Les 4 leçons de McKinsey pour adopter une culture de données
12 août 2020
En 2018, une étude de la BDC a montré que les PME québécoises menaient la marche sur le plan de la maturité numérique au Canada. Le niveau québécois d’adoption d’une culture de données, aussi appréciable soit-il, n’est pourtant que de 26 %. Il reste donc du travail à faire.
En guise de réflexion, il est intéressant de jeter un œil à la conversation organisée par McKinsey sur le sujet. Des dirigeants américains ont été invités à parler de la progression de l’adoption d’une culture de données dans leur propre organisation. Voici 4 leçons qui en ressortent.
1. Partir du problème à résoudre, pas des données
Quand on commence à intégrer des solutions d’analyse de données dans son entreprise, on est rapidement confronté à l’abondance de données accessibles. Toutefois, ces données demeurent bien souvent périphériques aux vrais problèmes que l’on tente de résoudre.
Le meilleur conseil que j’ai pour les leaders seniors qui essaient d’implémenter une culture de données est de demeurer fidèle aux enjeux d’affaires : quel problème essaie-t-on de résoudre comme entreprise? a dit Rob Casper, directeur des données chez JPMorgan Chase. L’objectif le plus important est de trouver les problèmes d’affaires et de canaliser les efforts de gestion des données vers eux. »
2. Les données doivent sortir du département TI
Traditionnellement, les outils d’analyse sophistiqués étaient réservés à des domaines comme l’informatique, la finance ou l’ingénierie. Désormais, tous les secteurs d’activités sont concernés par le virage numérique : le marketing, le commerce de détail, les ressources humaines, la construction, l’agriculture…
Cette situation pose un défi particulier aux corps de métier qui ne sont pas habitués à manipuler des outils technologiques:
On doit trouver le moyen de démocratiser la capacité d’analyse des données, a expliqué Ted Colbert, directeur des systèmes d’information chez Boeing. Ce qui veut dire que l’on doit développer des plateformes où les gens peuvent facilement avoir accès aux données. Ça aide les gens à adopter [une culture de données] et ça force les développeurs à créer des solutions qui ne requièrent pas l’expertise d’un analyste chevronné. »
Ibrahim Gokcen, ancien directeur chez Maersk, a témoigné à cet effet:
Maintenant que nos données sont démocratisées, des milliers de personnes peuvent y avoir accès dans leurs tâches quotidiennes. (…) C’est comme une injection d’oxygène dans l’organisation. (…) Les données, lorsqu’elles sont appliquées à résoudre un enjeu d’affaires, génèrent de l’innovation. Les gens ont en main les outils technologiques pour donner suite à leurs idées, innover et créer de la valeur pour l’entreprise. »
3. Pas d’adoption sans requalification
Pour faciliter cette démocratisation, les leaders invités au panel de McKinsey ont tous souligné l’importance de trouver des ambassadeurs de la transformation, pour faire le pont entre le département TI et les employés sur la ligne de front.
Le défi qui en découle est toutefois le suivant : une entreprise doit ensuite trouver l’équilibre entre la requalification de ses employés – un sujet dont nous avions parlé ici – et le recrutement de talent formé à la fine pointe de la technologie.
4. Vos données, votre avantage concurrentiel
Les leaders ont finalement fait une mise en garde contre la tentation de se fier uniquement à des données « externes », provenant de tiers partis, pour prendre des décisions d’affaires. Ou encore, de participer à des collaborations d’affaires où tout le monde met ses données en commun.
Il y a eu une tendance, dans le passé, à avoir recours à des entreprises externes pour alimenter les dépisteurs avec des données, explique Jeff Luhnow, directeur-gérant du club de baseball des Astros d’Houston, vainqueurs de la Série mondiale 2017. Tout se fait en interne, désormais. »
La raison est simple : quand on réussit à construire un modèle qui fonctionne avec un tiers parti, explique-t-il, on ne veut pas que ce tiers parti aille ensuite partager cette expertise avec la concurrence.
L’information que l’on possède est notre avantage concurrentiel. C’est dès lors critique de contrôler cette information en interne. »
À vous de jouer, maintenant… Les données sont dans votre camp !
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