Les Québécois ont rapidement adopté l’intelligence artificielle générative… qui suscite malgré tout de nombreuses craintes Reviewed by Kévin Deniau on . 17 février 2025 L'Académie de la transformation numérique de l’Université Laval vient de rendre public les résultats de sa dernière enquête NETendances consacré 17 février 2025 L'Académie de la transformation numérique de l’Université Laval vient de rendre public les résultats de sa dernière enquête NETendances consacré Rating: 0

Les Québécois ont rapidement adopté l’intelligence artificielle générative… qui suscite malgré tout de nombreuses craintes

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17 février 2025

L’Académie de la transformation numérique de l’Université Laval vient de rendre public les résultats de sa dernière enquête NETendances consacrée à l’intelligence artificielle générative au Québec. Dont voici les 5 faits saillants.

1. Le tiers des internautes du Québec a déjà utilisé l’intelligence artificielle générative

L’enquête révèle qu’un tiers (33 %) des internautes du Québec a déjà utilisé un outil d’intelligence artificielle générative tel que ChatGPT, Gemini ou Copilot. Une proportion qui grimpe même à 58 % chez les 18-34 ans alors qu’elle n’est que de 13 % dans le groupe des 55 ans et plus.

Par ailleurs, seulement 8 % des personnes ayant déjà utilisé l’IA générative ne l’ont fait qu’une seule fois, alors que 59 % l’utilisent au moins une fois par mois. En plus de s’être rapidement déployée au sein de la population, cette technologie s’est donc déjà installée dans les habitudes des Québécois.

Notons qu’environ le quart des personnes répondantes ne savent pas par où commencer pour utiliser l’IAG (25 %) ou ne savent pas s’en servir (27 %), parmi les raisons de ne pas utiliser ces outils.

2. L’IA surtout utilisée dans la vie personnelle… sauf chez les étudiants et étudiantes

Près de 7 personnes sur 10 (69 %) utilisant l’intelligence artificielle générative déclarent le faire dans leur vie personnelle, alors que 41 % affirment l’utiliser dans le cadre de leur travail.

Il est cependant à souligner que 67 % des étudiantes et étudiants qui utilisent des outils d’intelligence artificielle générative le font dans le cadre de leurs études. Ce constat se confirme également en France, où 82 % des personnes utilisant l’IA déclarent le faire dans un cadre personnel, contre 43 % dans le cadre professionnel (Baromètre IFOP, 2024).

Pour quels usages principaux ?

Aucune motivation ne se démarque nettement des autres, et 6 ont été citées par au moins le quart des personnes répondantes. Plus de la moitié (52 %) des personnes utilisant l’IAG au moins une fois par semaine ont cité 3 motivations ou plus à le faire, suggérant que ces outils pourraient être perçus comme répondant à une multitude de besoins », indique le rapport.

3. L’intelligence artificielle générative suscite de nombreuses craintes

Parmi les personnes qui connaissent ou utilisent l’intelligence artificielle générative, 89 % expriment au moins une crainte à son sujet. Les principales inquiétudes mentionnées par les répondantes et répondants sont la propagation des fausses nouvelles (51 %), l’érosion du sens critique humain (49 %) et les enjeux liés à la sécurité des données personnelles (49 %).

L’étude montre de manière très intéressante que les personnes ayant une meilleure compréhension de l’intelligence
artificielle expriment davantage de craintes à son sujet !

Les risques perçus par le public sont légitimes, mais ils peuvent être évités, mentionne l’expert-invité des enquêtes NETendances et directeur de l’Institut intelligence et données (IID), Christian Gagné. Cela dépendra de la manière par laquelle l’intelligence artificielle sera développée et implantée au fil des années à venir. La mitigation de ces risques sera cruciale, dans la mesure où l’intelligence artificielle semble là pour rester. »

4. Confiance mitigée envers les contenus générés par l’intelligence artificielle

Les personnes qui utilisent l’intelligence artificielle générative ne font pas toujours confiance à la qualité des résultats proposés. Moins de la moitié (42 %) des personnes qui utilisent cette technologie lui font confiance pour résumer des contenus ou rédiger des textes, alors que seulement 20 % lui font confiance pour obtenir des conseils dans des prises de décision du quotidien.

Les utilisateurs et utilisatrices avancent avec précaution, conscients des réponses incohérentes, appelées hallucinations, produites par les intelligences artificielles génératives dans leurs réponses, observe Christian Gagné. À ce stade de maturité des outils d’intelligence artificielle, il est donc sain de maintenir un certain scepticisme face aux contenus qu’ils génèrent. »

5. Seulement 18 % des personnes utilisatrices prêtes à payer pour l’intelligence artificielle générative

L’IA est perçue comme offrant de nombreux avantages, notamment la rapidité à obtenir des réponses (59 %) et la disponibilité en tout temps (47 %).

Malgré cela, une forte majorité (70 %) de personnes utilisant ou prévoyant d’utiliser l’intelligence artificielle générative affirment ne pas être disposées à payer pour ces outils, alors que 11 % seraient prêtes à le faire et que 7 % payent déjà pour de tels services.

De manière surprenante, nos données montrent que plus l’IAG est utilisée fréquemment, moins les personnes qui l’utilisent semblent disposées à payer pour y avoir accès », s’étonne-t-on dans l’étude.


Découvrir l’étude complète


Méthodologie

Pour réaliser le volet « Portrait numérique des foyers québécois » de l’enquête NETendances 2024, l’Académie de la transformation numérique de l’Université Laval a procédé à une collecte de données du 2 au 30 août 2024, au cours de laquelle ont été interrogés 1 253 internautes du Québec de 18 ans et plus via le Web. Ces résultats ont ensuite été pondérés en fonction du genre, de l’âge, de la région, de la langue et du niveau de scolarité afin d’assurer la représentativité de l’ensemble des adultes du Québec.




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