Gig economy: les pigistes seront majoritaires en 2027
Vous songez à quitter l’encadrement et la sécurité financière du travail en agence pour la liberté et l’incertitude du travail à la pige? Sachez que vous n’êtes pas seul à considérer cette option. Une étude américaine prédit que les travailleurs autonomes représenteront 60 % de la main-d’œuvre professionnelle d’ici 2017. Les faits saillants.
26 octobre 2017
La prédiction provient de MBO Partners, une firme justement spécialisée dans l’accompagnement des travailleurs indépendants.
Considérant que le taux actuel de travailleurs autonomes aux États-Unis est de 32 % dans le secteur privé, la firme annonce donc un déplacement massif de la main-d’oeuvre «salariée» vers le statut de «contractuel», une condition qui doublerait en dix ans.
(À titre comparatif, le Canada dénombrait 15,5 % en 2007, mais avec des pointes de 71 % en agriculture et 33,4 % dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques.)
La prédiction est pour le moins ambitieuse, mais elle reflète une tendance de fond évoquée par d’autres études sur le sujet. Un rapport conjoint des firmes Intuit et Emergent Research fait bondir le taux de travailleurs autonomes de 36 % en 2017 à 43 % d’ici 2020, soit dans 3 ans seulement.
Il faut dire que les travailleurs indépendants semblent particulièrement contents de leur choix: en 1 an, le taux de satisfaction des travailleurs autonomes est passé de 65 % en 2016 à 75 % en 2017.
Comment MBO Partners explique-t-il ce mouvement annoncé?
Les gens vont continuer de se tourner massivement vers le travail indépendant pour des raisons qui sont à la fois personnelles et professionnelles, allant du désir de flexibilité et d’équilibre famille-travail à la possibilité d’augmenter ses revenus et de prendre le contrôle de sa carrière.»
Il pourrait aussi s’agir de solutions d’appoint, comme dans le cas d’une «préretraite» ou d’une «grossesse», mentionne le communiqué de presse.
Explosion des petits et des gros salaires
La gig economy a la particularité de propulser l’employabilité aux deux extrêmes du spectre salarial. D’une part, de petits travailleurs offrent leurs services à Uber ou louent leur appartement à Airbnb pour des sommes risibles, tout en perturbant les secteurs économiques dans lesquels ils interviennent. C’est le côté sombre de l’économie «des petits boulots».
De l’autre côté, c’est l’émergence d’une élite professionnelle issue des secteurs de pointe, qui font le choix d’offrir leurs services au plus offrant, sans s’attacher à une entreprise en particulier.
Nous continuerons à voir augmenter le nombre de travailleurs indépendants qui gagnent plus de 100 000 $. L’année 2017 a connu une croissance record dans ce secteur, avec plus de 1 travailleur autonome sur 5 rapportant un salaire dans les 6 chiffres.»
Mentionnons enfin que le secteur de la technologie et de l’information est particulièrement bien desservi par ce nouveau mode de travail. Il y a actuellement plus de contractuels que de salariés dans tout le secteur des TI, rapporte le site Recode.