Le marketing multicanal 2.0, mode d’emploi (suite et fin)
Par Christian Bolduc
Dans un premier texte, publié la semaine dernière dans Isarta Infos, nous abordions le thème du marketing multicanal pour les petites entreprises et OBNL (Organismes à but non-lucratif) dont les moyens financiers sont limités. Appuyés par un sondage mené auprès d’entrepreneurs ciblés par une firme de recherche renommée aux États-Unis, Constant Contact, les résultats démontraient qu’une majorité d’entre eux avait intégré cette dimension multicanale à leur stratégie marketing.
À partir de la définition que nous proposions dans le premier texte et qui est reproduite ici:
«Avec l’arrivée d’Internet et la prolifération de ces nombreuses plateformes sociales, le marketing multicanal a offert aux organisations la possibilité de choisir les canaux les plus appropriés pour une action marketing adaptée à leurs contraintes financières particulières (coût et efficacité), à dégager des synergies entre les canaux et à centraliser et sauvegarder les données marketing collectées sur l’ensemble des canaux.
En exploitant des canaux complémentaires – annonce radio, télé et/ou imprimée, téléphone cellulaire, courriel, site Web, plateformes sociales pertinentes pour les bons profils de clientèles, SMS –  il est maintenant possible de combiner la sollicitation et des réponses de la part du consommateur,»
il nous sera plus facile de décliner le mode d’emploi d’une bonne campagne multicanale 2.0 qui transcende le marketing traditionnel du principe un canal une clientèle.
Une industrie: le taxi
Historiquement, l’industrie du taxi a toujours pratiqué une forme instinctive du marketing multicanal. Bien que le terme ne soit apparu que très récemment dans le vocabulaire spécialisé, ce type de campagne multiplateforme existait auparavant dans une forme limitée et plus traditionnelle.
Pour atteindre sa clientèle cible, cette industrie proposait jadis, c’est-à -dire avant l’arrivée de plateformes virtuelles décentralisées, tentaculaires et immatérielles, une pléthore de supports publicitaires adaptés à ses besoins: pages jaunes, radio, aimants pour réfrigérateurs, lignes téléphoniques directes et identifiées à une compagnie dans les hôtels, arénas et autres lieux publics semblables, télévision, journaux locaux et nationaux, etc.
Une application…intégrée!
La prolifération des tablettes et téléphones portables –  on ne vous apprend rien  ici – a ouvert une brèche importante pour cette industrie dont l’essence même carbure à la mobilité et l’efficacité. Cette nouvelle ère, caractérisée par la communication mobile et les applications de toutes sortes, permet dorénavant à la philosophie du marketing multicanal de se déployer en mode 2.0. Comment?
En utilisant, d’abord, le support vidéo pour présenter les caractéristiques de leur application sur leur site Internet et les autres plateformes Web que sont Vimeo, Youtube et Dailymotion.Â
L’exemple de TAG taxi est ici patent. Entreprise montréalaise qui offre le service de taxi des compagnies Diamond, Candare et Diamond de l’ouest, TAG taxi a fait développer, par l’agence montréalaise Prospek, une application qui permet aux clients inscrits d’avoir accès à une expérience au centre de laquelle il est le roi.
Et personnalisé!
Et c’est ici que le marketing multicanal fait dans le 2.0. Par l’interactivité de l’application, le client peut contribuer au renforcement (ou affaiblissement) de la marque en répandant sa satisfaction (ou déception) dans les réseaux sociaux, là où est présente la compagnie (Facebook et Twitter dans le cas de TAG Taxi) mais en prévoyant un espace courriel pour que la bonne nouvelle soit annoncée, au besoin, à ses amis.
Cette application, personnalisée, automatisée et interactive, permet au client de commander un taxi en ligne, préciser le lieu où il se trouve par GPS (géolocalisation), choisir son mode de paiement, indiquer l’heure et l’endroit précis où le taxi doit se rendre, le type de véhicule requis (minivan ou auto ordinaire) et évaluer le service offert par le chauffeur.
Ce qui fait qu’en définitive, le marketing multicanal 2.0, en transférant vers le client une partie de la responsabilité associée au prestige de sa marque, comporte des risques qu’un service impeccable peut neutraliser.
Ne reste ensuite qu’à ajouter des promotions par courriel, SMS ou via les réseaux sociaux – appliquer par exemple un rabais après 10 voyages et/ou après avoir faire connaitre l’application à 20 amis sur Facebook – pour obtenir une rétention élevée de sa clientèle ainsi qu’une propagation gratuite de sa marque dans le monde du Web mobile.