Julie Benoit: une pionnière du marketing numérique québécois
Ce mois-ci, Isarta Infos s’est entretenue avec la vice-présidente conseil, expérience numérique de l’agence lg2. Julie Benoit prétend «être tombée dans le numérique» quand elle était jeune; tout comme Obélix, dans la potion. Depuis, elle permet à bon nombre d’organisations d’accélérer leur virage numérique.
2 février 2018
En mai 2017, vous avez fait votre entrée chez lg2 à titre de vice-présidente conseil, expérience numérique. Pourquoi avoir choisi lg2?
Julie Benoit: Je n’avais pas du tout prévu changer de carrière. J’ai fait le saut parce que lg2 est une agence avec une culture incroyablement humaine, avec un talent créatif hors de l’ordinaire. Lg2 se démarquait dans tout ce que j’entendais autour de moi, par toutes les facettes de la créativité, et sa volonté d’aller plus loin. J’ai à mon tour eu un coup de coeur professionnel pour l’entreprise, dès que j’y suis entrée, voilà pourquoi j’ai décidé de faire le saut chez lg2.
À quoi ressemble une journée typique à exercer vos fonctions?
Julie Benoit: Justement, il n’y a pas de journée typique [rires]! Mes tâches sont très variées. Mon rôle, au-delà du conseil client, est d’avoir un leadership auprès de l’équipe, en constant changement, de grandir avec elle. Je dois l’aider à faire un choix dans les ressources que nous utiliserons ou pas dans le cadre d’un projet. Mes fonctions consistent autant à travailler sur des pitchs pour attirer de nouveaux clients, qu’à les accueillir lorsqu’ils arrivent et m’assurer de bien les représenter à l’interne, qu’à gérer les talents – qu’à prendre du temps pour connaître les dernières tendances, etc. Mon emploi du temps se montre très varié, aucune journée ne se ressemble.
Vous avez manifesté très tôt un intérêt pour le numérique, notamment en occupant des postes tels que ceux de chef marketing numérique pour le Cirque du Soleil, directrice marketing et médias sociaux chez TC Media, ainsi que vice-présidente marketing produit pour Stingray. Qu’est-ce qui vous attire du côté numérique du marketing?
Julie Benoit: Je suis tombée dedans quand j’étais petite; comme Obélix, dans la potion [rires]. Dès que je suis sortie de l’université en marketing, j’ai fait le saut en numérique, expertise qui n’était pas encore très connue dans la profession. J’ai eu un coup de coeur pour tout le potentiel du numérique Il me permet de prendre part au développement de cette industrie en constante croissance.
Julie Benoit: J’ai travaillé dans l’une des premières agences numériques au Québec. Nous étions très peu dans le secteur et tout le monde se connaissait. Nous étions des bâtisseurs. C’était stimulant de monter une entreprise numérique. Toutes ces années où j’ai évolué en entreprise, j’ai pu développer mon entrepreneurship en devenant une bonne «intrapreneure» pour les entreprises en forte croissance numérique.
Aborde-t-on le marketing différemment avec les clients s’il passe par des plateformes en ligne plutôt que des médias traditionnels?
Julie Benoit: Pas tellement! Le consommateur se trouve toujours au coeur du mandat de chaque client chez lg2. Il est au centre de l’expérience et on choisit les canaux de communication les plus pertinents pour lui, qu’ils soient numériques ou non. Pourquoi les initiatives marketing sont de plus en plus numériques? Parce que les consommateurs sont de plus en plus connectés et mobiles. Donc, les projets, qu’il s’agisse de branding, de communication ou d’architecture ont presque toujours un volet numérique. Le processus se veut alors un peu différent, mais l’expérience consommateur restera toujours au cœur de nos réflexions et de nos actions.
Avec la variété des canaux de diffusion offerts aujourd’hui, comment déterminez-vous quel est le bon média pour la bonne campagne en vue de la bonne entreprise?
Julie Benoit: Cette question nous ramène beaucoup au consommateur encore une fois. Nous cartographions son parcours, nous nous intéressons à ses besoins, ses motivations, ses intérêts, et nous nous demandons quels seront les meilleurs contenus et canaux pour les satisfaire. Le consommateur nous inspire dans nos idées, autant dans la création des contenus que dans les choix de plateformes de communication.
Julie Benoit: Bien sûr, le client est aussi au cœur du processus, son ADN, ses objectifs, sa vision en font partie intégrante. Le volet «analyse» est primordial. La plupart de nos clients ont déjà des plateformes numériques. Nous pouvons analyser la performance des efforts passés et identifier les opportunités. Nous pouvons nous servir de ces constats pour déterminer les objectifs et les stratégies à venir.
Votre métier consistant à générer des idées, avez-vous acquis des trucs pour remédier aux pannes d’inspiration avec le temps?
Julie Benoit: Je ne fais pas partie directement de l’équipe de création. Par contre, je peux affirmer qu’il n’y a pas de secret: il faut toujours se tenir à jour. Je suis les tendances de l’industrie, les bonnes pratiques, les bons coups comme les moins bons. Tous les jours, je consacre un peu de temps à me tenir informée. Je dois dire que je suis entourée également d’un bassin de jeunes gens créatifs, ça aide à nous garder inspirés et allumés.
Vous oeuvrez dans un secteur où la rareté de la main-d’œuvre se fait de plus en plus sentir. Comment mobilisez-vous vos troupes?
Julie Benoit: Il y a une rareté, peut-être, mais pas à cause de la croissance numérique, c’est ça la beauté. Je m’explique… Il n’y a pas si longtemps, nous étions à l’ère de la transformation numérique. Les entreprises vivaient cette pression. La plupart ont aujourd’hui enclenché ou bien entamé ce processus. Maintenant, nous sommes à l’ère de l’accélération numérique. En ce moment, ce qui se produit, c’est que nous accompagnons les clients dans leur besoin d’aller plus loin, plus vite. La demande s’avère donc plus forte, mais nous avons aussi plus de ressources pour leur prêter mainforte. La demande croît, mais le talent aussi! Les jeunes sont formés en numérique, et ils savent répondre aux besoins de l’industrie.
Julie Benoit: Pour attirer le talent, nous regardons surtout le «fit» de culture. Chez lg2, nous sommes une grande famille, juste de la bonne taille. Nous avons l’agilité d’une petite agence et la profondeur d’une grande. Nous avons donc le meilleur des deux mondes. Nous travaillons à expliquer cette devise qui nous fait rayonner.
Comment arrivez-vous à rester à l’affût de toutes les nouveautés qui affluent dans votre secteur?
Julie Benoit: Je suis abonnée à plusieurs fils de nouvelles qui viennent abréger les grandes lignes par des mots clés, des tags, des champs d’intérêt très précis. Je regarde tous les matins ces informations sur mon téléphone. Nous nous en parlons aussi beaucoup dans l’équipe. Nous sommes tous constamment en mode découverte. Nous faisons aussi beaucoup de brainstormings afin d’être à l’affût de ce qu’il y a de mieux dans l’industrie. Pour essayer de faire encore mieux!
Quelle est votre façon de décrocher pour faire une coupure avec le travail et recharger vos batteries?
Julie Benoit: J’ai trois enfants! Ça aide à décrocher [rires]! On développe une facilité à décrocher avec les enfants. On apprend à mettre les choses en perspective ainsi qu’à profiter du temps de qualité avec nos proches. Aussi, je n’ai pas besoin de beaucoup d’heures de sommeil: ça aide! Je suis aussi une fille assez hyperactive et sportive. Je trouve mon équilibre à travers l’activité physique et le temps passé avec mes enfants et mes proches.
Que peut-on vous souhaiter professionnellement ou personnellement pour la prochaine année?
Julie Benoit: Constamment de beaux défis professionnels. Faire partie de l’évolution numérique du Québec me passionne et m’allume. Je souhaite également préserver ce bel équilibre dans ma vie entre la sphère professionnelle et personnelle. Le jour où l’équilibre n’est plus là, ça fait une différence. J’espère donc continuer de bien balancer la place que j’accorde à ma famille, à la santé et à ma profession.