Grève scolaire: mode d’emploi (Comment travailler avec des enfants dans les pattes!) Reviewed by Philippe Jean Poirier on . «Ça ne sert à rien de cacher la situation, dit Olivier Fortier, cofondateur de l'organisme Go Pyrate! Informer son équipe permet de gérer les attentes.»(Source «Ça ne sert à rien de cacher la situation, dit Olivier Fortier, cofondateur de l'organisme Go Pyrate! Informer son équipe permet de gérer les attentes.»(Source Rating: 0

Grève scolaire: mode d’emploi (Comment travailler avec des enfants dans les pattes!)

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«Ça ne sert à rien de cacher la situation, dit Olivier Fortier, cofondateur de l’organisme Go Pyrate! Informer son équipe permet de gérer les attentes.»(Source : Ketut Subiyanto)

21 novembre 2023

C’est officiel: les écoles de plusieurs régions du Québec seront fermées à partir du 21 novembre prochain en raison d’une double grève du personnel de soutien ET des professeurs. Pour certaines personnes, la nouvelle ramènera un souvenir pandémique doux-amer… Pour d’autres, ça ravivera un traumatisme. Petit guide de survie pour les télétravailleurs avec enfants, qui font face à une grève «historique» qui risque de s’étirer.

Le premier conseil vient d’Olivier Fortier, cofondateur de l’organisme Go Pyrate!: il s’agit de faire preuve de transparence.

Ça ne sert à rien de cacher la situation, prévient-il. Informer son équipe permet de gérer les attentes. À défaut d’être toujours disponible, assurez-vous d’activer les notifications sonores sur votre téléphone si vous êtes sur Teams, Slack ou n’importe quel autre outil, et demandez aux gens de vous nommer (avec un « tag ») en cas d’urgence et d’événements importants. Vous saurez, à ce moment, si on a besoin de vous de façon ponctuelle. »

Ensuite, le coach agile rappelle qu’une absence peut être compenser par un effort « collectif » entre collègues de documenter les échanges et les décisions prises dans une journée.

Si vous n’êtes pas certains de pouvoir assister à certaines réunions, demandez un compte rendu écrit des points importants à des collègues. Si c’est possible, ajoute-t-il, prenez une approche orientée vers les résultats, et annoncez ce que vous espérez avoir accompli avant la fin de la journée. Si votre contexte le permet, du moment que c’est accompli, ce n’est pas trop important quand c’est accompli. »

Faire attention à soi

Julie Tremblay-Potvin, consultante en organisation du travail et cofondatrice de la firme De Saison, invite quant à elle les télétravailleurs à lever le pied et ne pas tenter de tout faire à la fois.

Prenons congé, si c’est trop, commence-t-elle. Peut-être pas toute la semaine, mais un jour ou deux pour souffler un peu. Négocions les délais lorsque possible, revoyons la charge de travail et assurons-nous que les priorités sont claires. Il sera alors beaucoup plus facile de se concentrer sur les tâches qui amènent une réelle valeur ou diminuent les pertes. »  

Ensuite, elle formule quelques vœux à l’intention des employeurs, qui ont ici une opportunité de se montrer bienveillant envers leurs employés :

Si j’étais employée, je rêverais d’un congé payé, peut-être pas toute la semaine, mais peut-être une journée. C’est généralement possible dans les plus petites équipes, moins dans les grandes. De plus, si j’étais employée, je rêverais que mes heures ne soient pas coupées. Ça enlèverait vraiment un poids à ma semaine, sachant qu’en télétravail avec les enfants, 5-6h de travail, c’est une très bonne journée. »

Steven Patry, conseiller RH, rappelle que les entreprises ont un «devoir» d’accommodement légal, sinon moral.

La plupart des employeurs sont raisonnables et vont agir de bonne foi – ou du moins, ils vont vouloir démontrer qu’ils le font. Communiquez et proposez proactivement une solution qui vous arrange à votre employeur, suggère-t-il. Dans 99% des cas, ce ne sera pas un problème.

De manière plus globale, Julie Tremblay-Potvin invite les équipes de travail à revoir momentanément leurs priorités.

Revoyons notre définition du succès et ciblons l’essentiel. L’idéal est que chaque équipe s’arrange de façon autonome selon les besoins de chacun des membres, les besoins des clients ou des projets. L’idée est que ce soit gagnant-gagnant. »

Ne pas rejouer la pandémie

À certains égards, le fait de se retrouver à la maison avec les enfants peut rappeler le contexte «anxiogène» de la pandémie, qui a marqué plusieurs travailleurs au fer rouge. Toutefois, il n’y a pas d’obligation de vivre le présent épisode de la même façon.

La grosse différence avec le confinement, dit la consultante en organisation du travail, c’est qu’on n’est pas obligés de s’isoler. Plusieurs feront donc appel aux grands-parents, oncles et tantes pour s’occuper des enfants. 

Sur ce point, mentionnons qu’un récent sondage de Concilivi a montré qu’un large proportion de travailleurs (59%) pouvaient effectivement compter sur ce réseau de proximité.

Source: sondage Léger

La consultante poursuit:

Certaines organisations inviteront les enfants au bureau et proposeront même des activités. Nous avons une bonne occasion de montrer que, comme milieux de travail, on a appris de la pandémie en matière de culture bienveillante », conclut-elle. 

Pour rappel, nous avons écrit sur la thématique du «télétravail avec enfants» au plus fort de la pandémie:


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