Retour au bureau des personnes immunodéprimées : « On nous a complètement oubliés » Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Charles Saliba-Couture, courtoisie 24 mai 2022 Pendant deux ans de pandémie, le Québec a été une des provinces nord-américaines à appliquer les mesures sanitair Charles Saliba-Couture, courtoisie 24 mai 2022 Pendant deux ans de pandémie, le Québec a été une des provinces nord-américaines à appliquer les mesures sanitair Rating: 0

Retour au bureau des personnes immunodéprimées : « On nous a complètement oubliés »

Par

Charles Saliba-Couture, courtoisie

24 mai 2022

Pendant deux ans de pandémie, le Québec a été une des provinces nord-américaines à appliquer les mesures sanitaires les plus strictes. Puis, du jour au lendemain, il a laissé tomber la plupart des mesures, pour se mettre au diapason de ses voisins, et aussi, imagine-t-on, calmer la grogne de ceux qui s’opposent bruyamment aux mesures. Ce retour précipité et parfois « forcé » au bureau a pris de court plusieurs personnes « immunosupprimées », qui se sentent aujourd’hui abandonnées par le gouvernement et la société.

C’est ce sentiment que voulait communiquer Charles Saliba-Couture, rédacteur pour des causes sociales, lorsqu’il a décidé de prendre la plume sur LinkedIn pour aborder un sujet qui, à bien des égards, a jusqu’ici été balayé sous le tapis, lorsque le gouvernement a annoncé que l’on pouvait «retourner au bureau».

Chaque fois que le gouvernement annonce la levée de mesures sanitaires, ça veut dire pour moi – et pour d’autres personnes immunodéprimées – un plus grand risque et donc un plus grand confinement [pour soi-même]. Évidemment, je ne m’attends pas à ce que toute la population demeure confinée pour nous. Mais ça serait le fun de ne pas se sentir jugé quand on exprime notre malaise par rapport à certaines [situations] ».

Charles Saliba-Couture, qui a lui-même une maladie auto-immune, demande aux employeurs et aux gestionnaires de respecter les demandes de télétravail ou autres accommodements provenant des employés, et ce, sans leur donner l’impression que ceux-ci doivent se justifier.

Actuellement, on nous fait porter le fardeau de notre condition, alors que l’employeur a la responsabilité d’assurer de notre santé et notre sécurité. Des personnes immunosupprimées sont forcées de retourner au bureau en raison de politiques unilatérales et rigides de travail « hybride » ; elles mettent ainsi leur santé à risque pour des raisons qui, selon moi, ne sont pas justifiées. »

De plus, le rédacteur regrette que les personnes immunosupprimées aient à faire elles-mêmes la pédagogie de leur condition, alors que ce devrait être une responsabilité collective de protéger les populations vulnérables. Les employeurs ont un rôle à jouer, mais aussi le gouvernement.

Le gouvernement nous a complètement oubliés. Au début de la vaccination, il a choisi de prioriser l’âge plutôt que le niveau risque des populations et je crois que cela a envoyé un bien mauvais message. Aujourd’hui, toutes les décisions sont prises pour satisfaire la majorité. Les personnes immunodéprimées sont des citoyens à part entière et nous voulons faire partie de la discussion. »

Respecter la volonté de faire du télétravail… le simple minimum!

Charles Saliba-Couture reconnaît ne pas avoir toutes les solutions, à savoir quelles mesures appliquer et quelles lever. Toutefois, il revient à la liberté de choisir son lieu de travail.

En ce moment, la majorité des travailleurs ne veulent pas d’un mode hybride qui est « rigide », qui leur impose une présence au bureau. Les gens veulent la liberté de choisir ce qui leur convient. Dans le cas des personnes immunosupprimées, ce n’est pas une question de préférence personnelle, mais de santé, alors ce choix devrait être doublement respecté! »



Retour en haut de la page