Les Milléniaux se font «casser» par Simon Sinek
Les millennials se croient tout permis, sont paresseux et ont besoin d’être rééduqués au travail… Voilà le portrait cruel que fait Simon Sinek des Milléniaux (génération des 25 à 40 ans). Âmes sensibles s’abstenir.
2 mai 2017
Simon Sinek est un marketeur anglais qui s’est converti en auteur et en conférencier abordant les sujets du management et de la motivation. Il est entre autres connu pour son livre Start With Why: How Great Leaders Inspire Everyone to Take Action, ses TED Talks, mais aussi et surtout pour une entrevue vitriolique (6 millions de vues) sur le comportement des Milléniaux au travail:
Apparemment, les Milléniaux […] sont difficiles à gérer. Ils sont accusés de se comporter comme si tout leur est dû, ils sont narcissiques, égoïstes, dispersés et paresseux […]»
Dans ce portrait peu flatteur, l’élément le plus problématique identifié par l’auteur est que la génération du millénaire a la propension de croire que «tout lui est dû» (entitled en anglais). Pour expliquer ce trait, il met la faute sur les parents:
Ils se sont fait dire qu’ils étaient spéciaux – tout le temps. Ils se sont fait dire qu’ils pouvaient tout avoir dans la vie, et ce, juste parce qu’ils le voulaient! Certains d’entre eux ont obtenu des distinctions scolaires, non parce qu’ils le méritaient, mais juste parce que les parents se sont plaints.»
Élevés en enfants-rois, les Milléniaux n’auraient d’autres avenues que de vivre leur entrée sur le marché du travail comme un véritable choc:
En un instant, ils découvrent qu’ils ne sont pas spéciaux, que leurs mères ne peuvent pas leur donner une promotion, qu’ils ne reçoivent pas de médailles s’ils finissent derniers, de la même façon qu’ils ne peuvent pas avoir une chose juste parce qu’ils la veulent.»
Pire, les deux seuls outils à leur disposition pour survivre dans ce monde hostile sont les médias sociaux (qui sont hautement additifs) et les gratifications instantanées (capacité de télécharger un film à tout moment, trouver un rancart sur Tinder, etc).
Ultimement, le problème des Milléniaux est que, pour toutes sortes de raisons, croit l’auteur, ils n’ont pas la patience de relever des défis à long terme, alors qu’ils disent eux-mêmes vouloir faire une différence (have an impact).
C’est comme s’ils se tenaient au pied d’une montagne et qu’ils avaient cette idée abstraite de ce que c’est que de faire une différence dans le monde, représentée ici par le sommet de la montagne. Ils ne voient pas la montagne [seulement le sommet]. Je me fous que tu montes rapidement ou lentement la montagne, il y aura toujours une montagne. Alors, cette jeune génération doit apprendre la patience.»
Les entreprises à la rescousse
Par chance, toute la faute n’en revient pas aux Milléniaux s’ils ne parviennent pas à s’adapter à leur milieu de travail.
Je suis là pour leur dire que ce n’est PAS de leur faute, précise Simon Sinek […] Ça me peine de le dire, mais c’est maintenant la responsabilité des entreprises, nous n’avons aucun autre choix! J’aimerais que la société et les parents aient fait un meilleur travail, mais ils ne l’ont pas fait, alors c’est aux entreprises, maintenant, de redresser la barre. On doit travailler deux fois plus fort pour reconstruire la confiance des Milléniaux et pour leur redonner les habilités sociales qui leur manque.»
Pas facile d’être un millennial!