Dynamiter l’infolettre
En utilisant l’infolettre pour solliciter des clients potentiels, on se tire carrément dans le pied, croit le marketeur David Grégoire. Explications.
22 février 2018
Tout d’abord, mentionnons que le marketing courriel est plus vivant que jamais dans l’arsenal publicitaire des entreprises. Selon un sondage du site Yes Lifecycle Marketing, 89 % des professionnels en marketing identifient le marketing courriel comme un canal prioritaire et 49,7 % en font leur priorité numéro 1.
Le problème, c’est que le taux d’ouverture des courriels marketing demeure relativement bas. Selon des statistiques fournies par MailChimp, le taux d’ouverture oscille entre 20 et 25 % selon les industries, et le taux de clics s’élève rarement au-dessus de 3 %.
C’est donc assez surprenant d’entendre le marketeur David Grégoire clamer avoir fait bondir son propre taux d’ouverture à 85 % en abandonnant l’approche de l’infolettre. C’est ce qu’il affirmait ici, il y a quelques années. Et c’est ce qu’il est allé expliquer ici à l’émission L’Accélérateur, un podcast québécois sur le marketing.
Personne ne veut lire de la publicité
David Grégoire part du principe que personne n’a le temps ni l’envie de lire de la publicité. Il parle d’expérience:
Je reçois des centaines de messages spam et d’infolettres diverses chaque jour dans ma boîte de réception. Et comme vous, je les supprime tous presque sans exception tous les matins pour que je puisse me concentrer sur mes courriels importants.»
Mais, comment repère-t-on la publicité, justement? Quand on voit le nom d’une entreprise comme émetteur du courriel, quand un logo nous saute au visage en ouvrant le courriel, quand la mise en page du courriel rappelle une circulaire… La réalité est que personne ne se sent personnellement interpelé par une infolettre.
C’est à partir de ce constat que David Grégoire a fait une petite expérience, alors qu’il était VP Technologie chez Voyage à Rabais. Il a décidé de répliquer la facture d’un courriel normal dans son envoi de marketing courriel.
- Un vrai nom dans l’émetteur
- Pas de logo
- Une typographie normale
Bingo. La réponse a été fulgurante. Le volume d’appels (donnant suite au courriel) a bondi de 16 % le premier jour.
Le plus humain possible
Après des centaines de tests, voici la philosophie qui anime aujourd’hui David Grégoire en marketing courriel:
Il faut avoir l’air le plus humain possible, a-t-il expliqué à L’Accélérateur. Ça veut dire quoi? Il faut que ce soit envoyé sur les heures de bureau, ou, en tout cas, pas à trois heures du matin […] Il faut que ça soit envoyé de la part d’une personne et non d’une compagnie […] L’adresse ne doit pas être «no-reply.com» […] C’est une série de petits facteurs qui font que ça a l’air humain.»
L’approche de David Grégoire a si bien fonctionné chez Voyages à Rabais que, non seulement le taux d’ouverture de courriels a augmenté (jusqu’à un taux record de 85 %, soutient-il), mais il y a également des clients qui répondaient «merci» pour l’information reçue… Tout un exploit!
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