Recherche d’emploi : Les temps sont durs pour les juniors

23 juin 2025
La guerre des tarifs est en train de faire caler l’économie des deux côtés de la frontière, avec un taux de chômage au flirte avec les 7% au Canada. Les chercheurs d’emploi juniors sont inquiets. État des lieux.
En septembre passé, un sondage du site Intelligent.com a jeté l’inquiétude sur toute une génération de travailleurs. Mené sur 1 000 dirigeants, il révèle que 60% d’entre eux avaient renvoyé un nouveau diplômé. La nouvelle a sans doute percolé, car, huit mois plus tard, c’est la cohorte qui est la plus inquiète de perdre son emploi (40%), de perdre des heures (44%) ou de subir un gel salarial (51%), selon un sondage de The Harris Poll publié en mai.
En ce moment, dans mon domaine d’expertise, on recherche beaucoup des séniors et je vois beaucoup de juniors avoir de la difficulté à trouver un emploi », rapporte Sandra Rouxel, CRHA, directrice acquisition de talents en TI. Ces derniers ont de la difficulté à décrocher des entretiens malgré des envois de CV massifs. Les employeurs aussi sont plus pointilleux, comme nos clients le sont alors nous devons être plus sélectifs dans nos processus de recrutement. »
L’autre source d’inquiétude pour les travailleurs est le recourt à l’IA en vue de remplacer leur emploi : selon un sondage effectué au Royaumi-Uni, 62% des Gen Z avaient déjà peur de perdre leur emploi de cette façon, en novembre dernier. Beaucoup de stress, donc, face à un marché qui se resserre.
Sortir de sa bulle
Comment les chercheurs d’emploi peuvent-ils percer le brouillard du marché et malgré tout se trouver un emploi? Myriam Réty, conseillère en employabilité, conseille à ses clients de lâcher Internet et de prendre le téléphone.
Solliciter une rencontre, se déplacer pour rencontrer la personne – après prise de rendez-vous ou directement, selon le type d’employeur-, ça vaut mille fois les échanges par courriel. Les employeurs apprécient le contact direct, la transparence, l’authenticité, le naturel… Tout en restant courtois et poli, respectueux du temps et des contraintes de l’employeur, bien entendu.»
La conseillère à l’emploi reconnaît toutefois que le marché est difficile.
Le défi, c’est de savoir pourquoi il n’y a pas de suite à leur candidature – pourquoi pas convoqués à une entrevue, ou encore pourquoi pas retenus. Je leur dis de demander, mais très souvent ils ont l’impression de ne pas avoir l’heure juste… »
Elle rappelle les conseils de base:
- adapter son CV et sa lettre de candidature pour chaque application
- Bien se renseigner sur l’entreprise – activité, mission, valeurs, dernières actualités
- faire un suivi à la suite de l’envoi de candidature
Personnellement je trouve très important de remercier après l’entrevue et de renouveler sa motivation et son intérêt pour le poste. »
Sandra Rouxel aide des chercheurs d’emploi junior sur Reddit Québec TI. Son constat est que la nouvelle génération de professionnels n’a pas un réseau de contacts suffisamment robuste sur LinkedIn.
Plusieurs ont très peu de contacts et leur CV ne les met pas en valeur. Le réseau en TI est aussi extrêmement important! C’est important d’être visible dans des événements de réseautage comme les journées carrière. Le réseau est hyper important à Montréal en TI! »
Conclusion : s’ils veulent espérer trouver un emploi, les chercheurs d’emploi juniors doivent recommencer à frayer avec leur communauté professionnelle, tout en mettant à jour leur carte de visite (CV ou profil LinkedIn). Allez hop, on fonce!
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