Le créateur du balado « L’ombre du doute » (Radio-Canada) lance sa maison de production

10 septembre 2021

Ancien policier reconverti en auteur, Stéphane Berthomet a roulé sa bosse dans le milieu littéraire (directeur littéraire en France et éditeur chez VLB) puis télévisuel (à titre de scénariste) avant de joindre le mouvement naissant des balados d’investigation et de « true crime », en créant des séries haletantes comme L’ombre du doute (primée) et French Connection. En fondant sa maison de production go-script média, il désire poursuivre ses projets créatifs tout en se mettant aussi aux services des entreprises et des particuliers qui veulent créer du contenu audio de qualité. Entrevue.

Isarta Infos : Avant de parler de la maison de production, j’aimerais aborder votre parcours en tant que créateur de balados d’investigation. Vous avez un souci évident de la structure narrative. À bien des égards, votre approche de création ressemble beaucoup à celle des reporters de This Americain Life, S Town ou encore de Serial. Est-ce que ça fait partie de vos inspirations?

Stéphane Berthomet : On m’a souvent dit : « oh, tu as dû t’inspirer de Serial« . Mais, étrangement, quand j’ai commencé mes projets, je ne me suis pas du tout inspiré de ce qui se faisait en podcast. Je viens du monde de la télévision et du cinéma. Mon inspiration, elle vient d’avantage des grands documentaires d’enquête comme The Keepers (l’affaire Cathy Cesnik) et The Staircase, qui ont le pouvoir de nous garder sur notre chaise.

Il y a tout un genre qui s’est créé : avant, on racontait des histoires criminelles. Aujourd’hui, on les refait, on les revisite. Pendant longtemps, j’ai proposé des projets de cette nature à des diffuseurs québécois, sans succès. Quand le balado a émergé, je me suis rendu compte que ce médium avait la souplesse pour mener ce genre d’enquête documentaire.

Mon inspiration vient de la télé, mais elle est en prise directe avec les grands principes développés par Christopher Vogler et Joseph Campbell. Quand j’ai commencé à écrire du podcast, je me suis plongé pendant des mois et des mois dans ces penseurs de la mise en récit.

Isarta Infos : Vous êtes déjà impliqué dans plusieurs projets. Lancer votre propre maison de production, ça répondait à quel besoin?

S.B. : Je crois que c’était le cheminement logique. J’ai développé des projets pendant plusieurs années. Je considère ma démarche comme étant créative avant tout.

À un certain moment, je me suis rendu compte que pour aller plus loin dans cette démarche créative, je devais mettre en place une structure de production. Ça m’aide à porter mes projets, mais aussi ceux des autres.

Isarta Infos : Vous avez parlé de l’importance que vous accordez à la mise en récit. Est-ce uniquement ce créneau qu’occupera votre maison de production ?

S.B. : Non, pas du tout. Je me suis entouré de collaborateurs, dont un réalisateur de balado. En ce moment, nous avons plusieurs projets où nous prenons l’intégralité du projet – c’est à dire que nous construisons le concept, nous le réalisons et faisons le montage des épisodes, puis nous livrons un produit fini aux clients.

Isarta Infos : Quelle est l’étendue de vos services?

S.B. : Nous avons trois axes principaux. D’une part, je continue à développer des projets de balados d’investigation en partenariat avec des diffuseurs.

Ensuite, il y a tout un volet de contenu de marque que nous voulons développer. Les marques ont l’opportunité d’avoir à leur disposition nouvelle médium qui a une capacité d’engagement très élevé – et nous voulons les aider à en tirer le meilleur partie.

Enfin, nous donnons aussi des formations à des gens qui veulent apprendre à faire des balados. Nous observons une demande de plus en plus forte de professionnels qui veulent réaliser eux-mêmes leur propre podcast.

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