Les 5 faits saillants de la dernière enquête NETendances sur l’usage des réseaux sociaux et des médias au Québec
Par Kévin Deniau
Le dernier rapport NETendances 2024 de l’Académie de la transformation numérique (ATN) vient de sortir. Dédié aux thèmes de l’actualités en ligne et des réseaux sociaux, il apporte de précieuses informations pour comprendre les comportements des Québécois. Dans le Social Show, le podcast de la création de contenu, Francis Jette dévoile en primeur les faits saillants de l’enquête en compagnie d’Astrid Alemao, spécialiste en recherche marketing. Synthèse.
1- Facebook fait de la résistance
Malgré les annonces répétées d’année en année de son déclin, Facebook reste encore et toujours le réseau social utilisé par la majeure partie des Québécois en 2024 (76%) devant Youtube (61 %) et Instagram (39 %). Petite surprise évoquée par Francis Jette : Threads, l’application qui rivalise avec X / Twitter aux États-Unis ne pointe qu’à 3% d’utilisateur au Québec (contre 15 % pour X).
Un classement relativement stable depuis l’année dernière (à noter les arrivées de Discord et Twich cette année, respectivement à 7 % et 4%) mais qui risque d’évoluer à l’avenir à en croire l’analyse des cohortes par âge. Les 18-34 ans sont ainsi quasiment autant sur Facebook et Youtube (70 %) que sur Instagram (69 %), suivi de TikTok (51 %) et Snapchat (45 %).
Les Québécois utilisent en moyenne 3 plateformes, voire 4 pour les 18-34 ans », précise Astrid Alemao qui a travaillé sur l’étude.
2- Les vidéos courtes bouleversent les habitudes
Les Québécois déclarent passer en moyenne 2h50 par jour sur les réseaux sociaux, avec, là encore, des différences notables entre génération. Un tiers (34 %) des 18-34 ans estiment y passer de 3h à 6h tandis que 55 % des 35-54 ans y consacrent moins de 3h par jour.
Une tendance semble changer la donne en la matière : les vidéos verticales, popularisées à l’origine par TikTok et copiées depuis par la plupart des plateformes. Près de 8 personnes sur 10 en regardent.
Ce format garde les internautes plus captifs : la majeure partie des répondants ont en effet l’impression que leur temps passé sur les réseaux sociaux a augmenté depuis leur apparition.
D’ailleurs, ce format peut aussi expliquer la chute drastique des ordinateurs (de 51 % à 31 % entre 2023 et 2024) et, dans une moindre mesure, des tablettes (30 % à 23 %) en tant que plateforme pour accéder aux réseaux sociaux. À l’inverse, les téléphones intelligents continuent leur progression (77 %).
3- Une perception de la publicité en ligne toujours aussi négative
Une nouvelle qui ne risque pas de faire plaisir aux marketeurs : si 43 % des répondants ont une perception plutôt neutres des publicités ciblées sur les réseaux sociaux, 14 % les trouvent plutôt gênantes et 24 % les considèrent comme très intrusives et gênantes.
Une part non négligeable des Québécois ont la perception d’être espionnés », ajoute également Astrid Alemao.
Selon plus d’un quart des répondants, les conversations de la vie privée, le contenu des textos voire les conversations au téléphone influencent les publicités ciblées sur les réseaux sociaux !
4- Youtube est-il une nouvelle télévision ou un réseau social ?
La question se pose quand on regarde les données. Déjà , près d’un tiers des Québécois (31 %) regardent Youtube au moins une fois par jour. Preuve de l’ampleur prise par la plateforme de vidéos.
Toutefois, à regarder de manière plus précise, il semble que l’usage de Youtube soit relativement passif comparativement à des applications vidéos comme TikTok ou Instagram. 50 % des répondants n’ont ainsi réalisé aucune interaction au cours du dernier mois sur Youtube. C’est-à -dire ne ne donnant aucun « j’aime », en ne s’abonnant pas à un comptant ou en ne rédigeant pas un commentaire.
Autre élément intéressant : Youtube est essentiellement (50 % du temps) utilisé lors de moments de détente.
Un usage qui se rapproche également de celui des podcasts, dont la frontière est finalement de plus en plus floue. Beaucoup de balados sont en effet multidiffusés sur des plateformes d’écoute mais aussi en vidéo. Si ce type de format reste encore relativement confidentiel (43 % des Québécois n’écoutent jamais de podcast), le contexte d’écoute reste toutefois intéressant pour des annonceurs : la voiture (26 %) ou lors des moments de détente (25 %). Des moments de grande attention donc.
5- Les médias perdent du terrain
Un des volets de l’étude porte également sur les nouvelles en ligne. Si près de 2 internautes sur 3 (64 %) consultent l’actualité au moins une fois par jour, des écarts importants apparaissent entre les différentes générations.
Plus précisément, respectivement 40 % des internautes de 18 à 34 ans, 60 % des internautes de 35 à 54 ans et 81 % des internautes de 55 ans et plus consultent l’actualité chaque jour. Dit autrement, la consommation d’actualité s’érode dans le temps.
Par ailleurs, la part d’internautes qui s’informe de l’actualité à la télévision, dans les journaux ou sur les réseaux sociaux diminue. La télévision est le premier média utilisé par les internautes du Québec pour consulter les nouvelles, mais il est en chute de 12 points de pourcentage par rapport à 2022.
La presse écrite affiche également une baisse de 10 points de pourcentage, et les réseaux sociaux, un recul de 6 points. Les sites et applications d’informations affichent au contraire une progression: 9 points pour les sites d’information et 5 points pour leurs homologues, les applications mobiles.
Une dernière mauvaise nouvelle pour les médias : au Québec, 12 % des internautes affirment payer pour accéder en ligne à des contenus de nouvelles et d’actualités par l’entremise d’abonnements ou de dons à des médias d’information tels La Presse+, Le Devoir, L’actualité, Apple News+ ou The New York Times. Ce pourcentage s’élevait à 17 % en 2023 et… à 28 % en 2022 !
Retrouvez l’épisode intégral du Social Show et l’enquête NETendances 2024 :
Méthodologie
Pour réaliser le volet « Actualités en ligne et réseaux sociaux » de l’enquête NETendances 2024, nous avons procédé à une collecte de données du 5 au 29 septembre 2024, au cours de laquelle nous avons interrogé 1 259 internautes du Québec de 18 ans et plus via le Web. À ces personnes répondantes ont été ajoutées des personnes non-internautes issues de la collecte téléphonique annuelle de l’enquête.
Ces résultats ont ensuite été pondérés en fonction du genre, de l’âge, de la région, de la langue et du niveau de scolarité afin d’assurer la représentativité de l’ensemble des adultes du Québec. La marge d’erreur maximale, selon la proportion estimée, se situe à ± 3,0 % pour la base des adultes et pour celle des internautes, et ce, 19 fois sur 20.
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