et 53 000 $ aux PME québécoises. Les secteurs les plus touchés sont l’hébergement/la restauration, les arts et loisirs, la vente au détail et les services personnels.
Par ailleurs, 43 % des PME au Canada ont réduit les heures de leurs employés, et 20 % ont commencé à faire des mises à pied temporaires.
Au Canada, 38 % ont subi des perturbations de leur chaîne d’approvisionnement, tandis qu’au Québec, on recense 31 %.
Aussi, notons qu’au Canada et au Québec, 42 % des PME n’enregistreront pas de ventes s’il n’est plus possible de faire des ventes en personne.
La FCEI conseille à tous les propriétaires de PME de bien écouter les conseils des responsables de la santé publique et de les appliquer afin de préserver la santé de leurs employés et de leurs clients, précise M. François Vincent, vice-président Québec de la FCEI. Cela dit, nous devons reconnaître que l’exigence d’auto-isolement a des impacts économiques significatifs sur de nombreuses petites entreprises au pays. Le programme d’aide temporaire aux travailleurs en isolement est une première politique de soutien, mais il faut aussi adopter et présenter publiquement des mesures d’aide financière pour les petites entreprises qui sont les plus vulnérables en ce moment. »
Au Canada, un certain nombre de mesures ont été annoncées concernant les prestations d’assurance-emploi et les congés de maladie, alors que les PME subissent présentement d’importantes pressions en termes de coûts et de baisses de revenus, ajoute M. Guénette. Les gouvernements doivent intervenir afin d’octroyer une aide financière directe aux employés et aux travailleurs autonomes contraints de s’isoler, comme l’ont fait les gouvernements anglais, irlandais, norvégien, suédois et danois. »
Selon le Baromètre des affairesMD de la FCEI, le niveau d’optimisme des PME canadiennes a également fait un véritable plongeon au début de mars en réaction à l’épidémie mondiale de COVID-19. L’indice de confiance des PME est tombé à 49,8, soit un recul de plus de dix points par rapport à février (60,5). C’est son niveau le plus bas depuis la crise financière de 2008.
L’indice est mesuré sur une échelle de 0 à 100 et se fonde sur les perspectives des propriétaires de PME à l’égard de la santé de leur entreprise pour les douze mois à venir. Lorsque l’indice s’approche de 65, cela signifie normalement que l’économie tourne à plein régime.
La FCEI publie normalement les résultats de son Baromètre des affaires le dernier jeudi de chaque mois, mais comme la conjoncture économique évolue rapidement à cause de la pandémie actuelle, ils sonderont leurs membres deux fois par mois au lieu d’une, jusqu’en juin prochain.
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