En Beauce, Regitex mène sa transition écoresponsable grâce au concept « d’entreprise libérée » Reviewed by Philippe Jean Poirier on . (source : Page Facebook de Regitex - Courtoisie) 9 septembre 2024 Ayant adopté les principes d’une entreprise « libérée » il y a une dizaine d’années (source : Page Facebook de Regitex - Courtoisie) 9 septembre 2024 Ayant adopté les principes d’une entreprise « libérée » il y a une dizaine d’années Rating: 0

En Beauce, Regitex mène sa transition écoresponsable grâce au concept « d’entreprise libérée »

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(source : Page Facebook de Regitex – Courtoisie)

9 septembre 2024

Ayant adopté les principes d’une entreprise « libérée » il y a une dizaine d’années déjà, l’entreprise beauceronne Regitex s’appuie aujourd’hui sur ce mode de gestion d’entreprise pour prendre le virage du développement durable. Explications.

Il y a 3 ans, la nouvelle dirigeante du fabriquant de fil de tissus Regitex, Katherine Mathieu, a décidé d’engager l’entreprise familiale de 3e génération dans un virage écoresponsable : analyse de matérialité avec les parties prenantes, création d’un tableau de bord pour mesurer son empreinte carbone en temps réel, projets innovants pour rendre ses fils recyclables.

Si bien qu’aujourd’hui, l’entreprise se positionne comme un chef de file (!) de son secteur, avec un bilan carbone à montrer à ses clients et ses partenaires d’affaires et des indices de performance lié au développement durable pour améliorer ses pratiques écoresponsables.

La clé de son succès? Emmanuelle Gélébart, stratège en impact durable de Regitex, en attribut une grande partie à l’approche de gestion « d’entreprise libérée » adopté dix ans plus tôt, par la génération directoriale précédente – menée par à Lisa Fecteau. Plus spécifiquement, grâce au processus décisionnel mis en place.

Faire un système de gouvernance responsabilisante, ça implique de revenir à une hiérarchie extrêmement horizontale avec le précept de « celui qui fait, c’est celui qui sait ». Et qui a pour but d’impliquer l’ensemble des employés dans les prises de décisions. »

Prise de décision collégiale

Depuis au moins une génération, Regitex a implanté un système de prise de décision « partagé », loin d’être « cacophonique » ou « carrément anarchique », parce qu’extrêmement « codifié », fait valoir la stratège.  

Lorsqu’un employé de Regitex vit une tension dans le travail, la décision lui appartient de poser l’action qui va la résoudre. Toutefois, il doit s’assurer d’avoir autour de la table – pour la prise de décision – un expert ou une experte de la question, s’il ne l’est pas lui-même. Ensuite, il doit inviter toute personne qui sera impactée par cette prise de décision, » explique-t-elle.

Selon l’ampleur du sujet, la réunion peut être de courte durée (15 minutes) et n’impliquer que quelques employés, ou, toute l’entreprise, s’il s’agit d’un changement majeur.

Chaque individu apporte sa perspective, incluant les experts et les personnes impactés. La personne qui a lancé le processus repart avec les recommandations, les suggestions et les solutions proposées. En toute conscience, elle revient ensuite vers le groupe et annonce la décision qui lui apparait la plus profitable pour l’entreprise. Et go, nous y allons ! C’est une démarche qui prend un peu plus de temps, mais comme chaque personne a eu son mot à dire, le consensus est là et il n’y a plus de frein, » confie-t-elle.

Emmanuelle Gélébart donne l’exemple d’un opérateur qui veut acheter une nouvelle machine plus performante du point de vue « écoénergétique » ; il devra minimalement consulter le mécano qui fera l’entretien de la machine et un responsable des finances, pour savoir s’il y a l’argent disponible.

Cette approche nous amène à réinterroger chacun de nos processus et de nos achats, d’un point vue écoresponsable, et de se demander si c’est la meilleure décision à prendre pour l’entreprise. »

La tentation de revenir au «monde d’avant» 

Regitex a beau s’intéresser à la notion d’entreprise libérée depuis dix ans, la bataille n’est jamais gagnée.

Ça n’a pas été un long voyage tranquille. Il y a beaucoup d’itérations. L’humain étant ce qu’il est, on a tous nos freins à la fois conscients ou inconscients. Le fait de faire confiance par défaut et de pas avoir un chef qui décide, ça crée parfois une tentation de retourner dans nos vieilles habitudes, dans le monde d’avant », reconnaît-elle.

Regitex offre à tout employé qui le souhaite un parcours de développement personnel qui s’appelle Toscane et qui vient renforcer cette gouvernance responsabilisante. Cette année, 5 nouveaux employés ont ainsi appris les rudiments de l’entreprise libérée.


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