Les clichés sur le recrutement international Reviewed by La Rédaction on . 10 février 2022 Le Québec vit une pénurie de main d'oeuvre sans précédent, 64% des PME de la province peinant à recruter. Parmi les solutions envisagées, le dév 10 février 2022 Le Québec vit une pénurie de main d'oeuvre sans précédent, 64% des PME de la province peinant à recruter. Parmi les solutions envisagées, le dév Rating: 0

Les clichés sur le recrutement international

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10 février 2022

Le Québec vit une pénurie de main d’oeuvre sans précédent, 64% des PME de la province peinant à recruter. Parmi les solutions envisagées, le développement de sa marque employeur, l’offre de conditions plus avantageuses ou encore… le recrutement international ! Parlons-en avec Philippe Zinser, fondateur de Patrimoine RH et responsable d’une formation pour Isarta sur le sujet.

Selon un sondage récent de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 59 % des dirigeants de PME québécoises affirment devoir travailler plus pour compenser le manque de main-d’œuvre, tandis que 37 % se voient contraints de refuser des ventes et des contrats pour les mêmes raisons. Le recrutement international se présente alors comme une solution stratégique… même si les obstacles se révèlent nombreux.

Faisons le point avec Philippe Zinser sur les préoccupations majeures en la matière.

1. C’est cher !

La question du prix est souvent la première à venir sur la table. Pourtant, la pénurie de main d’oeuvre rend cette option encore plus rentable :

Quand on fait des quotations, généralement, nos clients nous répondent : c’est tout ?!, témoigne l’expert RH. Il faut compter en moyenne 3$ supplémentaire de l’heure pour avoir une ressource qualifiée pendant 3 ans. »

Un montant à mettre en perspective avec le coût des pénalités de retard dans ses projets ou le manque à gagner de ne pas pouvoir prendre des contrats…

2. C’est compliqué !

Si vous voulez faire le dossier seul dans votre coin, oui, ça l’est. Mais si vous passez par un professionnel, cela n’a rien de sorcier », répond Philippe Zinser.

3. C’est long !

Sur ce point, cela dépend de ce que l’entreprise cherche.

Evidemment, cela n’est pas adapté si vous cherchez un journalier pour la semaine prochaine. Ce n’est pas la solution à tous les problèmes. Mais sur certain type de poste, cela peut prendre parfois plus de temps de recruter au Québec que de faire venir une personne de l’étranger, » estime-t-il.

En moyenne, les dossiers peuvent prendre autour de 9 mois. Mais il existe aussi des contrats express comme pour les jeunes professionnels. D’ailleurs, ces dispositifs ont été rouverts dès le 13 janvier cette année alors que, d’habitude, cela avait plutôt lieu au début mars. Preuve que la prise de conscience est généralisée sur le besoin de faire venir du monde !

Surtout que la Covid a amplifié le souhait de beaucoup de personnes d’émigrer. Notamment là où le climat économique est plus difficile, » ajoute le dirigeant de Patrimoine RH.

4. Il y a le risque de la différence culturelle !

Il est sûr que le recrutement international demande une ouverture d’esprit et une compréhension.

Nous avons travaillé avec une personne du Bénin par exemple qui ne connaissait pas les machines de l’entreprise. Il faut accepter que les pratiques sont différentes ainsi que la culture au quotidien. Mais, souvent, ce qui fait le choc culturel, c’est l’incompréhension et la peur de l’inconnu. D’où la nécessité de se faire accompagner », assure Philippe Zinser.

5. Quelles nouvelles tendances en la matière ?

En guise d’ouverture, précisons que le dispositif est désormais accessible à beaucoup d’entreprises. Ce que constate M. Zinser :

Avant, on voyait plutôt des entreprises d’au moins une centaine de salariés. Alors qu’aujourd’hui, il n’est pas rare que des petites compagnies de 10 ou 15 personnes soient tentées de miser sur cette solution pour combler un besoin spécifique ».

Avant de poursuivre :

De toute façon, c’est mathématique : on sait qu’on va avoir besoin d’attirer des gens de l’extérieur compte tenu de l’évolution démographique de la population. Et qu’en plus, il y a énormément de métiers qui n’attirent plus les jeunes ».

Sans compter l’extension du travail à distance. Même si, d’un point de vue légal, les contraintes sont encore nombreuses. La personne à l’étranger n’est en effet pas couverte d’un point de vue santé ou retraite.

Toujours est-il que, pour Philippe Zinser, le plus grand risque dans l’histoire, c’est pour le candidat et non l’entreprise :

Il ne faut pas oublier que cela lui coûtera bien plus cher de déménager et de s’installer ici que ce que dépensera l’entreprise. C’est un élément à avoir en tête ».


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