L’heure juste sur la nocivité des médias sociaux Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Les commentateurs anti-technos en font leur fonds de commerce. Plusieurs études soutiennent leur thèse: les médias sociaux sont addictifs, rendent malheureux, p Les commentateurs anti-technos en font leur fonds de commerce. Plusieurs études soutiennent leur thèse: les médias sociaux sont addictifs, rendent malheureux, p Rating: 0

L’heure juste sur la nocivité des médias sociaux

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Les commentateurs anti-technos en font leur fonds de commerce. Plusieurs études soutiennent leur thèse: les médias sociaux sont addictifs, rendent malheureux, poussent à la dépression et à l’isolement. Une nouvelle étude de l’Université de la Floride centrale apporte un bémol à ce discours.

20 novembre 2017

Ma plus grande inquiétude, c’est l’accès illimité [qu’ont les Milléniaux] aux médias sociaux et aux téléphones cellulaires… disait encore récemment Simon Sinek, invité à l’émission de Larry King. Car, il y a une biologie derrière cela qui est aussi addictive que l’alcool, la nicotine et le jeu. »

Ces propos sont inquiétants à eux seuls.

Quand on constate que les Québécois sont massivement sur les médias sociaux, on a doublement raison de s’inquiéter. Le Cefrio évaluait en 2015 à 72 % le pourcentage de Québécois présents sur les médias sociaux. Si on s’intéresse à la tranche des 18-24 ans, ce chiffre bondit à 94 %.

C’est pour répondre à ces inquiétudes que des chercheurs de l’Université de la Floride centrale ont décidé de se pencher sur la nocivité des médias sociaux:

Ces dernières années, les parents, les militants et les législateurs ont exprimé des inquiétudes au sujet des potentiels impacts négatifs de l’utilisation des médias sociaux», expliquent-ils en introduction de leur étude.

Certaines études ont indiqué que les médias sociaux pouvaient être liés à des problèmes de santé mentale, incluant les pensées suicidaires, la solitude et la baisse de l’empathie. D’autres études n’ont trouvé aucune preuve de danger, ou ont souligné des effets bénéfiques pour certains individus.»

Les chercheurs ont donc suivi 467 jeunes adultes, pour connaître leur utilisation des médias sociaux et l’importance que cela avait dans leur vie. Ils se sont également intéressés au phénomène du «vaguebooking», qui renvoie à la publication de messages intentionnellement vagues, parfois nébuleux et inquiétants, suggérant des pensées suicidaires.

La conclusion?

Les résultats indiquent que l’usage des médias sociaux n’est pas un prédicateur d’une mauvaise santé mentale. […] Outre le phénomène du vaguebooking, il semble que les inquiétudes concernant l’utilisation des médias sociaux soient mal placées.»

Une attention particulière au «vaguebooking»

 Les chercheurs identifient eux-mêmes une exception dans leur étude:

Le vaguebooking a été prédictif d’idées suicidaires, suggérant que ce comportement particulier pourrait constituer un signal d’alerte pour des problèmes plus sérieux.»

Le réflexe de se tourner vers les médias sociaux pour lancer un message de détresse pousse déjà les médias sociaux à réfléchir à comment traiter ces situations. À titre d’exemple, Facebook a un service 24 sur 24 de soutien en ligne, pour ceux et celles qui désirent signaler des messages de détresse.

L’investisseur et dragon Alexandre Taillefer appelait encore récemment les grands médias sociaux à prendre leurs responsabilités, dans l’éventualité où un utilisateur publiait sur leur site des idées suicidaires, en rappelant que son garçon avait envoyé de tels messages sur la plateforme Twitch avant de passer à l’acte.

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